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Congo-Rugby : la relance à tout prix

Longtemps à l’arrêt du fait de la Covid-19 et de l’insuffisance ou du manque de moyens, les activités du rugby reprennent timidement au Congo-Brazzaville. Une relance que la Fédération congolaise de rugby (FECORUG) veut irréversible. Avec d’énormes et nombreux défis à relever.

De notre correspondant au Congo,

la plage, une aire de jeu de fortune pour les rugbymen de Pointe-Noire.
La plage, une aire de jeu de fortune pour les rugbymen de Pointe-Noire.

Le match contre la RDC voisine a beau être amical, du côté de Brazzaville, on n’entend pas lésiner sur les moyens pour remporter la victoire. «Ce sera une manière pour nous de prendre notre revanche sur nos frères d’en face, car ils nous ont battus en septembre dernier à Kinshasa», promet Célestin Tanda, sélectionneur du Congo.

Une promesse qui est tout, sauf béate. Tant ses hommes ont déjà eu droit à deux occasions pour exprimer leurs talents et affûter leurs armes. Il s’agit notamment du tournoi «Rugby toucher».

Au même moment s’est joué toujours dans la capitale économique le «Doppel Beach Rugby» organisé par la Ligue départementale de rugby en hommage à Jusmo Obambi, président de «Congalie Rugby Club», un club de Pointe-Noire, décédé inopinément  en fin novembre dernier. « Un hommage qui aura tenu lieu de préparation de nos athlètes », se félicite encore Célestin Tanda.

Mais même si le Congo n’a pas de compétitions internationales à préparer, le jeu en vaut la chandelle, car «ce qui compte, c’est la renaissance de ce sport qui peine à sortir de l’ombre dans notre pays», selon les explications de Elbe Biscay Bidié-Bia Mbemba, président de la FECORUG.

Réconciliation d’abord

Une renaissance qu’il entend réaliser en faisant d’abord accorder les violons entre ses administrés et les institutions. En décembre dernier, un certain mécontentement couvait dans les vestiaires. En cause, un malentendu entre les joueurs et les dirigeants au débarcadère de Brazzaville, alors qu’ils traversaient le fleuve pour Kinshasa afin d’y délivrer des matches amicaux contre leurs hôtes.

«Le président avait organisé le 15 décembre 2022 des retrouvailles pour effacer ces malentendus nés récemment entre les joueurs et les dirigeants d’une part et entre les présidents des clubs et la fédération d’autre part. Car on ne peut pas faire des projections sur l’avenir si on n’a pas une même vision, si on va en rangs dispersés», explique Aziz Vincent Niambi-Malalou, directeur technique au sein de la FECORUG.

Cette nouvelle organisation était peu envisageable il y a encore quelques mois. Notamment à cause de la covid-19 qui a causé pendant deux ans, la suspension des activités sportives dans le pays. «Il fallait respecter ces restrictions, car c’était également pour la santé des sportifs congolais», justifie  Aziz Vincent Niambi-Malalou.

C’est toutefois dans ce contexte de difficile crise sanitaire qu’Elbe Biscay Bidié-Bia Mbemba a été élu à la tête de la FECORUG. Quitte à retarder l’exécution de son agenda dévoilé lors de son élection. Ainsi, des chantiers comme l’organisation régulière des compétitions nationales et la participation régulière des Diables rouges aux compétitions internationales n’ont pas pu se réaliser.

Mais ce sont aussi les fonds qui auront manqué le plus. Faute de sponsors dans ce secteur. «Pour organiser des matches, il faut louer des aires de jeu, il faut déplacer les joueurs. En gros, l’organisation des tournois requiert une forte mobilisation des fonds. Malheureusement nous n’en disposons pas. Nous sommes ainsi obligés de nous cotiser. Ce qui n’est pas facile, parce que nous-mêmes sommes dans le dur», explique Elbe Biscay Bidié-Bia Mbemba.

«Derniers réglages»

Des fonds que l’institution émettrice n’a jamais mobilisés. «Un exemple. Dans le cahier de charge du ministère (des sports et de la jeunesse, NDLR), le département prend en ligne de compte trois rubriques chez les fédérations de 2e catégorie, il s'agit de : la formation des entraîneurs et officiels techniques, la vulgarisation du sport des jeunes et la compétition des équipes jeunes. Malheureusement le ministère n’a jamais honoré ses engagements. Et en retour c'est la fédération qui reçoit les critiques de la part des clubs, ligues et joueurs. C'est compliqué», déplore un autre responsable de la fédération.

Et de revendiquer : «Nous voulons que le ministère prenne ces responsabilité en tant que partenaire, et entité  du sport congolais.»

Mais avec ou sans ministère, la FECORUG tient à relancer le rugby cette année. «C’est un challenge pour nous. Nous allons nous débrouiller avec les moyens du bord. Il y a encore quelques années, on ne voyait pas le peu d’activités que nous venons de réaliser. C’est dire que la machine de la relance est déjà en marche. Il reste quelques réglages à faire pour que nous lancions des compétitions nationales», promet Bidié-Bia Mbemba.

Peut-on enfin espérer une renaissance du rugby congolais ? Difficile de prédire avec exactitude, seul l’avenir nous le dira.

John Ndinga-NGOMA

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