Triple médaillée d’argent lors du dernier Open para sport tenu à Tunis (Tunisie) en janvier 2023, deuxième au classement africain sur 200 et 400 m et seizième dans le monde sur 400m, Kadiatou Bangoura symbolise depuis quelques années le renouveau du para sport guinéen. Avec ses résultats en progression et son potentiel, elle est sans doute la plus grande promesse du handisport guinéen.
De notre correspondant en Guinée,
A 24 ans, rien ne prédestinait à Kadiatou Bangoura ce parcours. Car, la native de Fria une ville minière située à plus d’une centaine de km de Conakry (135 Km), a connu des tumultes dans sa vie. Autrefois doté d’installations sportives de grande qualité, la ville a cessé de vivre après la fermeture de la première usine d’alumine du continent.
Pas pour autant un motif de découragement pour la jeune athlète. Malgré des conditions de préparation difficile, Kadiatou Bangoura est parvenue à s’illustrer. Alors que sa dernière compétition remonte aux jeux paralympiques de Tokyo en 2021, l'athlète n’avait jusqu’à présent pris part à aucune compétition internationale. Pour son retour sur le devant de la scène à l'Open para sport Tunis 2023, elle a obtenu trois médailles d’argent. Pour le chargé de développement de Comité national paralympique, c’est une consécration pour Kadiatou Bangoura. «Passer toute une année sans compétir et pour son retour, se retrouver avec trois médailles d’argent avec les conditions climatiques dans lesquelles elle a compéti, c’est une grosse performance s'incline Saa François Hamza Komano. Elle a prouvé qu’elle a un potentiel qui peut l’amener à truster les sommets dans les paras sports», prédit le dirigeant.
Pour atteindre les sommets comme les plus grands champions, il faut réunir certaines qualités. Pour ce responsable, Kadiatou Bangoura puise ses ressources dans un courage et une détermination hors du commun. «Kadiatou est le symbole du courage et de la résilience. Il suffit de voir les conditions dans lesquelles cette athlète s’entraîne pour voir l’immensité de ce qu’elle réalise».
«Sortir une telle performance sous 2 ou 5 degrés alors qu’elle se prépare sous 30 degrés ou plus, c’est incroyable», s'exclame Hamza Komano. Avec pour seule arme son courage, elle n’a pas cédé aux sirènes comme certains athlètes. «Elle a été dans de grands pays, elle aurait pu prendre la tangente. Mais non. Elle s’est toujours bien comportée » salue ce responsable. Et de révéler. «Depuis 2017, ce n’est qu’en 2021 aux Jeux de Tokyo qu’elle a reçu des primes. Malgré cela, elle a compéti et ramener des médailles pour la Guinée. Son courage et sa détermination sont hors catégories», fait remarquer Hamza Komano.
Si par le passé la Guinée n’a pas pu figurer sur le classement mondial, Kadiatou Bangoura a fini par placer son pays sur la carte du monde fait savoir le chargé de développement du Comité national paralympique. «En Afrique sur le 200 et 400 m, elle est deuxième derrière une Sud-africaine. Sur le plan mondial aux 400m elle est 16e. Au vu des conditions dans lesquelles elle s’entraîne, c’est inimaginable. C’est une très grosse performance», salut Hamza Komano. Avec ces prestations, les ambitions grandissent et sont revues à la hausse par le responsable du Comité national paralympique. «Elle (Kadiatou Bangoura) est sans doute actuellement la plus grande chance de médaille pour la Guinée. Peut-être qu’elle permettra à la Guinée de décrocher sa première médaille olympique toute discipline confondues » espère Hamza.
Comme dit l’adage, l’appétit vient en mangeant. Auréolé de trois médailles d’argent lors de l’Open de Tunis au mois de janvier dernier, Kadiatou Bangoura rêve grand en dépit des conditions de préparation difficile. «J’ai pris part au Championnat du monde, aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021. C’est extrêmement compliqué les conditions dans lesquelles nous nous entraînons ici en Guinée. Mais avec la foi et l’envie de faire on peut y arriver», philosophe l’athlète. Et de se projeter sur les prochaines échéances. «Je me prépare pour tenter d’obtenir une médaille olympique pour la Guinée. Ce qui serait historique. Avec mes récentes prestations j’ai bon espoir d’atteindre mes objectifs qui est celui d’atteindre les sommets», a-t-elle renchéri.
A travers un partenariat signé avec certains organismes, Kadiatou Bangoura a bénéficié d’un accompagnement pour ses différents déplacements lors des compétitions. Au mois de mars prochain va se dérouler à Marrakech (Maroc), un tournoi international qualificatif pour les Championnats du monde prévus à Paris en juin 2023.
Mamadou Gongorè DIALLO