Avec une défaite face au Raja (2-0) lors de la troisième journée de la phase de poules de la Ligue des champions, Horoya AC est deuxième du groupe avec 4 points. Avec cette nouvelle défaite, le bilan du champion de Guinée face aux représentants des pays de l’Afrique du Nord en interclubs est plus que jamais négatif.
De notre correspondant en Guinée
Les jours se suivent et se ressemblent pour le Horoya AC lorsqu’il s'agit d'affronter les clubs du Nord en compétition interclubs. En déplacement à Casablanca pour y défier le Raja samedi dernier, le champion de Guinée s'est incliné sur le score de 2-0. Une nouvelle défaite face au club marocain qui interpelle le journaliste sportif Amadou Major Diallo. « C'est une situation qui est devenue récurrente ces derniers temps. Beaucoup de facteurs peuvent expliquer cette situation. Du point de vu infrastructures, ils sont devant avec un championnat relativement professionnel », analyse le confrère.
Sur les quatre derniers matches face au Raja, Horoya reste sur un bilan d’une victoire et trois défaites. Et pas un seul succès en terres marocaines avec notamment trois défaites (2-0, 5-0 et 2-0) et trois matchs nuls face au Wydad (1-1, 0-0, 0-0). Hormis une victoire face au Raja la saison dernière à Conakry, le bilan est peu reluisant pour l'octuple champion de Guinée. Des résultats face aux clubs du Nord qui interpellent de plus en plus. Pour le journaliste sportif Amadou Major Diallo, rien de surprenant au vu du manque d’organisation du championnat guinéen. « Le Maroc a le meilleur championnat du continent. Il y a une véritable organisation autour de ses clubs. Donc voir les clubs subsahariens notamment le Horoya souffrir de ce côté n’est pas surprenant. Chez nous la professionnalisation n’est pas effective. Il y a un désordre total et aucune structure n’est mise en place sur la durée. On veut des résultats immédiatement et ça ne marche pas comme ça », analyse-t-il.
L’aspect psychologique, le talon d’Achille
Dans ces confrontations avec ces clubs du Nord, Horoya AC ne s’est jamais imposé sur la pelouse de son adversaire. Face à l’Entente Sportive Sétifienne la saison dernière en phase de poule, le champion de Guinée est passé tout près de l’exploit en menant au score à cinq minutes de la fin du temps règlementaire avant de finalement s’incliner (3-2). Avec cette défaite de Casablanca face au Raja (2-0), le club affiche un désormais un bilan négatif de 7 défaites de rang en déplacement face aux clubs maghrébins.
Selon Amadou Major, ceci s’explique par les difficultés de l’octuple champion de Guinée à gérer la pression lors des grands rendez-vous. « Le Horoya n'est pas loin pour titiller les meilleurs clubs du continent. Mais en voyant la configuration du HAC face au Raja, on a l'impression que le club était parti jouer le nul. Donc psychologiquement le club était déjà battu avant la rencontre. C’est un problème de niveau mais aussi psychologique. C’est ce qui se répercute sur le terrain. Mais il faudra beaucoup plus travailler sur l'aspect psychologique », insiste-t-il.
« Dans ces pays du Maghreb, les supporters jouent un très grand rôle dans les stades avec l'ambiance qu'ils mettent. Tout cela contribue à déstabiliser l'adversaire sachant que le Horoya AC est habitué à jouer dans des stades pratiquement vides en Guinée », poursuit Amadou Major. Il prévient : « Cette ambiance dans les stades fait partie de la beauté du football. Il faut que les clubs arrivent à gérer cette pression. On ne peut pas atteindre les sommets sans qu'on soit capable de battre les meilleures équipes.»
Deuxième de sa poule à l’issue de la phase aller avec 4 points, Horoya voit les Tanzaniens de Simba revenir à une longueur. Dans quelques jours, le champion de Guinée recevra le Raja Casablanca à Bamako (Mali). Avec pour ambition de faire chuter le leader pour accentuer son avance sur ses poursuivants et maintenir ses chances de qualification pour les quarts de finale. Mais pour mener à terme cette mission, l’octuple champion de Guinée devra avoir les nerfs plus solides.
Mamadou Gongorè DIALLO
