Le tir à l’arc est une discipline sportive qui consiste à tirer des flèches au centre d’une cible à l’aide d’un arc. En Guinée, malgré les difficultés rencontrées dans la pratique de la discipline, les archers parviennent à obtenir des médailles lors des compétitions internationales. Des prouesses qui passent inaperçues dans un pays où le football est le sport roi.
De notre correspondant en Guinée
Difficile de se faire une place dans un pays où le football déchaîne les passions. Et ce ne sont pas les archers guinéens qui diront le contraire. Depuis quelques années maintenant, ces athlètes ramènent des breloques des compétitions auxquelles ils prennent part. Lors de la 12ème édition du tournoi international des zones ouest et centre de tir à l’arc (Tizo Cata) qui s’est déroulé à Cotonou (Bénin) du 7 au 10 septembre 2022, les archers guinéens ont obtenu 7 médailles dont une en Or.
Le Directeur technique national de la fédération guinéenne de tir à l’arc, Sâa François Hamza Komano, donne les clés de cette réussite. «C'est le travail» avance-t-il d’entrée. Avant de poursuivre : «au niveau de la fédération, nous nous sommes fixés des objectifs. Le principal, c'est d'avoir des athlètes olympiques. Et pour cela il faut réaliser des performances lors des compétitions internationales à savoir sur le plan régional, sur le plan zonal. Ensuite, il faut réaliser des scores nécessaires pour la participation aux JO. Nos athlètes sur la scène internationale s’inscrivent dans cette logique».
Un projet et des ambitions qui portent leurs fruits. Depuis quelques années, les archers ont obtenu de nombreuses médailles lors de différentes compétitions internationales a fait remarquer le Directeur technique national. «Nos athlètes ont obtenus 65 médailles dont 22 en or, ces dernières années. Récemment une athlète a pris part aux jeux islamiques en Turquie et maintenant nos athlètes prendront part au championnat d’Afrique prévu en novembre et qui est qualificatif pour les JO de Paris 2024 » annonce Hamza Komano.
Ce succès cache cependant beaucoup de difficultés que traversent les archers. «Nous pratiquons cette discipline sur la terre battue. Un terrain inapproprié à la pratique de ce sport. Les flèches que nous utilisons le minimum c'est 5 euros l'unité pour les débutants, alors que pour les athlètes d'élite, ça va jusqu'à 35 euros et que chaque archer doit posséder 12 flèches. Par manque de soutien, nous utilisons les cibles en cartons alors que ce sont les cibles en mousse qui sont adaptées. Ce problème d'équipement nous fatigue et freine le développement de la discipline en Guinée» fait savoir Hamza Komano. Il poursuit : «actuellement nous avons 467 licenciés dans tout le pays. Chez nous l'équipement est personnel. Seuls les athlètes de l'élite ont des équipements individuels».
Méconnu du grand public sportif guinéen, le tir à l’arc peine à drainer du monde. «Tout ce que nous faisons se limite au stade du 28 septembre. Même au ministère, je n'ai pas de souvenir de réception des archers par le ministre des sports alors que la dernière olympiade (2016-2020), nos athlètes ont obtenu 65 médailles dont 22 en or. Même avec cela on n’a jamais reçu des encouragements du ministère des sports alors que quand ce sont d'autres disciplines, une cérémonie peut même être organisée pour les récompenser» se désole le DTN.
La pratique du tir à l’arc commence toutefois à attirer l’attention des jeunes notamment les filles. Avec le récent succès des archers guinéens lors des joutes continentales, cette discipline tente de se sortir de l’ombre des autres disciplines comme le football ou le basket-ball notamment qui ont déjà les faveurs des autorités sportives.
Mamadou Gongorè DIALLO