Dix secondes. C’est tout ce qu’il a fallu à Gautier Ateba pour balayer Robert Valentin lors de l’UFC 318. Dix secondes pour inscrire un peu plus son nom dans les annales des K.O. les plus rapides de l’histoire récente. À seulement 23 ans, le Camerounais semble marcher sur les traces d’un certain Francis Ngannou. Même rage brute. Même ascension éclair. Même promesse d’un destin écrit à coups de poings tonitruants.
Quand il entre dans la cage, Gautier Ateba n’a pas besoin de beaucoup de temps pour faire comprendre à son adversaire qu’il ne plaisante pas. Le 20 juillet dernier à Las Vegas, le Suisse Robert Valentin en a fait l’amère expérience. Dès la première seconde, Ateba traverse la distance, décoche puis enchaîne des coups qui clouent son opposant au tapis. Dix secondes. Rideau. La salle explose, incrédule. Le "Silent Assassin", comme on le surnomme, vient une nouvelle fois de frapper fort. C’est son sixième K.O. en sept victoires.
Une ascension météorique
« Je n’étais pas surpris que le combat se termine aussi vite. Mon problème, c’était combien de coups il pouvait tenir avant de tomber. Je me disais : est-ce qu’il va tenir ? », lâche-t-il en conférence de presse. Cette confiance froide, presque clinique, n’est pas feinte. Elle traduit l’ADN d’un combattant formé loin des cages aseptisées. Son parcours, entre rues rugueuses et salles de combat, forge un profil singulier dans l’univers du MMA. « J’ai plus d’expérience en combat de rue, où il n’y a aucune règle. Aujourd’hui, j’ai besoin de combats en compétition. J’ai besoin de gagner en expérience », confie-t-il.
Révélé au grand public le 29 avril dernier lors de l’UFC on ESPN 64 au Mexique, Gautier Ateba avait déjà livré une copie impressionnante contre Jose Daniel Medina, mis K.O. en moins de quatre minutes. Bonus de performance, félicitations de Dana White, premières comparaisons flatteuses avec Adesanya et Ngannou. Mais c’est avec ce K.O. express contre Valentin que l’étoile d’Ateba entre dans une autre dimension. Celle des aspirants crédibles au trône des poids moyens.
Ateba sur les traces de Ngannou ?
En deux combats à l’UFC, il totalise moins de cinq minutes de temps cumulé dans la cage. Suffisant pour attirer l’attention. Et fasciner. Par son sang-froid. Par sa puissance. Par cette manière de raccourcir les combats comme s’ils étaient une simple formalité. À chaque fois, il frappe juste, fort et vite. Il ne danse pas, il démolit. Comme Francis Ngannou, Ateba porte une histoire plus grande que lui. Celle d’un pays, le Cameroun, encore à la marge dans le MMA mondial, mais qui voit émerger une génération nouvelle, brutale et talentueuse. Il est la preuve que la graine semée par le "Predator" a germé. « Je suis le plus gros puncheur des poids moyens, c’est certain. Je veux juste être actif, continuer à combattre et montrer de quoi je suis capable », disait-il à la presse mexicaine après son premier combat.
L’UFC ne manquera pas de capitaliser sur l’explosion d’Ateba. Sa capacité à générer des highlights spectaculaires en fait un produit marketing parfait, dans une division où le spectacle est devenu une exigence. Reste à voir comment il réagira face à des combattants plus expérimentés. Mais une chose est sûre : Gautier Ateba n’est pas simplement un "espoir". Il est déjà une réalité.
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