
Quel rôle occupes- tu au Slavia, toi qui est arrivé cet été ?
Quand je suis arrivé ici, je me suis adapté assez vite, même si ce n’était pas évident. Passer d’un club de deuxième division à une institution comme la Slavia, c’est un grand saut. Ici, tout est très professionnel : les infrastructures, les exigences, le niveau des joueurs. Dans le vestiaire, il n’y a que des internationaux - tchèques, grecs, africains… tous avec beaucoup d’expérience. Au début, c’est impressionnant, mais je me suis vite dit que le vrai travail commençait maintenant. J’étais là pour progresser, pour prouver que je pouvais avoir ma place parmi eux. J’ai patienté, j’ai joué quelques minutes sur mes deux premiers matchs, mais j’ai continué à bosser sans relâche.
Et puis un jour, tout a basculé. Le coach m’annonce que je vais être titulaire… pour un match de Ligue des champions ! Franchement, je n’ai pas dormi la veille. Quand tu es jeune, que tu viens d’arriver dans un grand club, et que ta première titularisation, c’est dans une compétition comme celle-là, la pression est énorme. Le matin du match, je me répétais dans ma tête : « Aujourd’hui, c’est maintenant ou jamais. » Sur le terrain, j’ai tout donné. Ce match, c’était un tournant pour moi. J’ai compris que j’étais capable de jouer à ce niveau, que le travail paie toujours, même quand les choses semblent aller lentement. Depuis, je garde cette mentalité-là : ne jamais reculer devant un défi.
Parle nous de ce moment fort de ta carrière, ce doublé en LDC face à Bodo Glimt.
Quand je suis entré sur le terrain, j’ai levé la tête et j’ai vu le stade plein. À ce moment-là, je me suis dit : « C’est maintenant ou jamais. » J’avais confiance en moi, je savais que j’avais les capacités pour jouer à ce niveau, parce qu’à l’entraînement, je donnais tout. Si le coach m’avait titularisé, c’est qu’il avait vu quelque chose. Alors, je me suis dit : « Aujourd’hui, c’est mon jour. » Et, incroyable mais vrai, j’ai marqué deux buts. Pour moi, c’était un moment extraordinaire. Ce qui est fou, c’est qu’un an auparavant, je regardais la Ligue des champions à la télé. Jamais je n’aurais imaginé qu’un an plus tard, je serais sur la pelouse, avec l’hymne qui résonne (sourire). Quand j’ai entendu cette musique, j’ai eu des frissons. C’était comme un rêve trop rapide, presque irréel. Mais très vite, je me suis recentré : « Les autres, ce sont des joueurs comme toi. Tu fais ce que tu fais à l’entraînement, et tout ira bien. » C’est ce que j’ai fait.
" Je n’ai même pas célébré. J’étais juste choqué "
Les deux buts sont venus naturellement, presque comme à l’entraînement. On travaille beaucoup les projections des pistons et des latéraux, alors ces situations, je les connaissais déjà. Quand le ballon est entré, je n’ai même pas célébré. J’étais juste choqué. J’ai couru directement vers le coach pour le remercier, parce que ce n’est pas évident de faire confiance à un jeune joueur, venu d’une division inférieure, pour un match de Ligue des champions. Après ce match, j’ai pris une énorme confiance. Mes coéquipiers n’en revenaient pas, ils étaient fous de joie. Moi-même, je ne réalisais pas vraiment. Mais au fond, je savais que ce moment-là avait tout changé. C’était la preuve que je pouvais exister à ce niveau.

Tes performances en Ligue des champions te permettent de te faire un nom. Qu’est-ce que tu penses que la disputer peut t’apporter ?
Beaucoup, vraiment. La Ligue des champions, c’est une très grande compétition, un rêve pour tous les joueurs. Depuis petit, tu regardes ça à la télé, tu vois les grands noms, et un jour tu te retrouves sur le terrain, à leur place. C’est un sentiment incroyable.
En jouant cette compétition, j’ai compris pourquoi tout le monde en parle autant. Chaque match, c’est une vitrine. Quand tu fais une bonne performance, tout le monde te remarque, les gens te connaissent très vite. Pour un jeune joueur comme moi, c’est une chance énorme. C’est ce qui te pousse à donner encore plus, à ne jamais te relâcher. Je me dis à chaque fois : « Ce match, c’est peut-être le plus important. » Parce qu’en Ligue des champions, tout compte : chaque minute, chaque ballon. C’est une compétition incroyable, qui te fait grandir, te fait progresser mentalement et te donne confiance. À chaque match, je ressens la même chose : c’est un rêve qui continue.
" Affronter des joueurs comme Lamine Yamal ou Lewandowski, c’est un rêve d’enfant "
Il y a ce choc face à Arsenal. Comment tu abordes cette rencontre ?
Oui, c’est un grand match face à une très grande équipe comme Arsenal. On le prépare sérieusement, comme tous les autres matchs, sans se mettre de pression particulière. On sait qu’il y a de très grands joueurs en face, mais on est chez nous, à Prague, et ici, avec nos supporters, c’est toujours spécial. Leur soutien change tout, ça nous pousse encore plus. On veut faire un grand match, donner le maximum, et montrer qu’on est capables de rivaliser avec les meilleurs.
La rencontre dont j’ai le plus hâte ? Franchement, c’est le Barça. Jouer contre le FC Barcelone, à domicile en plus, c’est quelque chose de spécial. Affronter des joueurs comme Lamine Yamal ou Lewandowski, c’est un rêve d’enfant. Je ne pensais pas vivre ça aussi vite dans ma carrière, mais je le prends comme une chance. En même temps, je me dis qu’on est tous des joueurs, eux comme nous. Il faut les respecter, mais aussi nous respecter. C’est lors de ces grands matchs que tu montres ce que tu vaux vraiment. Pour moi, ce sont des occasions parfaites pour prouver qui est Youssoupha Mbodji.
" La CAN et la Coupe du monde me font rêver "
Briller en LDC, c’est aussi pour le Sénégal que tu le fais ?
Oui, bien sûr. Jouer cette compétition, c’est une grande fierté, mais encore plus parce que je le fais aussi pour mon pays. Le Sénégal, c’est chez moi, c’est mon cœur. J’ai grandi là-bas, j’y ai tout appris, donc forcément je pense à eux quand je joue. Représenter le drapeau, c’est un rêve. Mais je sais aussi qu’il faut mériter sa place, il y a de très grands joueurs dans cette équipe, alors il faut faire de grandes performances pour espérer la rejoindre. Je travaille pour ça, tranquillement, en me disant que si le coach juge que c’est le bon moment, il fera son choix. Moi, je serai prêt.
Donc l’objectif, c’est aussi de taper dans l'œil de Pape Thiaw, toi qui n’a pas encore été appelé en sélection ?
Franchement, oui, je me sens prêt. On travaille tous les jours pour ça, pour être au niveau et attirer ce fameux appel. Il y a la Coupe d’Afrique des Nations qui approche, la Coupe du monde aussi, et ce sont des compétitions qui me font rêver. Si je dois y participer, je veux que ce soit naturellement, par le travail et les performances. Je sais que ce n’est pas facile d’intégrer un groupe aussi fort, mais j’y crois. Et le jour où le coach m’appellera, je prendrai mes affaires sans hésiter pour aller représenter le Sénégal avec fierté.
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À propos de l'auteur
Hicham BENNIS
Rédacteur sportif
Passionné de sport depuis toujours, partage avec vous les dernières actualités et analyses du monde sportif.
