
Sunderland a attiré plusieurs talents africains cet été, mais le club britannique n’a visiblement pas mesuré l’ampleur du risque qu’il a pris dans une saison où la CAN 2025 s’interpose en décembre et janvier 2026 au Maroc.
Un mercato à connotation africaine
Promu en Premier League pour le compte de la saison prochaine, les Black Cats ont démarré leur mercato en attirant le talentueux milieu de terrain sénégalais Habib Diarra pour la rondelette somme de 31,5 millions d’euros, faisant ainsi de lui la recrue la plus chère de l’histoire de Sunderland. Trois jours plus tard, un autre milieu de terrain, cette fois-ci congolais en la personne de Noah Sadiki a débarqué au sein du club du Nord-Est de l’Angleterre.
L’expérimenté latéral gauche mozambicain Reinildo a suivi le rang en arrivant librement en provenance de l’Atletico Madrid avant le Marocain Chemsdine Talbi contre 20 millions d’euros du Club Bruges avant le champion d’Afrique Simon Adingra qui a signé contre 21M€ en provenance des Seagulls de Brighton.
Cinq joueurs dont trois qui sont déjà des cadres dans leurs sélection, notamment Adingra qui a joué un rôle important dans le sacre de la Côte d’Ivoire l’an dernier, Habib Diarra qui monte en puissance au Sénégal et représente l’avenir de la sélection dans l’entrejeu puis Reinildo Mandava qui est le capitaine du Mozambique, également qualifié pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Maroc. Et comme si cela ne suffisait pas, le club anglais serait également sur la piste André-Frank Zambo Anguissa.
Sur le même sujet : Sunderland veut aussi André-Frank Zambo Anguissa
Entre pression et chantage
Ce mercato qui est applaudi par beaucoup comporte en revanche un grand danger pour Sunderland. En effet, tous les cinq joueurs pourraient être convoqués par leurs différentes sélections pour la CAN qui a lieu du 20 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Alors que tous ont beaucoup coûté au club, à l’exception de Reinildo, arrivé gratuitement, les voir partir tous pour un mois pourrait déclencher une « guerre » entre Sunderland et leurs pays respectifs.
Ces dernières années, les clubs européens se sont montrés réticents à l’idée de libérer les joueurs pour leurs pays en vue de la Coupe d’Afrique des Nations. La CAN en janvier devient l’occasion de faire pression sur les joueurs voire du chantage pour que ces derniers renoncent au plus grand tournoi du continent. Si l’Association Européenne des Clubs (ECA) a évoqué des inquiétudes sanitaires pour expliquer la pression faite sur les pays africains participants à la CAN 2022 au Cameroun, Jürgen Klopp, alors entraîneur de Liverpool n’a pas manqué de traité la compétition de mineure. « En janvier, il y a un petit tournoi en Afrique … je ne peux pas attendre ! La situation n’est pas facile. », a-t-il répondu en novembre 2021, interrogé par un journaliste sur la manière dont il compte gérer les absences de Sadio Mané, Mohamed Salah et Naby Keita qui vont disputer la CAN avec leurs pays respectifs.
Et même si l’Allemand a fini par présenter ses excuses, cela n’a pas empêché Aurelio De Laurentiis, président de Naples qui devrait aussi perdre Kalidou Koulibaly (Sénégal) et Zambo Anguissa (Cameroun) d’en rajouter une couche sur la CAN. « Ou bien ils renoncent à leur droit de participer à la Coupe d'Afrique des nations ou alors ils ne seront jamais disponibles entre la CAN et les compétitions d'Amérique du Sud », avait-il lancé en août 2022, comme rapporté par L’Equipe. Un chantage à peine voilé qui alerte sur de potentielles dissensions à venir entre Sunderland et les pays africains qui voudront avoir en décembre prochain.
En 2024, le même Klopp a récidivé en déclarant qu’il serait « heureux que Salah soit éliminé dès la phase de groupes » de la CAN en Côte d’Ivoire. Des propos qui jettent non seulement du discrédit sur la Coupe d’Afrique des Nations mais représentent une menace pour les joueurs africains. En août 2021, la Confédération africaine de football a dû interpeller le gouvernement britannique pour que les joueurs africains soient libérés pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 à l’époque où la Covid-19 sévissait encore avec des mesures drastiques prises par le Royaume. La CAF serait bien obligée de jouer ce rôle de pacificateur et de facilitateur en cas de nouvelles tensions entre pays africains et clubs européens en décembre pour la CAN au Maroc.
Rejoignez notre communauté sportive !
Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de l'actualité sportive en temps réel.
