
Une médaille d'or au championnat d'Afrique de karaté Do, c'est une première pour le Burkina Faso à ce stade de la compétition ?
Oui, c'est une première pour le Burkina Faso d'avoir remporté une médaille d'or. On en a remporté plusieurs, les médailles d'argent et les médailles de bronze. Mais cette fois-ci, c'était la première fois depuis que le karaté burkinabé existe que nous remportions une médaille d'or.
Quel sentiment cela procure-t-il à vous, en tant que coach, de voir l’un de vos athlètes remporter la première médaille d’or du Burkina Faso aujourd’hui ?
C'est une immense joie qui m'a animé ce jour-là. Parce qu'avoir une médaille d'or au championnat d'Afrique de Karaté Do, ce n'est pas un cadeau. Ceux qui connaissent bien l'histoire du karaté et qui regardent bien les championnats d'Afrique, savent bien. Vu que les pays maghrébins sont bien préparés, et surtout ce championnat, c'était pour les qualificatifs en même temps pour le mondial. Donc la place n'était pas donnée à tout le monde. Et les maghrébins s'étaient bien préparés. Vous voyez, le pays organisateur n'a pas pu drainer plus de monde que ces pays-là. L'Égypte est venue avec une grande contingence, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie avaient un contingent plus important que le Nigeria, pays organisateur. Ces pays étaient sur tous les tableaux. Du coup, il faut dire que nos athlètes ont vraiment bataillé pour aller chercher ces médailles. Par exemple, aux entraînements, on leur disait qu'il faut avoir confiance en soi, écouter les consignes des coachs et je vais vous dire aussi qu'on a eu l'arrivée de deux coachs européens. Ils sont venus nous épauler pour pouvoir peaufiner les techniques que nous avons appris à ces athlètes pour qu'ils puissent aller titiller le sommet parce qu'ils sont en Europe là-bas ils voient l'avancée du karaté. Ils sont venus nous donner leurs expertises et ça nous manquait.
Quel conseil leur prodiguez-vous souvent ?
Chaque fois que je leur disais à l'entraînement : "Il faut écrire votre nom en lettres d'or dans le karaté burkinabé. Chaque fois que vous partez pour une compétition, il faut vous mettre au sérieux pour le faire, pour ne pas regretter parce que les compétitions ne sont pas les mêmes. Quand la chance te sourit, tente et puis tu vas gagner et tu rentres dans l'histoire du Burkina". Aujourd'hui, Arafat Gouem est fier de lui-même. C'est déjà très bien et je crois qu'on va faire encore mieux.

Est-ce qu'il y a un grand écart de niveau par exemple entre le Burkina Faso et les autres pays ?
Sur le plan technique, non. Je crois que la difficulté, c'est souvent au niveau financier. Les moyens pour encourager ces athlètes-là. Et pour les préparer aussi. Voilà. Changer de cadre dans la formation, c'est souvent aussi important. Quand on est au pays, ce qu'on fait, on ne met pas trop d'importance là-dessus. Comme je l'ai dit, l'arrivée des coachs étrangers nous a beaucoup aidés. Les athlètes ont vu que ce qu'on faisait ici, ce n'était pas mal. Il fallait seulement croire et puis renforcer et ça allait marcher. Mais je crois que si on leur donne aussi l'occasion d'aller se frotter à d'autres personnes ailleurs, faire des sorties, ça va beaucoup booster le karaté burkinabé parce que quand on est à la maison on s'entraîne entre nous il n'y a pas de compétition en vue c'est le championnat national et puis c'est fini c'est les entraînements dans les clubs souvent, on se demande mais on fait tous ces efforts là même pourquoi ? mais quand on fait des sorties, les athlètes se mettent au travail et se disent que prochainement, je vais faire ci et ça. Mais s'il n'y a pas un cadre pour pouvoir les faire sortir, les mettre en compétition, c'est sûr que le niveau va baisser. Et quand le niveau baisse, il faut tout reprendre à zéro. Ça devient encore plus compliqué. Je crois que le président de la Fédération a une expertise sur ça et il a donné des instructions au DTN pour qu'on puisse vraiment travailler dans ce sens-là pour que le karaté burkinabé puisse mieux se porter. Vous savez que le karaté burkinabé vient de loin. Et c'est grâce au Président de la Fédération qu'aujourd'hui nous tous, on peut parler du karaté au Burkina Faso ici. Donc lui, il tient à ce que le temps qu'il va quitter dans le domaine du karaté, on parle de lui.
Votre mot de la fin ?
C'est à l'endroit de nos autorités, qu'ils aident notre fédération. Parce que vous voyez, ce championnat d'Afrique de karaté Do, nous sommes partis pratiquement, même pas bien préparés. On n'a pas fait notre championnat national, on n'a pas fait notre championnat de zone, mais on allait quand-même à ce championnat d'Afrique. Le ministère met un peu de moyens au niveau des fédérations pour qu'on puisse vraiment mieux se préparer pour pouvoir affronter les autres. Tous les pays de notre zone, chacun a fait son championnat - Sauf le Burkina - Donc le niveau était haut. On n'a pas besoin de beaucoup de choses pour pouvoir se battre.
