
SNA : Pouvez-vous dresser un bilan du Championnat National de Golf 2025 au Burkina Faso, en tenant compte des perspectives de la Fédération ?
Mohamed Biara Karambiri : C'est une grande satisfaction parce que pour cette deuxième édition du championnat national du golf, on a intégré des innovations qu'on n'avait pas l'année dernière et également on a eu beaucoup d'engouement et ça a permis en fait de satisfaire l'ensemble des golfeurs qui animent tous les jours les activités de notre fédération. Donc c'est une grosse satisfaction pour cette année. L'autre volet de satisfaction c'est l'accompagnement des autorités qui commencent à vraiment se faire sentir et aussi l'accompagnement spécial cette année de l'ambassadeur pour le sport Charles Kaboré.
En termes de résultats sportifs est-ce que ça s'améliore également ou vos athlètes stagnent ?
Bien sûr il y a beaucoup d'améliorations. C'est vrai que je n'ai pas en tête le détail du score, mais lorsqu'on faisait la compilation, on s'est rendu compte que les scores de cette année étaient beaucoup plus bas que les scores de l'année dernière. Donc ça veut dire que le niveau est en train d'augmenter et tout ça c'est pour le bien de ce sport au Burkina Faso. Vous étiez là, vous avez regardé les deux jours de la fin du championnat
Quelles stratégies sont mises en place pour jouer sur le terrain écologique du Golf Club de Ouagadougou ?
C'est un terrain assez atypique en fait. De façon classique, le golf se joue sur du gazon. Vu les difficultés que nous avons ici au Burkina Faso avec le manque d'eau et autres études, ce n'est pas facile. On a un grand espace. Ça fait à peu près 48 hectares. Si il faut arroser ça avec de l'eau, ça va être compliqué. Très compliqué. Donc on s'adapte à la réalité. On essaye de faire corps avec la communauté. Même lorsqu'on participe à des compétitions internationales, on est obligé d'aller un peu avant pour s'adapter au gazon, notamment au niveau du putting pour avoir un peu la main et voir comment ce terrain roule. Et eux également, lorsqu'ils viennent chez nous, c'est la même chose. Donc ils essaient de s'adapter au terrain avec le tapis et autres et tout. C'est la preuve qu'on peut jouer au golf, que ce soit sur du gazon ou que ce soit pas sur du gazon, on peut bien arriver à jouer au golf et être bon. Et au golf, on joue très bien ça au Burkina Faso.
Comment la Fédération Burkinabè de Golf envisage son développement ?
Étant une jeune Fédération, l'objectif premier, c'est déjà d'arriver à augmenter le nombre de joueurs burkinabè parce qu'il n'est pas sans ignorer qu'il y a quelques années, c'étaient uniquement des expatriés. Aujourd'hui, les burkinabè se retrouvent en extrême majorité. C'est la preuve que ce sport est en train de monter petit à petit. Pour le championnat national de cette année, on était autour d'une quarantaine de golfeurs.
Est-ce qu'on a des professionnels ?
Bien sûr, on compte actuellement 16 professionnels.

Est-ce qu'on peut vivre du golf ?
Naturellement, si on gagne, on vit. La preuve, Clément Nikiema, il a gagné l'Open de Sunu, c'est 4 millions. Il était au Togo, s'il passait ça faisait 3 millions et demi. Il y a l'Open de Yamoussoukro qui vient, là-bas c'est 8 millions. Donc dans l'année, si on est fort, on peut bien vivre de ça.
Comment pensez-vous rendre plus accessible le Golf au Burkina Faso ?
Ça fait partie de notre programme d'activité sur les 4 prochaines années. Nous avons l'ambition de développer le golf partout au Burkina Faso. Et donc, on est en train de travailler avec les autorités pour trouver les voies et moyens parce que la grande difficulté en réalité pour ce sport c'est l'espace. Pour pouvoir avoir un terrain de golf homologué, il faut au moins 48 hectares, ce qui n'est pas donné par ces temps qui courent donc forcé et il nous faut l'accompagnement des autorités. Sur le plan technique nous avons les compétences nécessaires pour mettre en place des terrains de golf et pour recruter des golfeurs, les former et pouvoir booster ce sport.
Quels événements de golf sont prévus après le Championnat National ?
Les prochaines compétitions, c'est les Open régionales. Déjà à l'Open de Yamoussoukro en Côte d'Ivoire. On est en train de se préparer pour y être. Si tout va bien, Clément Nikiema, double champion national du Burkina Faso, sera du voyage. Et il y a également le championnat du monde amateur qui se déroule cette année au mois d'octobre à Singapour.
