Désormais entraîné par Éric Chelle, le Mali a parfaitement réussi ses débuts lors de qualifications pour la CAN 2023, en dominant le Congo (4-0) puis le Soudan du Sud (3-1).
La morosité qui avait envahi le nid des Aigles du Mali et leur environnement après l’élimination en 8e de finale de la CAN par la Guinée Equatoriale (0-0, 5-6 aux t.a.b), puis en barrages de la Coupe du Monde face à la Tunisie (0-1, 0-0) ne s’est pas soudainement estompée sous prétexte que la sélection nationale a battu le Congo et le Soudan du Sud. Ni les Congolais, ni les Soudanais du Sud ne sont des terreurs à l’échelon international, mais après deux lourdes déceptions, sanctionnées par le renvoi de Mohammed Magassouba et la nomination d’Eric Chelle, préféré à l’Allemand Winfried Schäfer, les bonnes nouvelles sont toujours bonnes à prendre.
Eric Chelle (44 ans, 6 sélections), a passé avec succès son examen de passage sur le banc d’une sélection, lui qui n’avait dirigé jusqu’à présent que trois clubs français (Athletico Marseille, FC Martigues, Boulogne-sur-Mer). « Je ne vous cache pas qu’il y a eu, au moment de sa nomination, quelques interrogations sur sa capacité à gérer une équipe qui fait partie du Top 15 africain. Il n’avait entraîné que trois clubs français, mais ni en Ligue 1 ni en Ligue 2, et une sélection, notamment en Afrique, c’est presque un autre métier. Mais après ces deux matches, il y a une forme d’optimisme. Attendons quand même la suite », souffle un proche de la sélection, en se projetant sur les deux rendez-vous face à la Gambie en septembre prochain, qualificatifs pour la CAN 2023.
Stefano Cusin, le sélectionneur italien du Soudan du Sud, a longtemps cru que son équipe parviendrait à réaliser un des meilleurs résultats de sa jeune histoire en battant les Maliens sur la pelouse synthétique du St.Mary’s Stadium de Kitende, tout près de Kampala (Ouganda). Les Bright Stars ont longtemps mené (1-0), avant de se faire rejoindre, puis dépasser lors du temps additionnel, par une équipe pourtant réduite à dix après l’expulsion d’Ibrahima Koné (78e). « On tenait un match nul, ce qui aurait constitué une bonne performance, et puis on encaisse ces deux buts dans les dernières secondes. Contre une équipe de ce niveau, il faut être attentif jusqu’au bout », explique le technicien transalpin. Boosté par son succès face à un faible Congo (4-0) le 4 juin, le Mali d’Eric Chelle a laissé à Cusin une image positive. « C’est une équipe qui attaque beaucoup, qui arrive à se procurer beaucoup d’occasions, avec une vraie qualité technique d’ensemble. Athlétiquement, c’est aussi solide, ce qui explique que les Maliens ont terminé très fort. »
La démonstration réalisée face aux Diables Rouges en est un symbole. Avec une éclatante première période, instant choisi par les Maliens pour inscrire les quatre buts d’une rencontre à sens unique. Leur victoire contre les Bright Stars n’a pas eu la même saveur, mais elle place les Aigles en ballotage favorable. Les hommes d'Eric Chelle sont leaders avec 6 points en deux journées. « On a su leur poser des problèmes, peut-être pensaient-ils que ce serait plus facile contre nous, ils ne nous connaissaient sans doute pas aussi bien que nous les connaissons, mais cette sélection dégage une certaine puissance », poursuit Cusin. Lequel a apprécié l’attitude de ses adversaires après le coup de sifflet final, venus réconforter ses joueurs en les félicitant de leur match. « J’ai trouvé cela très classe de leur part… »
Alexis BILLEBAULT