Né à Casablanca le 19 avril 2000, passé par le Raja et formé à l’académie Mohammed VI comme un certain Nayef Aguerd, Azzédine Ounahi évolue depuis deux saisons à Angers. Hier, il s’est fait un nom au Qatar. Rayonnant dans l’entrejeu lors du 8e de finale entre le Maroc et l'Espagne, il a subjugué Luis Enrique, le sélectionneur espagnol.
«Mon Dieu, d'où sort ce gars? Il joue vraiment bien! Il m'a surpris». Alors que l’exploit du Maroc, qualifié pour la première fois en quarts de finale du Mondial 2022, explosait les réseaux sociaux et que le monde entier n’avait d’yeux que pour Yassine Bounou, héroïque durant la séance des tirs au but, Luis Enrique mettait en lumière, en conférence de presse, l’ingénieux Azzédine Ounahi. Le technicien ibérique a été ébahi par la prestation du milieu marocain qu'il ne connaissait visiblement pas du tout. «J'ai été agréablement surpris par le numéro 8. Je ne me rappelle plus de son nom, j'en suis désolé...», a-t-il confessé. Comme le sélectionneur de la Roja, beaucoup découvrent le chétif joueur de 22 ans durant cette compétition. Depuis une saison et demie pourtant, Azzédine Ounahi fait les beaux jours du SCO Angers en Ligue 1 française.
Les dirigeants angevins doivent d’ailleurs commencer à se frotter les mains. Car la valeur d’Azzédine Ounahi, estimée à seulement 3 millions par le site Transfermarkt, devrait très certainement exploser après cette Coupe du monde. Et bientôt le club de la Maine, qu’il a rejoint à l’été 2021 pour des broutilles, deviendra sans doute tout petit pour le lutin.
Pas très costaud, le Marocain compense son déficit athlétique par son intelligence et sa compréhension du jeu. «En Ligue 1, je joue constamment avec des milieux de terrain qui font trois fois mon poids et trois fois ma taille et je réussis toujours à garder ma place de titulaire. J’ai un grand volume de jeu et ma technique me fait éviter les duels. Je me déplace très bien sur le terrain et je joue intelligent. Ce n’est pas mon physique qui va m’empêcher de devenir un grand joueur» expliquait-t-il en début d’année dans un entretien avec le Matin.ma.
Titularisé durant les quatre matchs du Maroc au Qatar, Azzédine Ounahi dispose aussi d’un gros volume de jeu. Infatigable, le milieu relayeur n’a cédé hier sa place qu’à la 120e minute au défenseur central de Brest, Badr Banoun entré en jeu pour sécuriser le 0-0. «Depuis que j’étais petit, j’avais ce gros volume de jeu, rapporte-t-il dans le même entretien. Je suis quelqu’un qui court beaucoup et qui répète les efforts. En Ligue 1, je finis les matchs à 13 km et j’ai même terminé un match contre l’Olympique de Marseille à 14 km».
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— RMC Sport (@RMCsport) December 6, 2022
Tout n’a pourtant pas réussi à Azzédine Ounahi depuis qu’il a débarqué en France en 2018. Passé par le Raja de Casablanca et formé par la prestigieuse académie de football Mohamed VI, le natif de Casa a rejoint très tôt Strasbourg. Mais au bout de deux ans et sans le moindre match en équipe première, il sera libéré par le club alsacien qui ne le retient pas. Il signe alors librement à l’US Avranches en troisième division française. Ce club lui servira de tremplin.
Après seulement une saison, 28 matchs et 5 buts, Ounahi est récupéré par le SCO avec lequel il s’impose dès son arrivée en 2021. Ses performances dans l’entrejeu tapent dans l’œil de coach Vahid qui le sélectionne pour la CAN 2021 au mois de janvier dernier. C’est au Cameroun donc en début d’année 2022 qu’il honore sa première cape avec le Maroc. En cette fin d’année, le monde entier le découvre et tombe sous charme.