Alors que le championnat national battait son plein, dimanche 25 décembre, le ministère des Sports annonce l’interdiction de la pratique de la discipline en Guinée. Une décision jugée disproportionnée par la Fédération guinéenne de volley-ball qui s'inquiète pour l’avenir de ce sport.
De notre correspondant en Guinée,
L’organisation du championnat national en salle, quelques semaines seulement après celui du beach-volley, est la goutte de trop. Plus de 24 heures après le début de la compétition, l’information est tombée telle une déflagration. Dans un courrier, le ministère des Sports a annoncé l’interdiction de la pratique du volleyball en Guinée. «Je suis au regret de constater l’existence d’un litige entre le bureau exécutif et le secrétaire général de la ligue de Conakry qui s’autoproclame président de ladite fédération. Désormais, toute activité du volleyball est interdite sur toute l’étendue du territoire national jusqu’à la résolution de la crise, sauf autorisation préalable de la direction nationale des Sports et des Activités physiques», informe-t-on dans le courrier.
Le président de la Fédération guinéenne de volleyball, Mamadi Kobolé Keita, ne décolère pas. «Sur le plan technique, signale-t-il, cette note pose assez de problème. Étant donné que premièrement elle arrive à un moment où nous sommes en plein championnat. Elle ne devrait pas s’appliquer de manière rétractive. Elle devait s’appliquer à partir des nouvelles activités.»
Cette mesure tombe alors quatre cents volleyeurs d’une vingtaine de clubs des différentes régions du pays étaient à Kindia (135 km de Conakry) pour prendre part au championnat national. Avec cette interdiction, c’est leur rêve qui est brisé, regrette le président de la Fédération. «Nous avons constaté que le contenu est en contradiction avec le message que veut faire passer les autorités, regrette Mamadi Kobolé Keita. On peut dire aux protagonistes de ne pas organiser des compétitions. Mais de là à interdire la pratique de la discipline en Guinée, c’est disproportionné par rapport à l’élément qu’ils recherchent.»
Le patron du volley guinéen ajoute : «Le volley-ball se pratique dans les écoles, les quartiers. À cause d’un conflit entre deux camps, de là à sanctionner tous les pratiquants, c’est une décision disproportionnée que rien ne peut justifier.»
Le président de la Fédération guinéenne de volleyball annonce avoir entrepris des démarches pour que les volleyeurs guinéens soient rétablis dans leurs droits. «Nous allons saisir la confédération africaine de handball et la fédération internationale parce que c’est une ingérence des autorités, Mamadi Kobolé. Le directeur national du sport et son adjoint ont agi sans se référer aux textes. Nous allons aussi porter plainte ici en Guinée contre cette situation.»
Il poursuit : «Ça faisait des années il n’y avait pas eu un tel championnat avec des clubs venus des différentes régions du pays. Les volleyeurs sont des victimes collatérales. Nous ne baisserons pas les bras parce que nous sommes élus par les membres statutaires. Nous allons interpeller la direction nationale des sports pour revenir sur leur décision.»
En attendant que ces démarches aboutissent, les volleyeurs guinéens vont devoir garder leur mal en patience. D’ici là, ils seront privés de la pratique de leur sport favori. Reste à savoir de quoi sera fait l’avenir de cette discipline qui, depuis quelques années au gré des crises répétitives, peinait à sortir de sa léthargie.
Mamadou Gongorè DIALLO