Tombeuse du Niger (5-0), l'Algérie a validé sa qualification en finale du CHAN 2022. Une première satisfaction pour Madjid Bougherra. A l'issue de la partie, le sélectionneur s'est félicité de voir son équipe enfin se lâcher et concrétiser de nombreuses situations de but. Encourageant selon lui en vue de la finale.
Au Stade d'Oran
Madjid Bougherra : D'abord je tiens à remercier les joueurs. Ils ont tout le mérite. Il faut remercier les supporters aussi qui encore une fois ont été derrière nous et c'était magnifique. Pour ce qui est du match, les joueurs ont respecté ce qu'on avait prévu. On connaissait cette équipe du Niger, c'est une équipe qui joue sur de longs ballons et les remises. On l'a vu contre le Ghana et on avait peur de cette façon de jouer. C'était leur force avec des centraux qui pouvaient envoyer de longs ballons. Pour stopper ça il fallait aller les harceler, mettre la pression sur les centraux. On savait que physiquement ils allaient flancher car ils ont eu un jour de récupération en moins. Les joueurs ont bien respecté les consignes et dans le jeu on a insisté sur leur côté droit. Je suis content car on a marqué 5 buts, dont 2 dans le jeu. On s'est malgré tout relâché en 2ème période, le Niger a pris le dessus. Mais on est bien revenu sur la fin. L'essentiel c'est la qualification en finale. C'est bon pour le moral de marquer beaucoup de but. C'est une réponse aux critiques qui disaient qu'on marquait peu.
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On a l'habitude de jouer contre le Niger en match amical. On avait d'ailleurs testé un nouveau système lors du 2ème match et on avait eu beaucoup de situations. On savait que si on allait les harceler dans le pressing et cadrer leurs défenseurs centraux ou les latéraux, on allait récupérer des ballons. Les sorties de ballon ce n'est pas leur force, ils préfèrent le jeu direct. Les joueurs ont vraiment respecté les consignes, ils ont eu une maturité tactique. Je ne suis pas surpris. Quand on a très vite mené 2-0, je savais qu'il pouvait y avoir ce déclic pour qu'on marque plus de buts.
Madjid Bougherra : Quand on avait discuté avec Djamel Belmadi, l'objectif c'était de créer un projet et laisser une empreinte chacun sur son équipe, tout en ayant un lien entre les deux sélections. On a travaillé sérieusement avec le staff, on a été dans beaucoup de stades, on a testé énormément de joueurs. Le travail paye toujours. Je suis content pour les joueurs car ils n'ont pas été assez exploités. On a apporté un certain professionnalisme à ces joueurs en les faisant voyager, en faisant beaucoup de stages. Ils m'ont facilité la tâche, ils sont très demandeur, c'est un groupe travail, aucun manque de respect. C'est magnifique en tant qu'entraîneur d'avoir ce groupe et ils montrent à tous les recruteurs qu'ils peuvent venir se servir dans le championnat local.
Madjid Bougherra : Le métier d'entraîneur est très difficile. Mais, il montre que le succès n'a pas d'âge. On a encore trop la mentalité qui consiste à ne pas faire confiance aux jeunes entraîneurs. Or dans le monde actuel on voit beaucoup de jeunes entraîneurs. Et il faut leur donner leur chance pour qu'ils apprennent auprès de ceux qui étaient déjà là. C'est comme ça qu'ils vont grandir. J'ai un grand respect pour Djamel Belmadi et je n'oublierai pas ce qu'il a fait pour moi. C'est lui qui m'a donné l'envie d'être entraîneur et ma ouvert les portes à Al Duhail et avec les U23. Il m'a rappelé ensuite avec les A' quand j'étais dans une situation difficile. C'est mon grand frère et mon mentor. Cette finale c'est une récompense pour mon staff et moi. Là on a des succès, mais il y aura aussi des échecs. Pour ce qui est de l'avenir, on a un super sélectionneur qui je l'espère va nous qualifier en Coupe du monde. Moi, vous pouvez m'oublier pour au moins 5 ans minimum, sûr et certains. J'ai encore beaucoup à apprendre et pas que comme sélectionneur, qui est différent d'entraîneur au quotidien.
Madjid Bougherra : On a marqué sur coups de pieds arrêtés et aussi dans des animations, c'est bon pour notre moral. L'objectif ça reste cette finale. Ce ne sera pas facile car on aura un bel adversaire en face que ce soit le Sénégal ou Madagascar, avec à leur tête deux sélectionneurs locaux, des enfants du pays. Cela montre que l'entraîneur africain a quelque chose, il a des qualités et qu'il peut élever son pays.
Madjid Bougherra : Dans ces conditions la motivation vient toute seule quand vous êtes en finale. Je ne me fais aucun souci. On a pu faire sortir des joueurs qui étaient sous le coup d'une suspension et aussi en reposer d'autres. Il faut surtout qu'on oublie ce 5-0, ce sera un tout autre match. Il faudra se donner à fond, tout faire pour gagner dans les 90 minutes, sans prolongation. Le rêve de nos joueurs c'est que le père de Bilal Hamouda (décédé dans un accident de voiture, ndlr) qui soulève la coupe. Ils attendent ça, ce serait un énorme cadeau. On ne l'oublie pas.