Avec le All Star Game, les franchises de la NBA observent un break d’une semaine. L’occasion pour Sport News Africa de faire un bilan d’étape des Africains qui évoluent dans la grande Ligue américaine de basket.
Très fragile à ses débuts en NBA, Joel Embiid est désormais plus régulier. Le pivot camerounais fréquente beaucoup moins l’infirmerie. Et lorsqu’il est sur les parquets, c’est un monstre. Le pivot des Sixers est complet. Il sait attaquer le cercle et obtenir beaucoup de fautes, il punit à mi-distance, est capable d’en mettre derrière l’arc. Et défensivement quand il le décide, c’est un poison pour ses adversaires.
Meilleur marqueur la saison passée, il est encore en tête de ce classement pour celle en cours avec 33,2 points par match. Il compte déjà, durant cet exercice, neuf matchs à plus de 40 points dont deux fois à plus de 50. Embiid, deux fois deuxième au classement du meilleur joueur de la Ligue derrière Nikola Jokic, prend par ailleurs le malin plaisir d’écraser le Serbe à chacun de leur face. Il a notamment mis 47 points et pris 18 rebonds lors de son dernier match face aux Nuggets le 28 janvier. Il lui reste à porter Philadelphie en play-offs jusqu’au titre. Avant d’attaquer la seconde partie de saison, les Sixers sont 3es à l’Est avec 38 victoires et 17 revers.
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— Joel “Troel” Embiid (@JoelEmbiid) February 13, 2022
Pascal Siakam a bien digéré sa mauvaise passe de l’année 2021. Le Camerounais a remis le turbo. On a retrouvé l’ailier fort énergétique qui ne lâche jamais rien et fort sur les deux côtés du terrain. Il est à la fois le meilleur marqueur (25, 2 pts), le meilleur rebondeur (7,8 rbds) et le meilleur passeur (6,1 passes) des Raptors. Siakam a d’ailleurs connu un coup de chaud exceptionnel face aux Knicks, le 22 décembre dernier. Avec 52 points, le champion NBA 2019 a explosé son record personnel en NBA. Malheureusement, la franchise canadienne n’est pas au meilleur de sa forme. Toronto est 10e à l’Est avec un bilan négatif (28v, 31d). Il faudra mieux faire pour aller chercher une place en play-offs.
— pascal siakam (@pskills43) October 27, 2022
Dans cette catégorie, il y a ceux qui brillent dès qu’on leur donne l’occasion de le faire. Dernièrement, l’arrière nigérian Josh Okogie l’a bien démontré. Avec les transferts de Mikal Bridges et Cam Johnson et en attendant les débuts de Kevin Durant, les Suns l’ont propulsé titulaire et il se régale. Le Nigérian tourne à 21 points et 5 rebonds lors de ces quatre matchs-là. Alors que lors de ses 45 premiers matchs avec Phoenix, il était à 5 points et 3 rebonds de moyenne.
C’est le même cas que son compatriote Vincent Gabe. Lorsque Kyle Lowry est à l’infirmerie, le meneur nigérian distille bien le jeu de Miami. Il est rapide sur les transitions et il lui arrive d’être intenable derrière l’arc. En janvier, il a été le principal artisan des deux succès du Heat sur Milwaukee avec 27 et 28 points, à chaque fois en réussissant au moins 5 tirs primés.
Dans ce lot, on peut aussi avoir Georges Niang. Le Lion a gagné du temps de jeu depuis qu’il a rejoint les Sixers à l’intersaison 2021. C’est un véritable couteau suisse, capable de défendre sur le meilleur joueur adverse mais aussi de punir à trois points. Les Suns en ont fait les frais, le 8 novembre dernier avec 7 tirs primés réussis.
Ce n’est pas que le Congolais a été mauvais. Jonathan Kuminga a été plutôt bon. Mais l’ailier peut bien mieux faire. Le basketteur de 20 ans qui n’effectue que sa deuxième saison en NBA a le potentiel pour se faire une très bonne place dans la rotation des Warriors. Pour le moment, il se contente d’être dans la ‘’second unit’’. Son coach Steve Kerr lui demande d’améliorer son QI basket afin de mettre ses qualités athlétiques au service du collectif de Golden State. Il tourne à 8 points et 3 rebonds.
Precious Achuiwa peut, lui aussi, beaucoup mieux faire. L’intérieur nigérian a de quoi s’installer durablement dans le 5 majeur de Toronto. Mais pour cela, il lui faudra être plus irrésistible en attaque. Il tourne pour le moment à 10 points par match à 48% au tir. Il a la capacité d’aller chercher les 15 points et 10 rebonds. D’ailleurs c’est à cause de son manque d’impact que les Raptors ont rapatrié Jakob Poeltl au Canada.
Enfin, dans son rôle de défenseur du cercle, Wenyen Gabriel se débrouille pas mal. Mais le Soudanais du sud des Lakers peut vraiment apporter beaucoup plus que ses 6 points et surtout seulement 4 rebonds de moyenne. Il devra désormais partager son temps de jeu avec Mo Bamba, arrivé du Magic.
Les vétérans Gorgui Sy Dieng et Bismack Biyombo sont dans cette catégorie. Ils n’ont pas réussi à avoir la moyenne. Le pivot sénégalais joue très peu à San Antonio. Trop tendre en défense pour quelqu’un qui a une telle envergure, il n’a que le tir à mi-distance à proposer en attaque. Greg Popovich l’a ainsi très peu utilisé. L’ancien ''Wolve'' a d’ailleurs été même libéré un moment avant d’être récupéré pour un contrat jusqu’en fin de saison. Il n’a participé qu’à 19 rencontres sur 59 des Spurs. Dans une franchise qui est avant-dernière au classement à l’ouest, c’est trop peu.
Le Congolais, lui aussi, fait partie des joueurs les moins utilisés de Phoenix. Mais contrairement à Dieng, Biyombo a eu deux ou trois coups d’éclat comme ce double double (16 rebonds, 12 pts) face à Indiana, le 22 janvier.
.@JonathanKuming6 fell in love with the game by watching Kobe highlights at internet cafés in the Democratic Republic of Congo.
Now, he's balling out in The Bay. pic.twitter.com/KBLpa2pf7k
— Golden State Warriors (@warriors) January 26, 2022
Pour cette saison, il y avait deux nouveaux. L’intérieur nigérian Chima Moneke qui n’a pas été drafté. Arrivé aux Kings chez son ancien entraîneur en sélection, il n’a participé qu’à quatre rencontres. En décembre, il a décidé de lever l’ancre et déposer ses valises en France à Monaco. L’autre rookie est le Camerounais Christian Koloko, drafté par Toronto. Il a déjà commencé à montrer des choses intéressantes au poste bas. S’il continue de se parfaire, il pourrait connaître la même ascension que son compatriote et mentor aux Raptors, Pascal Siakam.
Ils n’ont pas encore décidé de porter les couleurs de leurs pays d’origine mais ils sont en discussions avec ces sélections. Il s’agit de Mo Bamba (Côte d’Ivoire), Hamidou Diallo (Guinée) et OG Anunoby (Nigeria). Ce dernier est le plus côté de tous. Ailier capable de défendre sur tous les postes adverses, il est la 4e lame offensive de Toronto (16 pts en moyenne). Il y a une semaine, une dizaine de clubs s’est renseignée pour le recruter. Mo Bamba, un peu décevant, est lui parti aux Lakers pour apporter de la bouteille sous le cercle. Et Diallo pour sa part se débrouille tant bien que mal avec les Pistons, pire équipe de la Conférence Est.