
Un parcours en dents de scie
Les Étalons du Burkina Faso n'ont pas démérité sur le papier. Avec 15 points accumulés avant les deux dernières journées, ils flirtaient avec les barrages. Une victoire éclatante 4-1 contre Djibouti en mars, un nul frustrant 0-0 face à l'Égypte en septembre au Stade du 4 Août de Ouagadougou. Les failles sautent aux yeux. Le nul contre l'Égypte a gâché les chances de qualification directe, d'après beaucoup d'observateurs. « On devait battre l'Égypte au moins 1-0 à domicile.»
« C'est toujours mieux de prendre son destin en main, que de le confier à une autre »
À cinq points des leaders (les Pharaons d’Égypte), les Étalons du Burkina Faso devaient l'emporter contre la Sierra Leone et l'Éthiopie pour espérer. Ils l'ont fait, mais ce but encaissé à la 91e minute par les Guépards du Bénin contre les Super Eagles du Nigeria, a tout changé. « C'est toujours mieux de prendre son destin en main, que de le confier à une autre. Compter sur la défaite ou la victoire d'une autre équipe pour valider son ticket reste toujours vicieux. Toute l'équipe est à refaire, le personnel ainsi que la mentalité de l'équipe. Sinon, on souffrira toujours », souligne Harouna Sinaré.
Et que dire des matchs à l'extérieur, joués sans l'ambiance des tribunes des supporters burkinabè ? « Si on avait joué tous nos matchs à domicile, les résultats seraient autres », pestait un supporter sur les réseaux.
La fédération et le système, des coupables invisibles ?
Au-delà du parcours en dents de scie, c'est le système qui est visé. La Fédération burkinabè de football (FBF) est pointée du doigt pour son manque d'infrastructures et sa gestion chaotique dans des histoires qui ont conduit à écarter des cadres de l'équipe nationale comme Bertrand Traoré, capitaine, Issoufou Dayo, vice-capitaine et Hervé Koffi, 2e vice-capitaine. « On voulait instaurer la discipline au sein du groupe des Étalons non ? Je crois que cela a été instauré ? Mais ça nous a amené où ? À la non qualification pour les barrages ? On s'est focalisé sur la discipline pendant longtemps et on a oublié l'essentiel c'est-à-dire se concentrer sur le plus important qui était les éliminatoires de la Coupe du monde pour espérer se qualifier », s'interroge Roago Pascal.
Les cadres écartés n'ont pas joué des matchs décisifs contre l'Égypte au Caire, perdu 2-1 et contre la Sierra Leone (nul 2-2). Des résultats qui ont également pesé dans le décompte final selon certains supporters. « On a très mal débuté les éliminatoires surtout le match nul contre la Sierra Leone. Si on avait vraiment été honnête envers nous-mêmes, même le premier match contre l'Égypte pouvait se terminer par un nul mais hélas. J'ai mal, on est incapable de faire partir des 4 meilleures équipes africaines pour les barrages », regrette Sarko Kaboré.
Une leçon pour le football burkinabé
Brama Traoré, sélectionneur des Étalons du Burkina Faso, paie l'addition. Nommé pour redresser la barre après les échecs des qualifications précédentes (Brésil 2014, Russie 2018, Qatar 2022), il est accusé de "tâtonnements" et d'un "jeu sans fluidité".
Cette non-qualification n'est pas une fin, mais un électrochoc. Avec une génération talentueuse, le Burkina Faso a les armes pour rebondir. La CAN 2025 au Maroc sera le prochain rendez-vous, et les Étalons y arriveront avec la rage de vaincre. À qui la faute ? À tous et à personne.
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À propos de l'auteur
Ablam GNAMESSO
Rédacteur sportif
Reporter sportif et journaliste tout terrain. Membre AIPS et jury des IFFHS Awards.
