Cameroun : rumeurs, accusations, démenti… chronique d’une affaire de prime impayée

Yaoundé, 13 octobre 2025. Le Cameroun vient d’être tenu en échec par l’Angola (0-0) au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Sur le terrain, les joueurs repartent avec la frustration d’un résultat insuffisant pour se qualifier pour le Mondial 2026. Mais quelques heures plus tard, une autre tension commence à se faire sentir… celle des primes de match. Traditionnellement, les joueurs et le staff sont fixés avant la fin du regroupement. Mais cette fois, rien.

L'argent pas viré aux joueurs comme de coutume

Deux semaines sont passées. Mais Marc Brys et ses hommes ne sont toujours pas fixés. Très vite, les premières inquiétudes apparaissent dans certains médias. Les comptes des joueurs et du staff n’ont pas reçu de nouveaux virements. Et déjà, plusieurs articles évoquent un « détournement des primes des Lions ». Selon la version partagée, l’argent n’a jamais quitté les caisses du gouvernement et serait entre les mains d’un seul responsable : l'agent comptable du ministère des Sports. Sans preuve tangible, mais dans un climat de défiance déjà nourri par les tensions persistantes entre la Fécafoot et le ministère, la rumeur prend de l’ampleur.

Très vite, la rumeur enfle. Face à l’ampleur de la polémique, le ministère des Sports a fini par publier un communiqué officiel. La tutelle des fédérations sportives camerounaises a fermement démenti toute malversation, précisant que les dossiers de paiement des primes passent par le ministère des Finances (Minfi), via son payeur spécialisé et l’agent comptable de la Fécafoot. 

Un démenti qui entretient le flou

Le communiqué soutient que « les dossiers ont été traités par le ministère des Finances, et le paiement des primes aux joueurs est en cours », mais ne précise pas si le paiement a été effectivement réceptionné par les bénéficiaires. Le silence de la Fécafoot et l’absence de réaction officielle du staff technique entretiennent la confusion. Suffisant pour faire durer la polémique. 

Les internautes y voient une tentative de manipulation ou une manœuvre visant à déstabiliser l’équipe nationale avant les barrages africains du Mondial prévus du 13 au 16 novembre au Maroc. Le tournoi va opposer quatre nations. Vincent Aboubakar et ses coéquipiers affronteront la RD Congo, tandis que le Gabon fera face au Nigeria. Les deux vainqueurs s’affronteront ensuite pour une place pour le Tournoi de barrage de la FIFA.