3 février 1996. Cette date reste à ce jour le plus beau moment de l’histoire du football sud-africain. Au FNB Stadium de Johannesburg, les Bafana Bafana ont soulevé le trophée de la CAN 1996 contre toute attente. Un moment de joie, de folie dans les rues, de rassemblement post-apartheid, de consécration pour Nelson Mandela et les siens, mais qui n’aurait jamais dû avoir lieu.
En effet, l’Afrique du Sud n’était tout simplement pas qualifiée pour la compétition. Le Kenya, qui était le pays organisateur désigné, a décliné en novembre 1994, voyant l’Afrique du Sud, qui sortait de l’apartheid quatre ans plus tôt, être désignée. Le tournoi doit également être le premier après le passage de 12 à 16 équipes. Mais là encore, un imprévu s’immisce : le Nigeria déclare forfait.
Williams, le héros de toute une nation
Absente jusque-là de la CAN à cause de l’apartheid, l’Afrique du Sud effectue sa première apparition dans la compétition reine du football africain. Et pour ces débuts, à domicile, la nation arc-en-ciel ne tremble pas lors du match inaugural avec un succès 3-0 contre le Cameroun, pourtant sommité du football continental. Puis vient le succès 1-0 face à l’Angola. Et malgré une défaite 0-1 contre l’Égypte dans le dernier match, l’Afrique du Sud termine première du groupe A devant les Pharaons.
La phase à élimination directe débute par un triomphe 2-1 devant l’Algérie en quarts de finale. Puis, en demies, l’Afrique du Sud offre un récital 3-0 contre une autre pointure du continent, le Ghana. En finale, les Bafana Bafana battent la Tunisie 2-0 grâce à un doublé de Mark Williams. Ce dernier, auteur de 4 buts dans le tournoi, offre le premier titre à son équipe nationale devant un monde complètement séduit, mais aussi ému.
Mandela, le symbole planétaire
Cette émotion vient du fait que le président sud-africain de l’époque n’est autre que Nelson Mandela. Lui qui, embastillé pour ses positions contre l’apartheid pendant près de trois décennies, a tenu bon pour tout un peuple et a accédé à la magistrature suprême sud-africaine en 1994, soit deux ans après l’abolition de l’apartheid, et deux années avant ce sacre continental. Le voir festoyer, les yeux luisants, entre noirs et blancs de l'équipe, a sans doute donné un sens à ses années de combat.
Un symbole qui a marqué toute une génération et qui est, pour la postérité, associé au premier titre de l’Afrique du Sud en CAN.
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À propos de l'auteur
Oumar WANE
Rédacteur sportif
Passionné de sport depuis toujours, partage avec vous les dernières actualités et analyses du monde sportif.