
Ces dernières années, l’Afrique de l’Est a été particulièrement ciblée par des réseaux (criminels) de match fixing. Historiquement touché, le Kenya a été rejoint par l’Ouganda et même plus récemment par le Burundi où les sommes nécessaires à l’achat de rencontre sont dérisoires (à peine 250 dollars par joueur parfois).
Lire aussi : Burundi : matchs truqués, Interpol et réseau international
En 2013, le Rwanda avait été au cœur d’une affaire de match truqué avec l’entraîneur de Rayon Sports, Jean-Martie Ntagwabira, un grand nom du coaching local, qui avait écopé de cinq ans de suspension de toutes activités footballistiques.
D’autres alertes avaient parfois émaillé l’actualité, comme la plainte auprès de la CAF du club burundais de Lydia Ludic Academic en 2018 contre Rayon Sports pour une rencontre de tour préliminaire en Ligue des champions africaine. Selon la circulaire de l’époque, des dirigeants rwandais furent accusés d’avoir rendu visite au quatrième arbitre dans sa chambre d’hôtel la veille au soir de la rencontre.
Des audios compromettants
Si la CAF n’a finalement jamais communiqué publiquement les résultats de sa supposée enquête, plusieurs acteurs du football rwandais se plaignent en off d’arbitrage suspect ou de matchs potentiellement arrangés en faveur de certaines équipes.
Sans aucune preuve, difficile d’agir jusqu’à la récente affaire touchant Jean-Baptiste Mugiraneza, l’entraîneur adjoint de Muhazi United, et certains audios qui ont filtré. Auparavant assistant à Musanze FC, il a appelé un de ses anciens joueurs, le défenseur Shafiq Bakaki, pour lui demander une « faveur » afin de laisser l’équipe adverse, Kiyovu SC, s’imposer.
En échange, Mugiraneza a promis à Bakaki de l’emmener avec lui à Kiyovu, le club qu’il devait justement rejoindre la saison prochaine et qui lutte pour ne pas descendre. Refus du joueur qui a expliqué que cela était « contre ses principes religieux » a fortiori durant le mois de ramadan.
Des réseaux différents des pays voisins
Si le cas est curieux, puisque Mugiraneza a voulu truquer un match externe à sa propre équipe cette saison, il a été immédiatement transmis à la Commission d’éthique de la Fédération rwandaise de football. Également suspendu par son propre club, le coach attend sa potentielle sanction même s’il a nié le contenu des audios en arguant qu’ils ont été enregistrés justement à l’issue d’une enquête contre la corruption.
Reste que ce dossier n’est pas le premier, et surtout pas le dernier, dans un pays qui n’a pas été gangrené par des réseaux internationaux/
Rejoignez notre communauté sportive !
Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de l'actualité sportive en temps réel.
