Aucune victoire en trois journées. Le Raja vit un début de saison difficile malgré un mercato XXL qui avait suscité beaucoup d’optimisme. Ce retard à l’allumage risque d’avoir rapidement des conséquences sur le club qui devra aussi se battre pour disputer la Ligue des champions de la CAF.
De notre correspondant au Maroc,
Le Raja de Casablanca et le Moghreb de Tétouan (MAT) ont partagé les points dimanche 18 septembre au complexe Mohammed V de Casablanca (1-1), pour le compte de la 3e journée de la Botola Pro D1 «Inwi». Une nouvelle prestation terne des Verts qui risque d’avoir des conséquences dans les jours à venir. Malgré un mercato XXL et l’arrivée d’un technicien expérimenté, Faouzi Benzarti, les vice-champions du Maroc en titre peinent dans le jeu. Et surtout défensivement. Les visages des joueurs au coup de sifflet final illustraient en effet les premières inquiétudes au Raja.
Avec un jeu loin d’être flamboyant, les Verts semblent avoir perdu de leur superbe. Les premières critiques pleuvent déjà sur ce que propose le onze. Elles n’épargnent pas la direction qui n’a pas conservé «la colonne vertébrale » de l’équipe. Certains remettent en question ce recrutement qui «ne donne pas les résultats attendus» et a «démantelé un effectif qui avait pourtant réussi à obtenir la place de dauphin».
«Quand on arrive avec des changements, on ne change pas tous en même temps et dans une si courte période. C’était risqué de changer le président, la direction, le coach, le staff et 85% de l’effectif…», commente un supporter.
Fini la période de grâce
Hicham A, journaliste fan du Raja Casablanca, accorde toutefois une «période de grâce» au coach Faouzi Benzarti et au staff. Mais pour ce fan, lors de la reprise du championnat, «il faudra montrer autre chose au public. Car il s’inquiète déjà de l’avance pris par les équipes en tête du classement». Le Raja est en effet 11e de la Botola Pro D1 « Inwi » avec 2 points sur 9 possibles.
«Il y a eu de premières critiques contre le président, mais pour le moment il n’y a pas encore le feu. Mais si le même jeu continue, cela risque d’être une saison ou tout sera chamboulé encore. Actuellement, le constat est amère: On (le Raja) n’arrive pas gagner chez nous à Casablanca après deux matchs et on perd à l’extérieur», souligne Hicham. « Comme on va se déplacer la prochaine fois, on va perdre », ironise-t-il.
Une suspension et une blessure qui compliquent tout
Aux problèmes de résultat au Raja, s’ajoute la suspension de Faouzi Benzarti. Si elle avait été levée par la commission de discipline de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), elle plane toujours sur la tête du club. Si le coach venait à s’asseoir sur le banc sans purger sa suspension, l’Olympique Club de Safi (OCS) pourrait porter le problème au niveau du TAS. Un gros risque que la direction des Verts n'entend pas prendre. Elle attend impatiemment que Benzarti soit disponible lors de la septième journée. Certaines voit cet imbroglio comme les conséquences d'un président mal conseillé, car ayant recruté un coach suspendu et qui avait quitté le Maroc en de mauvais termes.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le Raja a perdu son meilleur élément actuel, Mohamed Zrida. Le milieu de terrain est sorti dimanche à la suite d’une blessure à l'épaule. Une situation qui inquiète avant le début des compétitions africaines face à l’Association sportive de la Nigelec au 2e tour préliminaire de la LDC CAF. Une qualification est impérative pour remettre un peu la tête à l'endroit.
El Badraoui survivra-t-il à ses propres changements ?
Actuellement, seule une frange des supporters critiques Aziz El Badraoui, le patron du Raja. Dimanche, les supporters se sont encore mobilisés pour pousser l’équipe. Mais tout indique que les choses pourraient rapidement connaître une autre tournure dans la maison verte. Avec l’absence de résultats et les points glanés par les concurrents comme le Wydad et l’AF FAR, même le président ne sera pas épargné par ses propres supporters.
Lors d’une récente sortie, le patron du club avait demandé de la patience «pour remettre le Raja sur les rail ». Justement, cette patience, les supporters des Verts ne l’auront pas éternellement. Un vieux fan du club estime que le président doit arrêter ses nombreuses déclarations et se mettre au travail, car « le merveilleux public du Raja, qui le soutient, le lâchera sans aucun doute si les résultats tardent à venir ».
Mohamed HADJI