Le Sénégal accueille pour la première fois la CAN féminine de handball (9 - 19 novembre 2022). Les Lionnes de la Téranga espèrent créer la sensation devant le public de Dakar Arena et détrôner l’ogre angolais. Nouveau sélectionneur du Sénégal, le Franco-algérien Yacine Messaoudi s’est confié dans cette interview accordée à Sport News Africa sur les objectifs de son équipe, l’adversité dans le groupe C. Le technicien de 41 ans ne se fixe «aucune limite» dans cette CAN.
De notre correspondant au Sénégal,
Sport News Africa : A Meudon (France) pour un stage avec les Lionnes du Sénégal, sur quels aspects coach Messaoudi compte travailler à 2 semaines du début de la CAN ?
Yacine MESSAOUDI : Le stage de Meudon avait deux objectifs. D’abord une dernière revue d’effectif. On a densifié le groupe. On a fait appel aux joueuses qui nous intéressaient avant de réduire la liste. Le deuxième objectif était au niveau de la dimension athlétique. Il y a eu un gros travail de préparation physique lors de ce stage.
Peut-on dire le groupe est serein et prêt pour la compétition ?
En ce moment, on travaille avec beaucoup de sérénité. Il y a une belle ambiance de travail. Mais c’est vraiment sans occulter les difficultés. C’est-à-dire qu’on les accueille, qu’on les affronte mais l’idée c’est de le faire avec un état d’esprit positif.
Quelle est la situation physique de vos joueuses avec des états de forme différents...
Actuellement, on a récupéré les grosses blessées. Je pense à Doudou (Doungou) Camara, à Fanta Keïta qui n’avait pas encore fait de stage avec nous. Il y a encore des petits bobos. C’est le cas notamment avec Diénéba Sy. On essaie justement de personnaliser le travail physique afin de leur permettre d’être à un niveau homogène lors de la compétition. Mais concernant Doudou Camara, tous les feux sont au vert. Cela fait plaisir de le revoir dans ce groupe.
Le Sénégal est dans la poule C en compagnie du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et de Madagascar. Comment voyez-vous cette adversité ?
Le groupe du Sénégal est un groupe intéressant avec une adversité très hétérogène où on va devoir monter en puissance. C’est ce qui m’intéresse dans cette poule. C’est-à-dire de rentrer dans cette compétition face à Madagascar qui a peu d’expérience. Hausser nôtre niveau face à la Côte d’Ivoire qui reconstruit une équipe intéressante. Et enfin finir contre le Cameroun qui est vice-champion d’Afrique et qui sera le gros morceau de ce groupe C.
Comment appréhendez-vous ce match d’ouverture face à Madagascar à Dakar Arena devant votre public ?
À chaque fois que l’on démarre un tournoi, un championnat, une coupe ou une compétition internationale ou une coupe d’Europe, les premiers matchs sont toujours remplis de stress. Et là encore plus avec le fait de jouer à la maison et de vouloir bien faire. L’idée est d’être capable d’accueillir et de gérer ce stress. Je sais que les joueuses voudront faire de leur mieux. A mon avis, ce sera la dimension de stress qui sera la plus difficile à gérer. Justement c’est pour cela que ce match contre Madagascar va être intéressant pour nous parce qu’il va nous permettre de rentrer dans la compétition et ensuite de nous libérer petit à petit. En espérant que le public soit derrière nous et nous permette de nous transcender.
Il y a l’Angola, 14 fois vainqueur, triple tenante du titre et ultra favorite de la CAN. Croyez-vous en vos joueuses pour leur tenir tête ?
Indiscutablement, l’Angola est l’équipe ultra favorite de la compétition. Lorsqu’on a un effectif aussi pléthorique et une histoire récente aussi importante, bien évidemment ça en fait le grand favori dans ce tournoi. Ça c’est factuel, c’est les statistiques et il n’y a rien à dire. Si nous on accueille cette Coupe d’Afrique, si on se présente à cette compétition et qu’on travaille dure c’est parce qu’on a espoir. L’espoir de faire une grande CAN. On a l'ambition de réussir une grande CAN. On ne se fixe pas de limite mais on croit en nous et en notre destin.
Quels sont les objectifs assignés par la Fédération sénégalaise et quel serait le rêve pour vous dans ce tournoi ?
L’objectif est la qualification au Mondial. Une compétition à laquelle on n’a pas pu participer en Espagne. L’objectif à minima c’est les demi-finales. Maintenant, encore une fois on travaille dure, on a énormément d’espoir pour faire de cette CAN, une grande fête. Et je me répète mais vraiment il n’y aucune limite qu’on se fixe. Moi je suis un compétiteur. Mes joueuses sont des compétitrices. Et lorsqu’on rentre dans une compétition avec le maillot du Sénégal c’est avec l’ambition de la gagner.
Par Moustapha M. SADIO