Ce 23 avril 2022, le football ivoirien, sous normalisation depuis janvier 2021, va connaître le nom du nouveau président de la Fédération à l'issue de l'élection de ce samedi. Didier Drogba, Idriss Diallo et Sory Diabaté seront sur les starting-blocks.
De notre correspondant en Côte d’Ivoire,
La Côte d'Ivoire du football attendait ça depuis 2020. L'élection à la présidence de la Fédération aura finalement lieu ce samedi à la Fondation Félix Houphouet-Boigny de Yamoussoukro. Après deux ans de blocage du processus, plus rien ne semble entraver le vote. Depuis jeudi, les états majors des différents candidats sont dans la capitale politique. Trois candidatures ont été validées le vendredi 15 avril dernier.
La Commission électorale de la FIF, dirigée par Mariam Dao Gabala, présidente du Comité de normalisation, a rendu publiques le les trois candidatures à cette élection. Trois noms ont été retenus «sous réserve de l'enquête d'intégrité» que la FIFA va mettre au grand jour après le vote. Il s'agit de Didier Drogba, Idriss Diallo et Sory Diabaté. Les trois poids lourds s'affronteront donc au cours du scrutin le plus scruté dans l'histoire du football ivoirien. Depuis le début de cette semaine, les candidats à l’élection de la FIF font la cour aux 81 membres actifs votants.
Supervisé par la FIFA, le scrutin englobe une nouvelle clause : l'enquête d'intégrité. Les résultats de cette enquête seront divulgués après les votes. Et ces résultats pourraient donc invalider une victoire d'un candidat épinglé. Mieux, la participation des candidats est assujettie à la signature d'un document dans ce sens.
Seuls Didier Drogba et Idriss Diallo ont signé le papier 24 heures avant l'échéance. Sory Diabaté ne l'avait pas encore fait. Des bruits courent selon lesquels des audits diligentés par la FIFA et l'Etat ivoirien auraient épinglés l'ancien premier vice-président de l'intance faîtière. «Je n'ai rien à me reprocher», a-t-il ainsi balancé à Sport News Africa.
Ce scrutin sera certainement l'élection à la présidence de la FIF la plus suivie de l'histoire du pays. Surtout que la première écurie est incarnée par Diallo et Diabaté et la seconde par Drogba. En deux ans, l'ancien buteur de Chelsea a mis un véritable coup de pied dans la fourmilière. Suite au blocage électoral né des systèmes de parrainages flous, un Comité de normalisation a été toutefois mis sur pied. Et les textes ont été modifiés. Désormais, les conditions de participation à cette élection sont plus démocratiques.
Les caciques, un groupe de présidents de clubs, n'ont plus la main mise sur le processus au point d'en distribuer les cartes selon leur bon vouloir. «Ma présence dans cette aventure est naturellement et avant tout une idéologie, une cause, un sacerdoce. Les acteurs du football ivoirien sont piégés par un système qui leur a fait accepter l’inacceptable. Ce sont leur dignités, leurs droits, leurs perspectives et leur avenir qui sont conditionnés et bafoués», s'est exprimé Drogba, lors du lancement de sa campagne le 17 avril.
L'ancien Golden Boy du football ivoirien poursuit : «On a voulu nous convaincre que tout ceci était normal, mais il n’en est rien. Je suis conscient que le changement fait peur, il est toujours délicat et difficile de briser les habitudes. Mais lorsque l’on parvient à un éveil de conscience, il est ensuite aisé de s’habituer à vivre mieux et à se conformer à ce qui est juste.»
Depuis une dizaine d'années, le foot ivoirien est au creux de la vague. Il n'y a pas de championnat de jeunes, le foot féminin se joue au rabais, les joueurs de la Ligue 1 sont extrêmement mal rémunérés… Le tableau est sombre et l’élection de ce samedi, donnera en effet un nouveau souffle en cas de victoire de Drogba. «Nous avons fait en sorte que le processus (de l’élection) soit transparent. La sécurité est à un niveau maximal pour éviter les débordements. La FIFA et la CAF sont déjà sur place. Le Comité de normalisation est prêt», assure Dao Gabala jeudi, au micro de SNA.
Place désormais au jeu électoral !