Et si le Congo-Brazzaville se qualifiait pour la CAN 2023 ? Les Congolais rêvent ardemment d’une 8e participation mais pour Paul Put déjà sur une chaise éjectable du fait de la désillusion du mondial, c’est un véritable challenge. Le Belge devrait jouer son va-tout.
Au Congo-Brazzaville, l’heure est désormais au compte à rebours, depuis la publication le 13 mars dernier de la liste des 25 Diables rouges. Ils recevront le 23 mars prochain à Brazzaville le Soudan du Sud pour le compte de la 3e journée des éliminatoires pour la CAN 2023. Et quatre jours plus tard, les Congolais se rendront à Dar es Salam pour affronter les Sud-Soudanais, car le stade de Juba la capitale est en pleins travaux.
Avec trois points au compteur, le Congo occupe la troisième place du groupe G derrière le Mali (6 points) et la Gambie (3 points) et devant leurs futurs adversaires (0 point). Dans un Congo où tout le monde est vent debout pour que l’équipe nationale fasse partie des 24 sélections africaines qui se qualifieront pour cette 34e CAN, c’est le sélectionneur qui est avant tout aux avant-postes. Mieux, sur la sellette. Et Paul Put le sait. Tant il doit se battre comme un beau diable pour faire oublier l’élimination au mondial 2022 au Qatar, principale mission pour laquelle, il a été appelé à diriger Thievy Bifouma, meilleur buteur de l’histoire des Diables rouges (15 réalisations en 33 sélections) et ses compatriotes.
En mai 2021, soit deux mois après l’éviction du Brésilien Valdo Candido Filho, Paul Put, à l’appel des autorités congolaises, posait ses valises à Brazzaville au lendemain d’une déconvenue lors des éliminatoires pour la CAN 2021 au Cameroun. Afin de faire oublier cette élimination, la Fédération congolaise de football (FECOFOOT) avait mis un point d’honneur à offrir au public une première qualification de l’équipe nationale pour une phase finale de la Coupe du monde.
Il fallait donc un tacticien compétent. Le Congo va même placer la barre un peu haut. «Être titulaire d’un diplôme d’entraîneur de haut niveau (minimum, la licence A CAF, UEFA A ou équivalent), avoir une bonne expérience internationale et une bonne connaissance du football africain et international, être disposé à résider au Congo, notamment à Brazzaville pendant la durée de son contrat, et avoir une bonne capacité d’adaptation et une aptitude au travail en équipe», pouvait-on lire dans un communiqué de la FECOFOOT.
Et après « un examen minutieux » de la soixantaine de candidatures, les autorités congolaises jetèrent leur dévolu sur Paul Put.
Malheureusement sur la route du Qatar, le Congo va croiser dans le groupe H, des géants du football continental : le Togo, la Namibie et surtout le Sénégal d’un certain Sadio Mané. Et les Diables rouges sortiront de ces éliminatoires à la dernière place avec seulement trois points soit trois matches nuls, trois défaites et zéro victoire.
Dans un tel environnement et face à de tels adversaires, Paul Put n’y put rien, malgré sa détermination à «réécrire une belle page de l’histoire du football congolais», comme il l’avait promis après sa présentation au public en mai 2021 par la FECOFOOT.
En moins de deux ans à la tête des Diables rouges, l’homme à zéro défaite avec le Kenya (4 victoires et 2 nuls de 2017 à 2018) a déjà enregistré six revers, 4 nuls et 6 défaites avec le Congo-Brazzaville. Et il est à une longueur de son record de sept défaites avec la Gambie de 2008 à 2011.
Une moisson tellement en deçà des attentes des Congolais que les autorités n’ont pas hésité à signifier au technicien en octobre et décembre 2022, leur intention de se séparer de lui. Mais « à l’amiable». C’est donc un Paul Put sous haute pression et dont les choix ont souvent suscité interrogations et indignations (cas de Bifouma, un seul but en 20 matches depuis 2020) qui doit aborder la suite des éliminatoires pour la CAN 2023 et offrir aux Congolais une huitième participation à une phase finale de CAN. Un revers serait donc un faux pas de trop. L’enjeu est donc de taille pour le natif d’Anvers.
John Ndinga NGOMA