Pour leur participation à la CAN, les Comores ont hérité de gros morceaux. Amir Abdou et son groupe défieront le Ghana, le Maroc et le Gabon dans le groupe C.
Les Comores, cet archipel situé au large du Mozambique, étalé sur l’océan indien, ont réussi à se qualifier pour la CAN 2021 au Cameroun. La toute première de leur histoire. Logés dans le groupe G lors des qualifications, les Comoriens sont arrivés deuxièmes (9 points) derrière les Pharaons d’Egypte pour valider leur ticket. Damant ainsi le pion au Kenya et notamment au Togo, un habitué de la CAN.
Et pourtant il y a à peine 16 ans, l’archipel n’était presque pas connu dans la cartographie du football africain. Ancienne colonie française devenue indépendante en 1975, les Comores ne sont affiliés à la Fédération internationale de football (FIFA) et à la Confédération africaine de football (CAF) qu’en 2005. Et c’est seulement cinq ans plus tard après leur enrôlement que les Cœlacanthes (poissons aux nageoires charnues, surnom de l’équipe nationale) vont connaître leur première participation aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations.
Youssouf M’Changama, un des cadres de la sélection comorienne, se rappelle d’ailleurs ses débuts avec l’équipe cette année-là : « Le premier entraînement, on l’a fait sur de la terre, confie-t-il cité par le Monde. On dormait à deux ou trois dans le même lit, car il n’y avait pas assez de moustiquaires dans les chambres. » « Aujourd’hui, on a un nouveau stade. Je n’ai pas besoin de dire autre chose pour parler du chemin parcouru », renchérit le joueur de Guingamp, en Ligue 2.
Après ces débuts difficiles, la sélection comorienne, emmenée par leur nouveau sélectionneur Amir Abdou, impulse son « bon en-avant ». Les Cœlacanthes obtiennent, en 2014, un match nul encourageant contre le Burkina Faso (1-1). Ambitieux et convaincu de pouvoir faire progresser son équipe, Amir Abdou va alors s’appuyer sur ce résultat pour transmettre sa philosophie et sa mentalité à son groupe. Autre révolution du technicien : Il décide également de s’appuyer davantage sur les expatriés pour rendre sa sélection plus compétitive.
« En 2010, j’étais le seul pro et il y avait quelques expatriés. Aujourd’hui c’est l’inverse, souligne Nadjim Abdou, capitaine des Comores. Les joueurs binationaux ont fait grandir l’équipe. » Avec des joueurs de haut niveau aujourd’hui tels que El Fardou Ben Nabouhane de l’Etoile rouge de Belgrade, l’attaquant de l’AC Ajaccio, en Ligue 2, Faïz Mattoir ou Rafidine Abdullah formé à l’Olympique de Marseille..., les Comores se font désormais respecter dans le continent.
Mais pour leur première CAN, les Cœlacanthes, logés dans la poule C avec le Ghana, le Maroc et le Gabon, auront fort à faire face à des adversaires de ce calibre. Sauront-ils créer la surprise et passer au deuxième tour ? Si la mission s’annonce plutôt difficile, une chose reste tout de même sûre : la 131e sélection au classement FIFA ne ressortira que grandie du tournoi. Cela, quel que soit son résultat lors de cette grand-messe du football africain.
Jules DIA
