
La CAF a révélé, dimanche 16 novembre 2025, les noms des trois finalistes pour le titre de Joueur africain de l’année. Le verdict a confirmé les présences attendues d’Achraf Hakimi, de Mohamed Salah et de Victor Osimhen, tous auteurs de saisons solides et dotés d’un poids considérable sur la scène footballistique. Hakimi, favori logique au vu de son triplé Ligue des champions – Ligue 1 – Coupe de France avec le PSG, apparaît comme l’homme à battre. Salah, champion d’Angleterre avec Liverpool, conserve son rang d’incontournable. Osimhen, malgré une saison irrégulière, reste une référence offensive majeure du continent.
Mais au-delà de ce trio prestigieux, une absence fait bondir : celle de Sehrou Guirassy. L’attaquant guinéen, pourtant auteur d’une saison d’une rare intensité, ne figure pas parmi les finalistes. Une décision qui étonne autant les observateurs que les supporters, tant l’avant-centre de Dortmund avait semblé cocher toutes les cases pour rejoindre le podium.
Pourquoi Guirassy méritait plus qu’une nomination
L’incompréhension est d’autant plus grande que la saison de Guirassy ne souffre d’aucune ambiguïté. Le Guinéen a tout simplement empilé les records et les distinctions individuelles au fil des mois. Avec Dortmund, il a livré l’une des campagnes les plus abouties de sa carrière, enchaînant les performances décisives au point de devenir l’un des attaquants les plus prolifiques du continent et du monde. Il a disputé 50 matchs toutes compétitions confondues, inscrit 38 buts et délivré 9 passes décisives.
Il a terminé co-meilleur buteur de la Ligue des champions, co-meilleur buteur de la Coupe du monde des clubs, second meilleur buteur de Bundesliga, tout en étant le joueur africain le plus prolifique sur l’ensemble de l’année civile. À titre individuel, il a fini 21e au classement du Ballon d’Or et a été nommé parmi les meilleurs attaquants du monde par la FIFA. Ces éléments, qui résument une saison XXL, avaient de quoi justifier sa présence dans le trio final. Rarement un attaquant africain évoluant en Europe avait associé un tel volume statistique, une telle régularité et une telle influence dans les grands rendez-vous. Que cela ne se traduise pas dans le vote final laisse une impression d’irrationnel.
« Une p*tain de honte » : la colère du clan Guirassy
Face à cette mise à l’écart, Karamba Guirassy, frère et agent du joueur, n’a pas retenu ses mots. Il a dénoncé une décision incompréhensible, affirmant que les performances de son frère parlaient d’elles-mêmes et qu’il n’y avait, selon lui, aucun débat à avoir quant à sa présence dans le top 3. Il a rappelé que le Guinéen avait brillé dans toutes les compétitions majeures et qu’il avait porté Dortmund jusqu’en quarts de finale de la Ligue des champions et de la Coupe du monde des clubs. Son indignation a été résumée dans une phrase devenue virale : « Un top 3 qui est une p*tain de honte ».
Pour lui, le système de vote favorise davantage la notoriété des joueurs déjà établis que l’analyse objective des performances de la saison.
Un débat récurrent sur les critères de la CAF
Cette polémique relance un débat ancien : que récompensent réellement les CAF Awards ? S’agit-il du niveau de performance pure, de l’impact collectif, de la popularité ou de la portée médiatique d’un joueur ? L’absence de Guirassy tend à conforter l’idée selon laquelle le classement final répond parfois à une logique de réputation plus qu’à l’excellence sportive de l’année écoulée.
Dans un contexte où la CAF cherche à redorer la crédibilité de ses distinctions individuelles, cette décision tombe mal. Elle laisse l’impression que le terrain n’a pas pleinement parlé, alors même que Guirassy a sans doute réalisé l’une des saisons les plus complètes jamais signées par un joueur africain en club.
Une sensation de rendez-vous manqué
La cérémonie prévue le 19 novembre à Rabat couronnera l’un des trois finalistes annoncés. Mais pour de nombreux suiveurs du football africain, cette édition restera marquée par un goût d’inachevé. Hakimi demeure un favori légitime, Salah et Osimhen ont validé leur statut… mais l’éviction de Guirassy laisse l’impression d’un manque de reconnaissance envers un joueur qui a dominé son année comme peu d’autres.
Au-delà de la déception, Sehrou Guirassy restera l’une des grandes révélations africaines de la saison européenne. Son absence au sommet du classement ne changera rien à la réalité de son impact. Il a été, chiffres à l’appui et performance après performance, l’un des meilleurs attaquants du monde sur l’année. Le football le sait. Les supporters le savent. Les statistiques le confirment. Le jury, lui, en a décidé autrement.
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À propos de l'auteur
El Hadji Malick SARR
Rédacteur sportif
Passionné de sport depuis toujours, partage avec vous les dernières actualités et analyses du monde sportif.
