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Tunisie : le Club Africain appelle à une action immédiate contre les conflits d’intérêts

A travers un communiqué sur son site internet, le Club Africain exhorte la FIFA et la Fédération tunisienne de football à appliquer les règlements et les possibles infractions du Code d’éthique de la FIFA concernant des conflits d’intérêts et du sponsoring illégal visant Hamdi Meddeb, le président de l’Espérance Sportive de Tunis.

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Tunisie : le Club Africain appelle à une action immédiate contre les conflits d’intérêts

Le communiqué du Club Africain sur "l'appel à l'action immédiate contre les conflits d'intérêts et le sponsoring illégal" dans le football tunisien a effectivement une base factuelle en se basant notamment sur les articles 19 et 20 du Code d’éthique de la FIFA.

Il reprend surtout en grande partie une pétition lancée cet été par un certain Mohamed Ayari qui s'appuyait déjà sur plusieurs articles du règlement FIFA autour de possibles irrégularités impliquant plusieurs clubs (AS Soliman, Jendouba Sports, Olympique de Béja) bénéficiant du sponsoring de Délice Holding, la société détenue par Hamdi Medded.

Problème, ce dernier est aussi le mécène et président de l'Esperance Sportive de Tunis, ce qui peut effectivement poser la question du conflit d'intérêt (comme lorsqu'il aida financièrement le Club Athlétique Bizertin en 2020, alors en proie à de graves soucis économiques).

Un président peut-il sponsoriser d’autres équipes avec sa société ?

Si la rhétorique est juste, il faut cependant tempérer plusieurs points. Premièrement, le cas tunisien n'est hélas pas isolé. Il y a quelques années, en France par exemple, beIN Sports achetait des emplacements publicitaires dans plusieurs stades de Ligue 1 (Angers notamment) tout en assurant la diffusion du championnat, la vente des droits à l'étranger et en ayant évidemment des liens directs avec le PSG.

Deuxièmement, la FIFA n'est pas sévère sur ce genre de pratiques ; elle est au contraire très permissive. Au Bénin ou en Guinée par exemple, plusieurs dirigeants détenaient en réalité des intérêts dans d'autres clubs. Pareil en République démocratique du Congo, sans parler des multiples propriétés d’un même individu au sein de plusieurs championnats asiatiques...

Un débat nécessaire pour le football tunisien

Cependant, le débat instauré par les conflits d'intérêts et de possibles influences sur des tiers est nécessaire pour la restructuration du football tunisien. Même pour les fans de l'Esperance, il y a une question à se poser : pourquoi son président irait sponsoriser d'autres équipes (et donc donner de l'argent à d'autres clubs) au lieu de simplement se focaliser sur sa propre formation ?

Bien sûr, ces “dons” ou contrats ont aussi permis à plusieurs clubs de survivre vu la santé financière précaire de tant d'équipes. Un autre sujet, également intéressant, que la FTF ignore cependant depuis trop longtemps.

Pourtant, si le football tunisien veut retrouver davantage de crédibilité aux yeux de ses fans (et de potentiels investisseurs), il aura justement besoin d'éviter doutes et soupçons ; sinon, à quoi bon mettre son argent ici ?

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À propos de l'auteur

Romain MOLINA

Romain MOLINA

Rédacteur sportif

Journaliste et écrivain, auteur de nombreuses enquêtes dans le milieu du sport.

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