Sous un soleil de plomb et devant des milliers de supporters massés le long de l’avenue Thomas Sankara, Harouna Ilboudo a levé les bras une ultime fois, non pas pour célébrer une victoire d’étape, mais pour saluer un public qui l’a porté depuis ses débuts.
2016, l’année de l’exploit
On se souvient tous de cette édition 2016 où, à 30 ans, Harouna Ilboudo avait créé la sensation. Parti comme outsider, le coureur burkinabè avait dompté les routes poussiéreuses et les étapes infernales pour s’imposer avec 1 seconde d’avance sur le français Vincent Graczyk et 54 secondes sur l'Erythréen Salomon Zemenfes. Ce jour-là, Dimanche 6 novembre 2016, à l’arrivée, il est devenu le premier burkinabè à remporter le Tour depuis Abdoul Aziz Nikièma en 2013. Un sacre qui avait fait vibrer tout un peuple et redonné ses lettres de noblesse au cyclisme national.
Champion du Burkina à plusieurs reprises, figure incontournable des sélections nationales, Harouna Ilboudo reste un leader respecté. Il aura porté le maillot des Étalons cyclistes du Burkina Faso avec une autorité naturelle, guidant les plus jeunes comme Paul Daumont ou Bachirou Nikiéma vers les sommets continentaux.
12 participations sur le Tour du Faso
« Je pense que son poids dans l'équipe nationale, surtout cette année, a été vraiment son expérience et sa tranquillité. C'était sa douzième participation au Tour du Faso. Donc je pense que ce n'est pas un hasard. Déjà participer à douze Tours du Faso, c'est énorme. On a vraiment besoin de personnes comme Harouna Ilboudo. Je lui tire un grand coup de chapeau. Et je lui dis merci pour tout ce qu'il a pu nous apporter comme expérience, comme conseil et comme lucidité aussi sur le vélo parce que des fois dans les moments de chaos, il a toujours su garder un grand calme et un grand professionnalisme. Et ça franchement ce n'est pas permis à tout le monde », souligne Paul Daumont, double vainqueur du Tour du Faso (2023 et 2025), en guise d' hommage à Ilboudo.
En quittant la compétition sur ses terres, devant son public, Harouna Ilboudo referme une page glorieuse du cyclisme burkinabè. Il laisse derrière lui un maillot jaune immortel et l’exemple d’un champion qui n’a jamais oublié d’où il venait, son calme olympien et son sens du collectif.
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À propos de l'auteur
Ablam GNAMESSO
Rédacteur sportif
Reporter sportif et journaliste tout terrain. Membre AIPS et jury des IFFHS Awards.