Logo

46 milliards FCFA : le coût astronomique des matchs des Étalons hors du Burkina Faso

De 2020 à 2025, une période sombre pour le football burkinabè, marquée par la suspension du mythique Stade du 4 Août à Ouagadougou, a contraint les Étalons du Burkina Faso à disputer la majorité de leurs matchs à l'extérieur. Cet exil forcé n'a pas seulement privé les supporters locaux de vibrer au rythme des rencontres nationales, mais il a également imposé un fardeau financier écrasant à l'État burkinabè. Avec un coût total de 46, 176 millions de francs CFA pour les matchs délocalisés, ces dépenses couvrent un large spectre : transports aériens, organisation logistique, hébergement, primes aux joueurs et location de stades étrangers. Au-delà des chiffres, cette situation révèle les défis structurels du sport au Burkina Faso et interroge sur l'urgence d'investissements durables pour redonner au pays plusieurs terrains de jeu.

?
4 minutes de lecture
46 milliards FCFA : le coût astronomique des matchs des Étalons hors du Burkina Faso

La facture de l’exil des Étalons

Entre 2020 et 2025, le Stade du 4 Août de Ouagadougou, temple historique du football burkinabè, est resté fermé pour cause de travaux de réhabilitation et, surtout, de suspension par la Confédération africaine de football (CAF) en raison de la pelouse jugée hors normes. Conséquence : l’équipe nationale A, les Étalons, a dû disputer la quasi-totalité de ses matchs officiels à l’extérieur, principalement à Marrakech (Maroc) et plus récemment à Abidjan (Côte d’Ivoire) et à Bamako (Mali). Le coût de cet exil forcé est aujourd’hui connu : 46 175 818 403 francs CFA, soit plus de 70 millions d’euros. Un chiffre révélé par le ministre des Sports, Roland Somda, et qui laisse pantois.

Une moyenne de 500 millions par match

Sur ces cinq années, les Étalons ont disputé environ 70 rencontres officielles hors de leurs bases (éliminatoires CAN et Coupe du monde, phases finales de CAN, matchs amicaux de préparation). Cela représente une moyenne de 14 matchs par an, pour un coût moyen de près de 500 millions de francs CFA par rencontre. Ce montant de 500 millions de francs CFA couvre entre autres les frais de transport, d'organisation, d'hébergement, de primes ainsi que l'allocation des stades.

Le ministre chargé des Sports, Roland Somda, a apporté ces précisions à l'hémicycle en réponse à une question orale posée par la députée Marie Angèle Tiendrebéogo-Kalenzaga. 

« Ce coût moyen peut être réparti ainsi qu'il suit. Le transport 15%, l'hébergement et la restauration 20%, les primes de match 50% et les frais d'organisation 15%. L'analyse de ce coût montre que la délocalisation d'un match a une incidence significative sur les frais de transport et les frais d'organisation. Les deux cumulés représentent environ 30% du coût. Quant aux primes d'hébergement et de restauration, l'incidence est nulle malgré la délocalisation. Ainsi donc, le coût annuel moyen s'élève à 7 milliards de francs CFA. Ça fait un montant cumulé de 42 milliards de francs CFA pour la période considérée », a-t-il déclaré avant de révéler que : « Le Fonds national pour la promotion du sport et des Loisirs a également financé les déplacements à l'extérieur des Étalons U17 et U20 et des clubs engagés dans les compétitions africaines et des Étalons féminins. Le coût total de ces différentes sorties de 2022 à juin 2025 s'élève à 900 millions pour l'année 2022, 691 millions pour 2023, 574 millions pour 2024 et 2 milliards pour 2025. » 

Et maintenant ? 

Le Stade du 4 Août de Ouagadougou a rouvert en septembre 2025 avec une nouvelle pelouse et une homologation de la Confédération africaine de football (CAF). Les Étalons du Burkina Faso y ont disputé leur premier match officiel contre les Pharaons d’Egypte (0-0) avant d'enchaîner face à l'Ethiopie qu'ils ont battu 3-1. Le public a répondu présent à ces deux matchs officiels. Le stade a également accueilli le match entre le Niger et le Congo Brazzaville sans oublier les matchs des compétitions interclubs de la CAF des représentants burkinabè : USFA et Rahimo FC. 

Les conditions d’un retour durable

Depuis plusieurs années, le Burkina Faso fait face à un déficit préoccupant en matière d'infrastructures sportives et de loisirs, souvent vétustes, insuffisantes et inégalement réparties sur le territoire. Pour y remédier, le gouvernement a adopté le Plan national d'investissement en infrastructures sportives et de loisirs 2026-2030. Une feuille de route stratégique pour orienter la conception et la mise en œuvre de projets structurants dans ce secteur.

« En termes de résultats attendus en matière sportive, il convient de mentionner la construction ou réhabilitation d'environ 1700 équipements sur l'intérieur des 5 ans, comprenant des plateaux omnisports, des terrains stabilisés avec pistes d'athlétisme, des stands d'excellence pour le sport de haut niveau, des stades conformes aux normes CAF. Les arènes et aires de lutte ainsi que des équipements modernes tels que la piscine olympique, le mélodrame, etc », a expliqué Roland Somda.

Le programme de réhabilitation et de construction des infrastructures sportives retenues nécessite un investissement global supérieur à 428 milliards de francs CFA, financé principalement par le budget de l’État.

Rejoignez notre communauté sportive !

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de l'actualité sportive en temps réel.

À propos de l'auteur

Ablam GNAMESSO

Ablam GNAMESSO

Rédacteur sportif

Reporter sportif et journaliste tout terrain. Membre AIPS et jury des IFFHS Awards.

?
0 commentaire(s)

?

Rejoignez la conversation

Connectez-vous pour partager vos réflexions et échanger avec la communauté.

?

Aucun commentaire pour le moment

Soyez le premier à commenter cet article !

Plus d'articles

?

Aucun article similaire trouvé

Revenez plus tard pour découvrir de nouveaux contenus