Suite aux multiples scandales ayant secoué la fédération congolaise de football, notamment les abus sexuels sur mineurs révélés par Sport News Africa, la FIFA a décidé d’introniser un comité de normalisation après la trêve internationale.
Par Romain Molina
La rumeur circulait depuis des semaines dans les coursives de la CAF et la FIFA : est-ce que la FECOFA allait enfin être remplacée par un comité de normalisation ? Suite au dossier de Sport News Africa concernant deux décennies de pédocriminalité couvertes au sein de football congolais, le ministère de la justice avait ouvert une enquête à l’instar de la commission d’éthique de la FIFA.
Si les résultats ne sont pas encore connus, une chose est certaine : la FECOFA avait, elle, choisi son camp en invalidant la suspension de 15 entraîneurs suspectés, sans attendre les conclusions des investigations.
Lire sur le même sujet : RDC-Abus sexuels sur mineurs : la Fecofa réclame la suspension des entraîneurs cités
Outre ce dossier, impliquant les plus hautes sommités de la fédération comme le vice-président Theo Binamungu, accusé d’avoir couvert les abus, un nouveau scandale de détournement de fonds a éclaté le mois dernier au sujet des droits TV liés aux éliminatoires de la Coupe du monde 2022. « La somme que la FIFA a versée doit être allouée au développement du football congolais et à des projets concrets en ce sens. Elle ne peut servir de bonus ni aux membres du Comité exécutif ni à quiconque », écrivait la FIFA dans une correspondance datée du 10 février. « S’il se confirme que les délégués FIFA-CAF subissent des pressions ou même des menaces et qu’ils ne peuvent pas mener à bien le mandat qui leur a été confié, des mesures appropriées seront prises. »
L’ombre des prochaines élections
Cette mise en garde a donc été suivie d’effet puisque la FIFA annoncera après la trêve internationale qu’un comité de normalisation remplace l’administration actuelle de la FECOFA. Une décision également motivée par des raisons politiques : les instances footballistiques – et particulièrement le secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba – ont peur que les prochaines élections soient remportées par un des hommes de Constant Omari, l’ancien président de la fédération, avec qui la brouille est un secret de polichinelle.
Étrangement, l’intronisation de ce comité de normalisation intervient d’ailleurs avant une suspension d’un officiel de la FECOFA, ce qui pourrait poser des questions quant à la légitimité de celui-ci et ouvrir la porte à un appel auprès du TAS.
