« En 1990 et 1994, il y avait deux équipes africaines en Coupe du monde » : la défense de Gattuso pour expliquer la débâcle de l'Italie

La Nazionale est au bord du précipice. Après avoir manqué les Mondiaux 2018 et 2022, l'Italie est, sauf miracle, condamnée aux barrages pour la Coupe du monde 2026. Une situation alarmante qui a poussé le sélectionneur, Gennaro Gattuso, à une tentative de justification pour le moins... improbable. Loin de toute autocritique sportive, l'ancien milieu de terrain a pointé du doigt les règles et le nouveau système de qualification, jetant une lumière crue sur une argumentation qui confine à l'absurde.

Le miracle à neuf buts et la faute à l'Afrique

À une journée de la fin des qualifications, les champions du monde 2006 pointent à la deuxième place de leur groupe, à trois longueurs de la Norvège d'Erling Haaland. Bien que l'Italie ait remporté six de ses sept rencontres, la défaite cinglante (3-0) concédée à l'aller a mis les Norvégiens sur orbite.

Désormais, seule une victoire des Italiens par neuf buts d'écart face à la Norvège ce dimanche leur offrirait une qualification directe. Un scénario qui relève quasiment de la science-fiction.

Face à l'imminence d'une nouvelle épreuve des barrages (un mini-tournoi couperet à quatre équipes), Gattuso a choisi l'attaque en conférence de presse, ciblant le format même de la compétition :

"Le record de six victoires pour l'Italie ? Il faudrait demander à ceux qui établissent les groupes et les règles ! En 1990 et 1994, il y avait deux équipes africaines, maintenant il y en a huit (l'Afrique compte 9 équipes et un barragiste, NDLR)… Ce n'est pas une polémique, mais à notre époque, le meilleur deuxième se qualifiait directement pour la Coupe du monde. Il y a des difficultés, et nous en sommes bien conscients."

Un argumentaire bancal face aux réalités du jeu

L'argument de Gattuso repose sur une accusation voilée de dilution de la zone Europe au profit de l'Afrique, qui bénéficie désormais de neuf places directes (plus une 10e place en barrage intercontinental) dans le nouveau format élargi à 48 équipes. Un parallèle fallacieux et surtout anachronique.

En effet, si la zone UEFA est passée de 13 à 16 tickets, le problème de l'Italie est avant tout sportif et domestique. La défaite 3-0 en Norvège en juin dernier, couplée à l'implacable série de victoires des hommes de Haaland, est la cause première de cette situation. L'ancien de l'AC Milan occulte le fait que d'autres nations européennes, soumises aux mêmes règles, parviennent à décrocher leur billet sans trembler.

En cherchant un bouc émissaire dans la réforme des qualifications et l'augmentation des quotas africains, Gattuso se détourne l'essentiel : la performance de son équipe.