Estelle Mossely : « Ce serait une fierté pour moi de représenter la RDC »

Sports News Africa : Estelle Mossely vous êtes à Kinshasa pour quelle raison? 

‎Estelle Mossely : Je suis venue à Kinshasa pour la célébration  du cinquantième anniversaire du fameux combat Ali - Foreman. J'ai interrompu mon camps d'entraînement pour venir à la rencontre aussi des institutionnels, le chef de l'État notamment, en présence de Mike Tyson et annoncer aussi ma venue sur le sol congolais pour boxer. 

"Je suis congolaise, je suis française et je suis ukrainienne aussi"

‎On  vous connaît comme étant une boxeuse française.  C'est d'ailleurs avec la France que vous avez été sacrée championne olympique. L'annonce de votre venue en RDC pour boxer, c'est pour le compte de la France ou de la RDC?  

‎Je vais mettre un point d'honneur à mettre en avant mes origines; c'est vraiment ma volonté. Ça fait 20 ans que je boxe, j'ai mis 15 ans au haut niveau pour la France et Ça a beaucoup servi. Ça a beaucoup inspiré et ça a été une source de beaucoup des choses positives pour les gens, notamment pour les femmes.  Et après une longue réflexion et après les Jeux Olympiques de Paris 2024, je me suis dit qu'il était temps de revenir et apporter ce que j'ai à apporter sur le territoire parce que tous les boxeurs n'ont pas eu les moyens  que moi j'ai eu pour évoluer et devenir la Championne. Ce serait une fierté pour moi de défendre les couleurs de la RDC.  Je suis congolaise, je suis française et je suis ukrainienne aussi. On a toutes les origines et on doit mettre de côté aucune de nos origines. Au contraire, on doit les mettre en avant et permettre aux gens de s'identifier aussi. 

‎Pensez-vous mieux évoluer avec la RDC ? 

‎Il ne s'agit pas de mieux évoluer ou moins bien évoluer. C'est la boxe professionnelle, on a sa propre équipe. C'est different de la boxe olympique où nous appartenons à une équipe nationale. 

"Il y a une histoire à écrire"

‎En terme d'images et de communication, pensez-vous bien évoluer avec la RDC ?

‎Je vais continuer à communiquer comme je l'ai toujours fait, et pour moi il y a des valeurs qui me sont chères et qui appartiennent au  sport, c'est la persévérance, la rigueur, le travail et la discipline. Ce sont des valeurs sur lesquelles je vais continuer à communiquer et puis aller à la rencontre des gens et de  ne pas être détachée de tout ce qui se passe au pays, c'est vraiment ma volonté.  Il y a 5 ans, quand je suis venue pour la journée mondiale de la boxe j'ai rencontré des gens, on a boxé ensemble et j'ai retrouvé aussi des Congolais aux Jeux Olympiques de Paris. Marcela Sakobi par exemple. Il y a une histoire à écrire et c'est ça que ça me fait plaisir de venir boxer ici. 

La boxe amateur est-elle très différente de la boxe professionnelle ? 

‎Oui, c'est très différent. Dans la boxe professionnelle mon équipe ne changera pas. Je parle des coachs, préparateurs physique et tout ce monde qui constitue mon équipe. Il y a quand-même une petite différence, c'est que ici c'est le général, président président de la Fédération de boxe de la RDC et promoteur qui drive un peu tout et qui connaît très bien le milieu. Il a su me convaincre et je suis prête à le suivre car il m'a montré qu'il a vraiment envie de mettre les talents en avant et qu'il en était capable aussi.

Si ça ne passe pas par lui, ça passera aussi par les nombreux soutiens politiques que nous avons. J'ai été présente lors de la réception par le président de la République, j'ai aussi beaucoup échangé avec le ministre des Sports qui a montré sa volonté de soutenir ce projet sportif et d'être à l'écoute des projets sportifs qu'on aura à proposer pour le développement de la boxe en RDC.

"J'ai trouvé un sens à pourquoi je boxe et pourquoi je monte  sur le ring, pour apporter ici au Congo"

‎Après votre titre olympique, comment jugez-vous aujourd'hui votre carrière professionnelle ? 

‎C'est une carrière qui est en cours. Je n'ai pas encore eu mes grandes victoires. Je n'ai pas encore eu les grands combats que j'aurais souhaité avoir. Il faut savoir que ma carrière a été deux fois interrompue pour cause de maternité et j'ai eu aussi envie de refaire pour une dernière fois les Jeux Olympiques parce que c'était à Paris. Et donc je suis revenue, le rythme olympique et le rythme professionnel sont très différents, donc il a fallu repartir sur une préparation différente. Je pense que ma carrière professionnelles va prendre une autre tournure,  justement parce que j'ai trouvé un sens à pourquoi je boxe et pourquoi je monte sur le ring, pour apporter ici au Congo. 

‎Des jeunes filles verront une championne olympique représenter la RDC, pensez-vous que cela pourrait être une motivation pour elles ? 

‎Oui, je n'en doute pas et c'est ça qui me donne encore plus l'envie de boxer ici.