
Le week-end devait être celui du retour à l’ambiance et au spectacle dans les stades. Il s’est transformé en crise. Au stade de Ngor, à l’issue de la rencontre entre l’Union Sportive de Ouakam (USO) et l’ASC Jaraaf, des scènes de violence ont éclaté en tribunes et aux abords de l’enceinte. Jets de projectiles, intimidations, bousculades, agressions physiques. Les images et témoignages ont circulé rapidement, forçant la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) à réagir.
Dans un communiqué ferme, l’instance a dénoncé « des actes qui ternissent l’image du football sénégalais » et rappelé que la violence « n’a pas sa place dans les stades ». Elle a également annoncé l’ouverture d’une enquête afin de situer les responsabilités et prendre des décisions disciplinaires.
Jaraaf et US Ouakam se renvoient la faute
Dans la foulée, les clubs concernés ont chacun publié leur version des faits.
Le Jaraaf accuse l’US Ouakam « d’hostilité organisée », dénonçant des « insultes, bousculades et agressions » ayant conduit joueurs et staff à rester confinés dans les vestiaires « plus d’une heure » après le match. Le club de la Médina évoque même l’option de « délocaliser certaines rencontres » jugées à haut risque.
Réponse immédiate d’US Ouakam, qui parle d’« accusations tendancieuses » et accuse à son tour des supporters adverses d’intimidations et d’actes violents. L’USO dit « attendre sereinement le rapport officiel » de la Ligue, tout en condamnant la violence « d’où qu’elle vienne ».
Une problématique déjà visible lors de la 1re journée
Ce n’est pas un incident isolé. Une semaine plus tôt, lors de la rencontre AS Pikine – US Ouakam à Alassane Djigo, des fumigènes, jets de pierres et agressions physiques avaient déjà été documentés. La Commission de discipline de la LSFP a tranché :
- US Ouakam : amende de 100 000 FCFA pour usage de fumigènes.
- AS Pikine : un match à huis clos lors de la 3e journée, estimant que les violences survenues à proximité du stade engagent sa responsabilité de club hôte.
Les clubs pourront faire appel, sauf pour l’amende d’USO, définitive.
La LSFP avait pourtant annoncé un plan anti-violence
Lors de la présentation de la saison en octobre dernier, le président de la LSFP, Babacar Ndiaye, avait fait de la lutte contre la violence un axe prioritaire. Il annonçait alors l’établissement de chartes disciplinaires, une responsabilisation des dirigeants et la possibilité d’interdiction de stade pour les supporters violents.
« Une violence gratuite ne peut pas exister dans le football. Dans les sanctions, un supporter peut aller jusqu’à être interdit de stade », rappelait-il.
Un défi structurel, pas un simple accident
Deux journées, deux matchs, deux foyers de tension : le constat est implacable. La saison à peine lancée, le football sénégalais se retrouve déjà confronté à un problème qu’il ne parvient pas à endiguer depuis plusieurs années. Rivalités régionales, influence des paris sportifs, manque de sécurité, communication inflammatoire autour de certaines affiches, absence de culture de prévention.
La LSFP promet de « combattre ces actes jusqu’à la dernière énergie ». Mais entre déclaration d’intention et application des sanctions, la crédibilité se jouera sur la fermeté de la réponse.
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À propos de l'auteur
El Hadji Malick SARR
Rédacteur sportif
Passionné de sport depuis toujours, partage avec vous les dernières actualités et analyses du monde sportif.
