
Une semaine de compétition, sept sélections engagées, trois places pour le Mondial 2026 en jeu. À partir du 4 août, le Palais polyvalent des sports de Yaoundé, accueille la 18e édition du Championnat d’Afrique des Nations de volleyball U20 Dames, une épreuve charnière pour les pays engagés… et un test grandeur nature pour le Cameroun, pays hôte.
Une édition sous tension logistique
À deux jours du coup d’envoi, les préparatifs s’intensifient. Le ministère des Sports camerounais, en coordination avec la Fédération nationale (Fecavolley), tente de tenir les délais dans un contexte marqué par l’empressement. Rien d’anormal, si ce n’est que cette compétition des moins de 20 ans dames, bien qu’à faible couverture médiatique hors du continent, est stratégique à plusieurs niveaux : vitrine pour la relève, levier diplomatique, enjeu fédératif autour d’un sport en progression.
Mais sur le plan organisationnel, la répétition des efforts devient un sujet. Après avoir accueilli le championnat d’Afrique seniors dames en 2023, le Cameroun se retrouve à devoir aligner deux événements d’envergure continentale en deux ans, avec des moyens logistiques et financiers plus ou moins limité. En coulisses, le comité local d’organisation fonctionne dans l’urgence, parfois sans lisibilité claire sur les budgets.
Un plateau homogène, sans hiérarchie nette
Sportivement, le tableau s’annonce ouvert. L’Égypte et le Kenya partent avec un léger statut de favoris, en raison de leur densité physique et de leur historique sur la scène continentale. Mais dans cette catégorie d’âge, les écarts se jouent souvent sur des détails de préparation ou de maîtrise émotionnelle.
Le Cameroun, lui, présente un groupe jeune, formé en partie à Japoma durant un stage bloqué de plusieurs semaines. Si la base du projet technique semble solide, la sélection reste peu testée à l’international. Ce sera donc autant un baptême du feu qu’un révélateur de potentiel.
La présence d’équipes comme l’Ouganda, le Maroc ou encore le Sénégal laisse augurer une compétition dense, rythmée et incertaine, avec une réelle bataille pour accrocher le podium qualificatif pour les championnats du monde. Un enjeu qui pourrait bouleverser les trajectoires des fédérations concernées, souvent à la recherche de reconnaissance internationale pour attirer sponsors, équipements et formations.
Le Cameroun joue sur deux tableaux
Pour le pays hôte, l’événement dépasse le strict cadre sportif. C’est aussi un test politique et institutionnel. Depuis plusieurs années, les autorités cherchent à positionner le Cameroun comme une terre d’accueil des compétitions continentales, dans un contexte où le football capte toujours l’essentiel de l’attention et des ressources. Le volley-ball, en progression mais encore marginalisé dans l’espace médiatique, sert ici de laboratoire.
Mais cette stratégie du « faire pour exister » montre ses limites. Derrière l’apparente mobilisation, le flou persiste sur les infrastructures pérennes, les politiques de formation à long terme et la professionnalisation des disciplines collectives féminines. Le tournoi que le pays des triples championnes d’Afrique de volleyball attend ne saurait, à lui seul, masquer ces carences structurelles.
