A trois mois de la CAN dames de volleyball, une guerre de leadership bat son plein au sein de la Fédération camerounaise où deux Comités d’organisation ont été mis sur pied.
De notre correspondant au Cameroun
Julien Serge Abouem n’en démord pas. L’ancien président de la Fédération camerounaise de volleyball (Fécavolley) continue de se battre pour faire invalider l’élection de son successeur. L’ex dirigeant camerounais vient de saisir la Fédération internationale de la discipline (FIVB). Il réclame le procès-verbal du scrutin ayant porté Bello Bourdanne à la tête de la Fécavolley le 20 janvier 2023. Pour lui, cette élection est illégale. Sieur Abouem prévient la FIVB qu’il mandatera dans les jours qui viennent un cabinet d’avocat suisse pour défendre ses droits.
Ce nouvel épisode, dans la crise de leadership qui secoue la Fécavolley fait peser une menace constante sur la tenue de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de volleyball dames (du 6 au 18 août 2023) au Cameroun. Et dans cette guerre de clans, tous les coups sont permis. Tenez, en date du 24 mars 2023, l’ancien exécutif de la Fécavolley a saisi le Premier ministre camerounais en vue d’une «non validation de l’organisation» de ladite compétition. L’un des arguments avancés étant que l’Exécutif actuel n’aurait pas qualité pour représenter la Fédération et le Cameroun au plan international.
La demande adressée au chef du gouvernement camerounais a cependant été bottée en touche. Pis encore, le chef de l’Etat Paul Biya a donné quelques jours plus tard, son avis favorable pour la tenue de ce tournoi sur le sol camerounais. Depuis, la crise s’enlise au sein de la Fécavolley où deux camps s’affrontent pour l’organisation de la prochaine grand-messe du volleyball féminin. Deux Comités d’organisation distincts ont même déjà été mis en place. Il s’agit du «Groupe de travail» nommé par l’ancien président de la Fécavolley le 22 avril 2023, et du Comité d’organisation mis en place par le ministre des Sports le 9 mai dernier.
La tutelle des fédérations sportives camerounaises insiste sur le fait qu’il n’y a qu’un seul président à la Fécavolley, et il s’agit de Bello Bourdanne. L’élection de ce dernier ayant été homologuée par le gouvernement, puis reconnue par le Comité national olympique et sportif du Cameroun, et enfin agréée par la Confédération africaine et la Fédération internationale de volley-ball.
Le ministre Narcisse Mouelle Kombi condamne par conséquent les agissements du clan Abouem accusé de mener une «campagne médiatique insidieuse et malveillante», dont la démarche «participe d’une imposture et d’une usurpation de titre inadmissibles». Rappelons que le Cameroun est triple tenant du titre de champion d'Afrique de volleyball féminin.
Arthur Wandji