
Absent des éditions 1996 et 1998, le Sénégal effectuait son retour à la CAN lors de l’édition 2000 au Nigeria, avec l’ambition de s’inscrire enfin parmi les équipes qui comptent sur le continent. Après avoir fini 2ᵉ du groupe C (4 points) derrière l’Egypte, après un succès 3-1 contre le Burkina Faso, un nul 2-2 face à la Zambie et une défaite 0-1 devant les champions en titre égyptiens, les Lions se qualifient en quarts de finale où ils affrontent le Nigeria qui arrive avec son impressionnante armada composée notamment de Babayaro, Okocha, Oliseh, Lawal, Finidi, Kanu, Babangida…
En véritable position d’outsider, le Sénégal est face à une véritable montagne, d’autant plus que le Nigeria n’a plus perdu au stade de Surulere depuis 1981. Toutefois, ce statut n’ébranle pas les Sénégalais qui ouvrent le score dès la 7ᵉ minute grâce à Khalilou Fadiga. Les hommes menés par Peter Schnittger refroidissent le stade de Surulere.
Un héros nommé Aghahowa
Le Sénégal tient là un exploit sensationnel, sans doute le plus grand de son histoire à la CAN, mieux même que le succès inaugural en 1986 face à l’Égypte, pays organisateur. Le match passe, le Nigeria pousse, et la pression monte. Le public commence alors à comprendre une chose : un succès doit nécessairement passer par des supporters déchaînés et unis autour de l’équipe.
C’est ainsi qu’à la 84ᵉ minute, Julius Aghahowa permet aux siens d’égaliser et de décrocher une prolongation dans un stade en furie.
L’irréparable a failli se produire
L’attaquant nigérian, qui a sonné la révolte, va ensuite donner l’avantage aux siens dès la 2ᵉ minute de la prolongation. Un but salvateur, qui va pourtant provoquer un véritable chaos. Les supporters nigérians pensent que c’est un but… en or, et que les Super Eagles ont remporté le match. Ils vont alors faire l’impensable : envahir la pelouse et provoquer de véritables scènes de chaos. Les policiers à cheval entrent eux aussi en scène. La pagaille est généralisée. Joueurs, supporters, forces de l’ordre, tous sont dans le rectangle vert. Les joueurs sénégalais, choqués, sont évacués en dehors du stade et attendent que la situation revienne à la normale. Celle-ci va avoir lieu, mais trop tard pour le Sénégal, qui s’incline sur le score de 1-2. Le Nigeria est qualifié pour les demi-finales de sa CAN, et va même aller en finale avant de s’incliner contre le Cameroun. D’ailleurs, avec le recul, les Lions accusent cette interruption qui a sans doute causé leur élimination.
« Je pense que cette rupture intervenue lors du match nous a desservis. Nous sommes restés dehors pendant une longue période en attendant que la sécurité fasse son travail. Cette rupture a gâché beaucoup de choses. En voyant les supporters envahir la pelouse, on se disait que le pire pouvait se produire à n’importe quel moment. Il y avait des joueurs et dirigeants qui disaient de rentrer dans les vestiaires et de ne pas reprendre la partie. Je pense que cela a favorisé le retour du Nigeria dans cette rencontre qu’il a fini par remporter », confiait Cheikh Sidy Ba, qui avait disputé ce match, au micro de Le Quotidien.
Son coéquipier, Pape Niokhor Fall, abondait dans le même sens. « Les Nigérians doutaient. Mais ces scènes ont tout changé. Les policiers n’étaient pas là pour assurer notre sécurité, à la limite, ils nous ont intimidés. Les dirigeants nous avaient demandé de rejoindre les vestiaires. Mais on ne pouvait pas, parce que les vestiaires de Surulere étaient au sous-sol. Mais l’entraîneur nous a demandé de revenir sur le terrain pour poursuivre la rencontre. On est revenus, mais les ressorts étaient cassés ».
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À propos de l'auteur
Oumar WANE
Rédacteur sportif
Passionné de sport depuis toujours, partage avec vous les dernières actualités et analyses du monde sportif.
