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CHAN (Q) - Sénégal-Guinée : les Lions et leur «bête noire», acte 5

La sélection locale du Sénégal affronte celle de la Guinée ce samedi 27 août en match aller du second tour des qualifications au CHAN 2023. Une double confrontation qui s’annonce périlleuse pour les hommes du coach Pape Thiaw face à leur bête noire qui leur a barré la route lors des trois dernières éditions. Sélectionneur adjoint en 2009 et 2011, Badara Sarr s’est montré optimiste au micro de SNA sur les chances sénégalaises de vaincre le signe indien.

 De notre correspondant au Sénégal,

Les Lions locaux écoutent religieusement Aliou Cissé (debout), le sélections de l'équipe A.
Les Lions locaux écoutent religieusement Aliou Cissé (debout), le sélections de l'équipe A.

Comment exorciser ses vieux démons ? Telle est l’équation à plusieurs inconnues qui se présente à l’équipe nationale locale du Sénégal. Barrés par la Guinée sur la route du CHAN lors des trois dernières éditions, les Lions locaux veulent enfin rompre ce qui s’apparente à un mauvais sort. Cette fois-ci c’est la bonne arguent-ils à l’unisson au Pays de la Téranga.

Sélectionneur adjoint aux côtés du défunt Joseph Koto lors des deux seules éditions auxquelles le Sénégal a pris part (2009 et 2011), Badara Sarr signale qu'en les Lions et le Syli c'est une longue histoire. «Lors de la première édition du CHAN (en 2009), le Sénégal avait éliminé la Guinée pour se qualifier, rappelle le technicien pour Sport News Africa. Depuis, la Guinée nous a barré la route à trois reprises et le Sénégal ne s’est plus qualifié depuis 2011. Ce sera une confrontation très difficile.»

Pour cette 7ème édition de la compétition, ce sera donc la 5ème fois que Sénégal et Guinée s’arrachent un ticket pour le CHAN. Après avoir sorti le Syli local lors des qualifications de la première édition en 2009, le Sénégal s’est fait stopper net par son voisin sur la route des trois dernières éditions (2016, 2018 et 2020). «C’est une compétition de plus en plus relevée qui reflète quelque part le niveau des championnats, reconnaît Badara Sarr. On voit que la Guinée est en avance sur notre championnat. Le Horoya est le meilleur exemple avec une régularité dans les compétitions interclubs de la CAF et qui se hisse même parfois jusqu’au stade des demi-finales. C’est un championnat plus attractif que le nôtre. Ce qui explique aussi qu’on ait des difficultés à passer la Guinée.»

Trois raisons d’y croire

Au total, le Sénégal a essuyé quatre élimination successives en qualifications du CHAN (3 par la Guinée et 1 par la Mauritanie, en 2014). Plusieurs raisons peuvent être invoquées pour expliquer ces désillusions répétitives. Mais la principale semble liée aux départs massifs des meilleurs talents du championnat local. «Heureusement que l’ossature est encore là, on verra ce que cela donne, se réjouit Badara Sarr. L’équipe doit être capable de franchir cette dernière marche au vu de la préparation qu’elle a eu.»

En effet, même s’il y a des départs importants à l’intersaison, notamment Lamin Jarju (Al Hilal), Malickou Ndoye (Azam FC), entre autres, le sélectionneur local, Pape Thiaw, pourra compter sur son noyau dur. Celui-ci est constitué autour du gardien champion d’Afrique, Alioune Badara Faty, et du co-meilleur buteur du championnat cette saison, Bouly Jr Sambou.

Les Lions ont donc une bonne raison d'espérer décrocher la qualifications face au Syli. D'autant que, par rapport à leur adversaire, ils ne partent pas cette fois-ci désavantagés par le calendrier de la compétition. Badara Sarr explique : «D’habitude la période de la compétition est un désavantage pour le Sénégal qui ne commençait pas encore son championnat. Cette année, on part avec les mêmes problèmes que la Guinée. C’est une occasion pour cette équipe là de tuer le chat noir et se qualifier.»

Le Sénégal peut aussi se targuer d'avoir suivi une bonne préparation. Avec des compétitions comme la COSAFA CUP et les Jeux Islamiques disputées ces dernières semaines, la sélection locale est plus armée que son adversaire, de l'avis du technicien sénégalais. «L’équipe est plus compétitive avec les deux matchs contre le Liberia au tour précédent alors que la Guinée était exemptée. Ce sont deux matchs qui vont compter, tranche Badara Sarr. On a joué les Jeux islamiques et le tournoi de la COSAFA dernièrement. Il faudra mettre à profit ce rythme-là pour faire la différence à l’aller.»

La dernière raison d’y croire réside dans l’émulation croissante autour du football sénégalais. Une donne qui pourrait servir de booste aux hommes de Pape Thiaw. «Depuis un certain temps, fait remarquer l'ancien sélectionneur adjoint de l'équipe locale du Sénégal, il y a de vrais progrès dans le football sénégalais. On est champions d’Afrique en titre et finalistes en 2019. Les sélections U20 et U17 se qualifient régulièrement à la CAN et en Coupe du monde.»

Seul bémol, signalé par Badara Sarr : «Si on regarde de près, c’est au niveau de l’équipe nationale locale qu’on n’y arrive pas. C’est au niveau du championnat d’élite qu’on a ces difficultés. Nôtre championnat est relativement faible comparé au Maghreb ou d’autres pays. La suprématie du football sénégalais sera plus affirmée si le Sénégal parvient à se qualifier à ce CHAN.»

Tout pour le match aller

La rivalité entre les deux pays offre de belles empoignades lors des Sénégal-Guinée. L'intensité augmente lorsqu’il s’agit des sélections locales. Pour la double confrontation sur le chemin du CHAN 2023, les Lions peuvent faire la différence en faisant jouer leur réalisme. Mais en face, il y a du répondant. «L’aspect athlétique sera prépondérant car il y aura beaucoup de duels. Il faut reconnaître que la Guinée a un ascendant psychologique sur le Sénégal sur ce registre, signale Badara Sarr. Il faudra être fort mentalement, répondre au défi physique, être présent sur chaque duel et faire douter la Guinée en ne leur concédant pas beaucoup d’opportunités. Il faudra être efficace devant les buts. Face au Liberia au retour, le Sénégal pouvait faire la différence dès la première mi-temps. Ils ont marqué, ont raté plusieurs occasions avant de se faire renverser par les Libériens. Face à la Guinée, on ne pourra pas se permettre de rater beaucoup d’occasions.»

Le technicien ajoute : «La qualification devrait se jouer sur ce match aller. Le Sénégal devra tout faire pour l’emporter avec un matelas d’avance assez confortable car le match retour ne sera pas de tout repos. Le fait que le match retour ne se joue pas en Guinée peut être en nôtre faveur. C’est dans une période où avec la pluie en Guinée, les conditions climatiques sont très difficiles à gérer. Il y a 6 ans, l’équipe du Sénégal a perdu (5-0) en grande partie sur cet aspect là.»

C’est au Mali donc que se jouera une troisième qualification au CHAN pour le Sénégal, onze ans après la dernière (2011). À Bamako, les Lions ne devraient pas être dépaysés. «On sera très bien représenté au stade à Bamako avec la forte communauté sénégalaise, prédit Badara Sarr. Il va falloir en profiter malgré la perte de certains joueurs. Il faudra être sérieux dans ce match aller et surpasser cette pesanteur psychologique avec ces trois dernières éliminations par la Guinée. Se qualifier de nouveau pour le CHAN qui est une compétition très importante pour nôtre football local.»

Moustapha M. SADIO

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