Battue le 1er juin par l’Angola à Luanda (1-2), la Centrafrique va défier le Ghana dimanche, toujours dans la capitale angolaise. Un défi de taille pour les Fauves, comme l’a confié à Sport News Africa Raoul Savoy, leur sélectionneur suisse.
Avez-vous des regrets après la défaite concédée face à l’Angola ?
On peut effectivement en avoir. Notamment lors des vingt premières minutes de la seconde période, alors que nous menions 1-0. Il y a eu des occasions de faire le break, avec un tir sur le poteau. L’équipe angolaise commençait à être sifflée par son public, et nous aurions pu profiter de tout cela. Mais je n’oublie pas que nous avions souffert en début de match, avec une assez forte domination de l’Angola. Nous avions pu ouvrir le score sur un contre, et finalement, on craque en encaissant deux buts dans les vingt dernières minutes… Avec un match nul, j’aurais été satisfait, même si j’ai apprécié le comportement de mon équipe.
S’incliner en Angola n’a rien de déshonorant…
C’est une bonne équipe, avec des joueurs qui disputent la Ligue des Champions africaines, d’autres qui évoluent dans de bons championnats européens, en Turquie, en Belgique, etc… Nous, à Luanda, on a terminé le match avec sept joueurs évoluant dans la Ligue de Bangui. Mais on a réussi à lui tenir tête. Nous n’avons pas le même effectif, pas la même profondeur de banc...
Et dimanche, vous allez affronter le Ghana, un adversaire d’un calibre encore supérieur…
Oui. C’est une grosse équipe, qui va participer à la Coupe du Monde, avec de belles individualités. C’est le grand favori de ce match et de notre groupe. Les Ghanéens ont très bien débuté en battant Madagascar (3-0), même s’ils ont attendu la seconde période pour faire la différence. Le Ghana lors de la CAN au Cameroun n’était vraiment pas impressionnant. Il l’a été lors des barrages qualificatifs pour la Coupe du Monde face au Nigeria, et on s’attend forcément à souffrir face à cette équipe.
Avez-vous eu le temps de vous attarder sur son jeu ?
Je me préoccupe d’abord de mon équipe. Bien sûr, on sait pas mal de choses sur le Ghana. Mais je sais que si nous voulons nous donner les chances de réussir une vraie performance, il faudra être à 100 %, faire preuve de beaucoup de rigueur et de concentration. Comme nous l’avions fait en gagnant (1-0) au Nigeria en qualifications pour la Coupe du Monde.
📹 HIGHLIGHTS: 🇦🇴 2-1 🇨🇫
Angola pull off an outstanding comeback in the last 20 minutes of the game to earn their first victory in the #TotalEnergiesAFCONQ2023 @Faffutebol pic.twitter.com/xH84ZCYj4R
— CAF (@CAF_Online) June 1, 2022
Un match nul serait déjà considéré comme un très bon résultat...
En effet… Et un match nul dans l’autre rencontre entre Madagascar et l’Angola ne serait pas pour nous déplaire. Je pense que la seconde place qualificative va se jouer entre l’Angola, Madagascar et la Centrafrique. L’objectif, c’est de ne pas être décroché au bout de deux journées.
Vous allez recevoir la Ghana à Luanda. Est-ce finalement une bonne solution que d’avoir choisi la capitale angolaise pour accueillir les Black Stars ?
De toute évidence, nous aurions préféré jouer à Bangui, devant notre public. Mais au moins, le fait de rester à Luanda pour affronter le Ghana nous évite un long voyage. Il était question du Cameroun, du Maroc pour délocaliser ce match. Nous aurions perdu beaucoup de temps à voyager, alors que nous avons pu rester tranquillement à Luanda, après le match contre l’Angola, pour travailler, dans de bonnes conditions. On s’épargne ainsi les longueurs du voyage, les heures d’avion, la fatigue. C’est une bonne chose, mais j’espère que nous pourrons rapidement rejouer à Bangui…
Avez-vous des nouvelles de Geoffrey Kondogbia (Atletico Madrid, Espagne), qu’on n’a pas revu en sélection depuis un an et les matches amicaux au Rwanda (0-5, 0-2) ?
Il y a eu des contacts ces derniers mois. En tant que sélectionneur, j’ai insisté pour qu’il revienne. Ce n’est pas le cas, et je dois m’occuper de ceux qui sont là, pas des autres…
Alexis BILLEBAULT
