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Mali : Brahim Thiam tacle la Femafoot et les « ennemis du football »

Peu avare de mots lorsqu'il s'agit d'évoquer l'état actuel du football malien, Brahim Thiam était invité à intervenir sur RP Médias. L'occasion pour l'ancien international de vider son sac et dénoncer les nombreuses dérives au sein de la Fédération malienne de football et les manquements qui plombent les Aigles et le football local.

Brahim Thiam.

Entre la nouvelle affaire des primes à la veille de disputer les 3ème et 4ème journées des éliminatoires à la CAN 2023 et l'épisode des joueurs de la sélection U23 menacés de ne pas voir leurs repas être servis avant d'affronter le Sénégal, faute d'une note d'hôtel non réglée de l'ordre de 11 millions de francs CFA (environ 16 800 euros), le Mali s'est autant fait remarquer sur, qu'en dehors des terrains durant la dernière trêve internationale. De nouveaux évènements extra-sportifs qui ont une fois de plus défrayé la chronique et suscité l'indignation chez les supporters, au premier rang desquels Brahim Thiam.

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« Des gens malhonnêtes »

Ancien international malien et toujours suiveur des Aigles, l'ancien consultant de beIN Sports ne mâche pas ses mots quand il s'agit d'évoquer la situation du football dans son pays. Dans son viseur notamment, la Fédération malienne de football avec à sa tête le président Mamoutou « Bavieux » Touré. Un dirigeant dont la gestion est régulièrement pointée du doigt par les suiveurs du ballon rond au Mali. « Je n'ai rien contre personne à la base, mais j'ai horreur des gens malhonnêtes, qui mentent, qui tirent la couverture à eux. Tout ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues comme ceux que vous avez mis à l'écran, Bavieux et le ministre (des Sports, ndlr) », a indiqué Brahim Thiam à leur sujet, dans un entretien vidéo avec RP Médias.

Et pour appuyer son argumentation, l'ancien Caennais prend en exemple le retard pris par le Mali face à ses voisins, en matière de développement de son football. « Déjà c'est dur. On n'a pas d'argent, le pays n'est pas aidé. A côté de nous il y a la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, ils avancent, ils progressent... Est-ce que vous avez vu les infrastructures de la Mauritanie ? Ils ont pris huit ans d'avance sur nous, parce qu'ils ont un président (de fédération, ndlr) qui a tout mis en œuvre pour son football. Et après, il pense à son élection à la CAF. Nous, on a fait tout le contraire », s'est-il désolé. « La division dans le football malien n'a jamais été aussi grande. Il n'y a rien qui va. Le championnat, les infrastructures, les équipes de jeunes, les primes, les équipements... »

Les exemples Plea et Dembélé

Une situation qui, pour lui, est aussi une des raisons pour laquelle le Mali a du mal à séduire certains joueurs et notamment les binationaux. Courtisés de longue date, Alassane Plea ou encore Moussa Dembélé n'ont jamais donné suite aux approches de la Fédération malienne de football. Tout sauf un hasard pour Brahim Thiam. « Quel binational va accepter de venir au Mali actuellement et se retrouver dans un bourbier ? Personne. Il n'y a pas d'équipements, tu ne sais pas si tu ne vas pas te faire expulser d'un hôtel, tu ne sais pas si tu vas manger correctement, les primes de match n'en parlons pas. Alassane Plea, il ne veut pas venir. Moussa Dembélé avec ce qu'on lui a fait avec son club de 2ème division, il ne veut pas venir. Quelle image on donne du Mali pour attirer un joueur binational de premier plan ? Aucun ne voudra venir », a-t-il avancé, avant de prévenir : «  On a une génération de joueurs qui commence à vieillir. »

Un constat sans appel pour le défenseur des Aigles de 2001 à 2006. Suiveur de l'évolution du football malien, il avait été très critique lorsque la Fédération avait opté pour l'Allemand Winfried Schäffer pour le poste de sélectionneur, avant de se raviser face aux flots de critiques et introniser Eric Chelle. Nouvelle preuve pour lui de la gestion de l'instance. « Je combattrais toujours les gens qui sont animés d'une mauvaise intention pour ne pas aider ce football malien. Ça fait 20 ans que je le défends et encore une fois je ne veux pas de poste. Mais je veux combattre tous ces ennemis du football malien. Les joueurs en ont besoin », a insisté Brahim Thiam, avant de conclure un brin fataliste : « Notre Mali c'est celui-là : une équipe très moyenne, une fédération à la rue complet, des infrastructures qui ne suivent pas. Il n'y a rien qui se développe. » Un discours qui trouve dernièrement de plus en plus d'écho auprès des supporters.

Lassana CAMARA

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