Les Lions de l’Atlas affrontent la Roja ce vendredi 23 septembre (19h GMT) à Barcelone pour l’un de leurs deux matches de préparation avant la Coupe du monde 2022. Une occasion de découvrir le jeune entraîneur (47 ans) à succès sous les habits de sélectionneur.
Walid Regragui est un entraîneur aux états de service respectables. Partout où il est passé, il a gagné quelque chose. Et avec la manière. Avant d’être nommé sélectionneur du Maroc, en août dernier, le technicien de 47 ans a remporté avec le Wydad Casablanca le championnat marocain. Dans la foulée, il a décroché la Ligue des champions en dominant en finale Al Ahly, double tenant du titre.
En 2020, l’ancien défenseur passé, notamment, par Ajaccio, Toulouse et le Racing Santander en Espagne, a offert à Al-Duhail (Doha) le septième titre de champion du Qatar de son histoire. Après seulement huit mois passés sur le banc. Et auparavant, il a permis au FUS de Rabat de gagner la Coupe du Trône (2015) et le championnat marocain (2016). Cerise sur le gâteau : il a réalisé ces performances en misant sur des jeunes joueurs «anonymes». Le FUS, avec des moyens limités à l’époque, ne pouvant pas à ce moment-là se payer des noms ronflants.
La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a retiré à Vahid Halilhodzic les clés de sa sélection pour les confier à ce jeune technicien adepte d’un football offensif bien qu’ayant été défenseur durant sa carrière de footballeur. Ainsi après avoir connu Walid Regragui-l’entraîneur, le monde s’apprête à découvrir Walid Regragui-le sélectionneur.
Hasard du calendrier ou coquetterie bien maîtrisée, cette renaissance du technicien marocain débute le jour de sa… naissance. Né le 23 septembre 1975 à Corbeil-Essonnes (France), c’est ce 23 septembre 2022 au RCDE Stadium de Barcelone, le stade de l’Espanyol, que Walid Regragui, qui fut sélectionneur adjoint sous Rachid Taoussi (2012-2013, 14 matches), effectue sa première sortie officielle en tant que sélectionneur titulaire du Maroc.
Mercredi dernier, au complexe sportif Mohammed VI de Salé, près de Rabat, les Lions de l’Atlas ont battu (1-0) les Barea de Madagascar. Mais c’était juste un match d’entraînement. Une mini-rencontre de deux fois 30 minutes, qui ne va pas intégrer les registres officiels.
Le vrai test c’est contre le Chili. Premier des deux matches de préparation du Maroc avant la Coupe du monde 2022 (20 novembre-18 décembre). Cette sortie ne va certainement pas être considérée à l’heure des comptes, en 2026, terme du contrat de Regragui avec la FRMF.
موعدنا يوم الجمعة مع المباراة الودية الأولى لأسود الأطلس ضد منتخب الشيلي 🇨🇱
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Ready to watch our #AtlasLions playing again ?#DimaMaghrib 🇲🇦 #TeamMorocco pic.twitter.com/obGo0HjsPG— Équipe du Maroc (@EnMaroc) September 22, 2022
Mais elle permettra de se faire une petite idée sur la pertinence du choix des dirigeants marocains de changer de sélectionneur à trois mois du Mondial. D’avoir un début de réponse quant aux chances du successeur d’Halilhodzic d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés : faire bonne figure au Qatar, atteindre les demi-finales de la CAN 2024 et se qualifier à la Coupe du monde 2026.
Dans cette perspective, Regragui est confronté à au moins trois gros défis. Il doit d’abord réussir la greffe des revenants. Pour sa première liste, le nouveau sélectionneur du Maroc a rappelé l’attaquant Hakim Ziyech, le milieu de terrain Younès Belhanda et le défenseur Noussaïr Mazraoui.
Ces trois joueurs avaient été mis à l’écart de la sélection par Halilhodzic. «Il est indispensable que des joueurs tels que Ziyech, Hakimi, Amrabat, soient avec nous. Ils sont d’un très haut niveau», a justifié le technicien marocain, ce vendredi, en conférence de presse d'avant-match.
S'arrêtant sur le cas de l'attaquant de Chelsea, Regragui affirme que «c’est haram (illicite, en arabe)» d’aller au Mondial sans lui. «Ziyech revient avec beaucoup d’envie, a-t-il révélé. Pendant le stage, il a montré qu’il est un grand joueur. Son état d’esprit au sein du groupe est parfait, il est positif. (…) On va l’aider pour qu’il montre ce dont il est capable sur le terrain.»
L'intéressé acquiesce : «Je suis très content d’être de retour après beaucoup de problèmes et de troubles. Je suis prêt à aider l’équipe.»
L'intégration des trois ex-bannis dans la vie du groupe qui a fait la CAN 2021 et obtenu la qualification à Qatar 2022 sans eux, semble bien se dérouler. Un climat de sérénité règne dans la Tanière des Lions de l’Atlas, d’après des proches de la sélection. Reste maintenant à matérialiser sur le terrain ce point positif.
Walid Regragui doit ensuite asseoir son projet de jeu, tourné vers l’offensive, d’ici à la Coupe du monde et, enfin, s’atteler à permettre à ses joueurs d’arriver au Qatar sous une forme optimale afin de pouvoir rivaliser avec leurs adversaires dans le groupe F : la Croatie (le 23 novembre), la Belgique (le 27) et le Canada (le 1er décembre).
«On doit apprendre à connaître la tactique du coach, c’est important avant la Coupe du monde, a suggéré Noussair Mazraoui en conférence de presse d’avant-match. InchAllah, on va se battre pour que les supporters soient contents. On va progresser étape par étape pour être fin prêts avant la Coupe du monde.»
Le temps est court. Mais Walid Regragui n’est pas devant un terrain nu. Il a hérité d’une sélection à la structure perfectible, mais bâtie sur des fondations solides. Il promet d’apporter sa touche sans provoquer une révolution. «J'ai actuellement un projet à court terme, l'objectif étant de se préparer pour la Coupe du monde. Je ne peux pas changer la base de l'équipe qui existe, mais je vais apporter une ou deux retouches», s’engageait-il lors de sa présentation à la presse marocaine après sa nomination au poste de sélectionneur.
Après le Chili, le Maroc affrontera le Paraguay le 27 septembre à Séville.
La Rédaction – Sport News Africa
Maroc (4-2-3-1) : Bounou-Hakimi, Saiss, Mmaee, Allah-Amrabat, Belhanda-Ziyech, Chair, Boufal-En-Nesyri
Chili (4-3-3) : Cortes-Mehssatou, Medel, Maripan, Suazo-Vidal, Aranguiz, Pulgar-Sanchez, Brereton Diaz, Meneses