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Burkina Faso - Adama Guira : « Les Étalons ont manqué de compétitivité au CHAN »

Adama Guira analyse l’échec des Étalons locaux du Burkina Faso au Championnat d’Afrique des Nations, CHAN 2024.

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Burkina Faso - Adama Guira : « Les Étalons ont manqué de compétitivité au CHAN »

Comment analysez-vous les performances mitigées et l'élimination prématurée des Étalons locaux au CHAN 2024 ?

Adama Guira : Déjà, je ne suis pas surpris d'un point de vue assez technique. J'ai vu le premier match contre la Tanzanie et j'ai observé toutes les équipes évoluer au premier match également. Donc, quand vous rassemblez tout ça et que vous faites la comparaison, je dirais que notre équipe était en dessous des autres. Donc déjà, au vu de ça, je voyais difficilement notre équipe sortir de la phase de poules. Même si après, ils ont gagné le deuxième match, mais c'était une victoire qui cachait beaucoup de lacunes. Je dirais que le niveau qu'a présenté notre équipe au premier match ne méritait pas qu'on aille au second tour.

Qu’est-ce qui a manqué aux Étalons locaux pour performer au CHAN 2024 ?

Adama Guira : Ce qui a manqué, je ne sais pas. C'est au technicien qui était sur place de parler de ça, mais déjà, quand vous observez l'équipe moi je ne pointerai pas du doigt la valeur individuelle de ces joueurs mais je pense que collectivement on n'était pas bien on ne voyait pas ce que l'équipe voulait faire. Ce que l'équipe voulait produire, moi je dirais que c'était un problème collectif donc c'est pas le niveau individuel de ces joueurs qu'il faut peut-être pointer du doigt. Je ne dirais pas qu'on était individuellement au-dessus des autres mais on n'était pas les derniers à ce niveau mais c'est la préparation collective de l'équipe qui a fait défaut.

Le management a-t-il joué un rôle dans l’échec des Étalons locaux au CHAN 2024 ?

Adama Guira : Quand c'est comme ça c'est sûr on pointe un peu du doigt le staff technique. C'est le staff technique qui décide de la tactique de groupe de la sélection etc d'une équipe quand ça ne va pas forcément il faut pointer du doigt le management.

Le niveau du Fasofoot a-t-il été un frein pour les Étalons locaux face aux autres championnats au CHAN ?

Je ne trouve pas que c'est le Fasofoot qui est opposé, par exemple, au championnat mauritanien. Ce sont les joueurs du Fasofoot qui étaient opposés aux joueurs du championnat mauritanien. Et là, le Fasofoot, je ne dirais pas qu'il est moins bon que le championnat mauritanien, par exemple. Mais parce que j'ai quand-même vu quelques matchs. Quand tu vois le match de la Coupe du Faso, la finale de la Coupe du Faso, tu vois des équipes qui jouent bien, qui essayent de faire quelque chose. Ça, quand-même, c'est un football que les équipes ont proposé qui peut peut-être révéler le niveau de nos joueurs.

C'est juste qu'on a une équipe qui est un peu comme une équipe caméléon qui change. Il faut le dire clairement, c'est le staff technique qui définit la manière de jouer d'une équipe. Et au Burkina, on a des joueurs dans ce Fasofoot qui sont capables de jouer, qui sont capables de jouer long, si on dit de jouer long, qui sont capables de jouer court, si on dit qu'on joue court. Maintenant, si l'entraîneur définit un style de jeu bien précis, donc ces joueurs sont obligés de faire avec. Donc peut-être que'au-delà de ça, il faut revoir carrément tout notre système d'entraînement et le système de sélection peut-être même des entraîneurs. Je pense qu'il faut peut-être lancer un appel à tous les entraîneurs du Burkina pour qu'il y ait une discussion par rapport à ça. C'est ma petite idée là-dessus. J'avais même parlé de ça au président de la Fédération à un moment donné pour qu'on discute peut-être des nouvelles tendances tactiques qu'il y a dans le football, technico-tactique, parce qu'il y a beaucoup de choses qui évoluent. Et les nations travaillent.

Adama Guira
Adama Guira

Déjà, quand vous prenez le tournoi de l'AES, les jeunes, ce n'était pas bon. Après la coupe de l'UFOA, ce n'était pas bon, le CHAN, ce n'est pas bon. Les cadets qui ont fait quand même une bonne prestation au Maroc, ils sont revenus. Après ça, on a l'impression que ça ne va pas trop. Alors que les autres équipes comme le Niger avant quand on jouait contre le Niger, il n'y avait pas photo. Mais aujourd'hui, je ne pense pas que nos petites catégories peuvent gagner le Niger. Ça veut dire que les gens travaillent, ils s'adaptent aux nouvelles tendances du football. Nous aussi, il faut qu'on nous ait un cadre peut-être de concertation pour voir est-ce qu'on ne doit pas changer quelque chose dans notre manière de former.

Quelles recommandations proposez-vous pour améliorer la formation des entraîneurs au Burkina Faso ?

Quand on met l'accent sur quelque chose, ça sera un peu trop dit. Il y a la Direction Technique National (DTN) qui est là, peut-être qu'il faut donner un peu plus de pouvoir à notre DTN si elle n'en a pas. Donc du coup, c'est peut-être à rassembler tous les entraîneurs, comme je dirais, faire un colloque s'il faut comme ça, pour que les entraîneurs discutent de ce qu'il y a, de ce qu'on doit faire. Parce que voilà, quand vous faites le stage d'entraîneur ici, bon, apparemment, pratiquement les mêmes choses qu'on vous dit.

Les gens sont formés de la même manière, il faut faire ci, il faut faire ça, mais est-ce qu'il ne faut pas ajouter quelque chose de nouveau ? Est-ce qu'on ne doit pas s'adapter à ce qui se fait de nouveau parce que peut-être que le football que nous pratiquons n'est plus adapté et que nous allons perdre contre des équipes qui ont ajouté beaucoup de choses à leur manière de former les encadreurs, de former les joueurs, à leur manière de jouer. Du coup, on n'y arrive plus. Donc peut-être qu'il faut aussi être un peu regardant sur ce côté.

Les ressources locales sont-elles suffisantes pour élever le niveau des entraîneurs du Fasofoot face à la concurrence ?

Oui, moi je pense que oui. Moi je pense qu'on a la ressource locale. Ce n'est pas forcément aller chercher ailleurs qui est le problème. C'est ceux d'ici, de l'intérieur même, qui doivent chercher à innover. C'est tout. C'est pas aussi difficile que ça. Moi, je pense que ce problème est un peu difficile à résoudre du point de vue que nous-mêmes, on a reçu la note de la Confédération africaine de football (CAF) qui exige les licences pour entraîner même les cadets. Au Burkina, nous n'en avons pas beaucoup. Je pense que la DTN est en train de travailler pour que les gens puissent faire des formations et en vue de leur octroyer cette licence.

Et cela va donner plus de choix au président de la Fédération, par exemple, au moment de choisir des entraîneurs mais pour l'instant je crois que ceux qui sont déjà là il y a un problème comme l'a souligné c'est vrai que ce cumul de poste d'entraîneur, je ne dirais pas que c'est déjà ça diminue leur performance. C'est tout à fait normal, déjà quand tu es concentré sur une équipe tu ne peux pas être concentré sur une équipe et penser à une autre équipe. Ça déjà, ça te mélange un peu. Voilà, donc c'est tout à fait logique et c'est clair que ça diminue tes performances. Donc peut-être que ça a été fait, le président il a si bien dit, il est arrivé, il a trouvé la situation. Peut-être que c'est une patate aussi chaude dans sa main qui est difficile à gérer. Donc ça aussi c'est compréhensible, mais il faut aller vite pour trouver une solution parce que ça peut être un facteur très handicapant pour avoir de bons résultats.

Dites-nous, qu'est-ce qui coince avec le Burkina Faso par rapport à la licence A CAF ?

Je dirais ici déjà que moi, quand je suis arrivé au niveau de l'UFOA B, j'en ai fait le constat. Ce n'est pas seulement le Burkina, mais toute la zone ouest B de l'UFOA. Toute la zone est amoindrie dans ce sens. Il n'y a pas beaucoup de pays qui disposent des entraîneurs qui ont la licence A CAF. Nous avons posé le problème. Le problème, il est d'ordre financier, d'ordre organisationnel ... Il y a des cas de trucs qui font que c'est un peu difficile. Nous, au niveau de l'UFOA B, nous sommes en train de faire aussi des efforts pour voir si nous pouvons, de notre côté, essayer d'en former. Je pense qu'au niveau de la Fédération aussi, ils sont en train de s'atteler à ce que nous pouvons former des gens très, très rapidement. Parce qu'il y a beaucoup de gens ici qui sont détentrices de cette licence B, mais depuis très longtemps. Et il y a d'autres qui ont même la A, le premier module. Pour faire la A, il faut trois modules. Il y a d'autres qui ont fait un module, ils n'ont pas fait le deuxième. Il y a d'autres qui ont fait le deuxième, ils n'ont pas fait le troisième. Donc il y a un emboutage d'entraîneurs ici actuellement au Burkina qui sont à la richesse de cette licence. Et c'est un problème qu'il faut vraiment qu'on résout. Et là, il y aura plein d'entraîneurs sur le marché et la fédération pourra faire son choix.

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