Entre recrutements et récompenses, individuellement ou collectivement, l’équipe nationale seniors dames de handball du Congo-Brazzaville fait l’objet de tous les regards. Sans doute grâce à leur prestation à la récente Coupe du monde en Espagne.
De notre correspondant à Brazzaville
Heureuse comme un poisson dans l’eau ! C’est le sentiment qu’éprouve Betchaidelle Ngombele au sein de Rokometni Klub Krim. « Je suis content d'être arrivée à Ljubljana et d'avoir rencontré l'équipe. J'ai de nouveaux défis devant moi, et déménager à Ljubljana est la nouvelle opportunité de ma vie », déclarait-elle récemment.
L’adolescente de 17 ans venait d’être recrutée pour deux ans et six mois par le club slovène de première division. Un nouveau tournant que l’ancienne sociétaire du Club Athlétique Renaissance Aiglon (CARA) de Brazzaville au Congo attribue à ses performances au Championnat du monde de handball féminin qui s’est joué du 1er au 19 décembre dernier en Espagne. « Je suis très contente de mes performances à la Coupe du monde, car c'était ma première grande compétition et je pense avoir fait de mon mieux », poursuit l’ailière droite qui a inscrit 21 buts lors de ce Mondial espagnol.
Sa coéquipière en équipe nationale, Neida Klenn Divoko Kangou, entame elle aussi une nouvelle aventure professionnelle avec le club français de National 2, Saint Chamond Handball Pays du Gier.
Le parcours des deux Congolaises est à l’image de leur équipe nationale. Absentes depuis 2009, les Diablesses Rouges ont réalisé un retour fracassant en Coupe du monde. Avec une victoire, 135 buts inscrits et 177 encaissés, le Congo-Brazzaville a terminé à la 23ème place. Des quatre représentantes africaines (Angola, Cameroun, Tunisie et Congo) les pouliches de Younès Tatbi sont les seules à avoir franchi le tour préliminaire et accédé au tour principal. Et malgré les cinq défaites concédées, chaque Diablesse aura fait preuve de caractère, à l’image de la défenseure centrale Fanta Diagouraga qui évolue en France, élue meilleure joueuse du match contre l’Allemagne (18-29).
Ces prestations ont valu aux Diablesses Rouges de multiples félicitations de la part d’institutions sportives. A l’instar de la Fédération internationale de handball (IHF) qui, par son site officiel a expliqué que ce Championnat du monde aura été l’occasion de découvrir « des talents congolais cachés à la maison ». Et de titrer : « Le Congo a livré une campagne historique en Espagne ».
Pourtant, le parcours du Congo lors de ce Mondial aura été semé de quelques embûches. à l’image des primes non versées à temps et surtout de la non assurance des joueuses, ainsi qu’en a témoigné le cas de Joséphine Nkou, sociétaire de Paris 92, un club français de première division, qui avait dû quitter la compétition prématurément pour une rupture du ligament latéral interne.
Des situations qui, même si certaines ont été résolues, « n’ont pas été bonnes pour le moral des joueuses », selon une journaliste d’une chaîne de radio publique.
Toutefois, malgré ces difficultés, la Fédération congolaise de handball (FECOHAND) promet de capitaliser sur l’exploit de Barcelone afin de mieux s’affirmer aux prochaines compétitions. « Pourvu que le gouvernement mette à la disposition de la fédération des moyens conséquents ». L’année dernière, le ministère des Sports avait conditionné le soutien de l’État aux fédérations aux performances des athlètes lors des compétitions internationales.