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Sport Impact Summit : Samoura, Bell, Gallo Fall… des sommités réunies autour des problématiques du sport africain

L’avenir et la construction du sport africain ont rythmé pendant trois jours (5 - 7 novembre) à Dakar. C’était lors de la première édition du Sport Impact Summit organisé dans la capitale sénégalaise. Ce sommet d’envergure tenu sur le sol africain a réuni de grandes institutions sportives internationales mais pas que. Ainsi que d’immenses personnalités et d’acteurs du sport africain autour de plusieurs thématiques et réflexion dans la construction d’un sport africain fort, attractif et durable.

De notre correspondant au Sénégal

Sport Impact Summit
Sport Impact Summit s'est tenu à Dakar

C’est au pays des champions d’Afrique en titre, le Sénégal, véritable hub sportif grâce notamment à ces dernières infrastructures sportives de dernière génération, que s’est tenue l’édition inaugurale du Sport Impact Summit. Une première d’envergure grâce à la présence de la crème de la crème d’acteurs du sport dans le monde, particulièrement du continent africain. Organisée par Sport Impact, créé en 2022, ce sommet a été l’occasion de faire le diagnostic du retard du sport africain en matière économique, d’organisations d’événements sportifs d’envergure, d’entretien d’infrastructures, entre autres. Mais surtout d’apporter des solutions pérennes.

Institutions internationales et sportifs africains présents

Pour ce premier forum dédié au sport africain, Sport Impact a mis les petits plats dans les grands. Des institutions sportives internationales comme la FIFA, la FIBA, la BAL, des centaines de personnalités du sport mondial comme Laura Georges (188 sélections, 7 buts en équipe de France féminine de football). Mais surtout du continent africain avec la présence de Joseph-Antoine Bell (double champion d’Afrique 1984 et 1988 avec le Cameroun), Amadou Gallo Fall, président de la BAL  ou encore Fatma Diouf Samoura, secrétaire générale de la FIFA.

La confédération africaine de football était représentée par son 1er vice-président, Maître Augustin Senghor. Le comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) était conduit par son vice-président Ibrahima Wade, également coordinateur des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) en 2026 au Sénégal. L’organisation du premier événement olympique en Afrique a été au cœur des débats durant ces trois jours. La collaboration avec Paris 2024 explique également la présence de la ministre française aux sports, Mme Amélie Oudéa-Castera et les membres du comité d’organisation des JO de Paris prévue l’été prochain.

On note également la présence de pas mal de sportifs africains en activité ou non . À l’instar de Geraldine Y. Robert (ex internationale gabonaise de basket-ball), Oumar Koné (multiple médaillé d’or paralympique ivoirien) pour ce cachet panafricain comme le précise M. Nelson Camara, directeur exécutif de Sport Impact, au terme de l’événement au micro de Sport News Africa. « Toutes ces personnalités là représente l’Afrique. On ne peut pas parler de l’Afrique comme si c’était un seul pays. Il faut qu’on échange avec l’ensemble des acteurs du sport en Afrique, rappelle-t-il. On a eu des personnalités et associations du Maroc, du Bénin, du Rwanda, de l’Ouganda… Mais aussi avec nos partenaires étrangers, allemands, luxembourgeois, français… Il y a cette volonté de travailler entre nous mais aussi de s’allier dans des partenariats gagnant-gagnant avec des acteurs internationaux ».

Importance de l’organisation du Sport Impact Summit en Afrique

« L’Afrique pour l’Afrique par les africains. C’est la base de cette aventure ». C’est en ces termes qu’a répondu Nelson Camara sur les raisons de tenir ce grand sommet sur le continent. « Dès le début on s’est dit qu’il fallait qu’on développe nous-mêmes notre continent. Avec l’équipe que j’ai à Dakar, le faire dans notre pays c’est aussi une force qu’on veut impulser sur l’ensemble du continent africain. On connaît les vertus du sport en termes d’impacts économiques et sociaux pour la jeunesse. L’idée n’est pas de réunir du gratin pour réunir du gratin. C’est avant tout de discuter d’enjeux très concrets liés au développement du sport en Afrique. Comment on fait pour que le sport prenne sa vraie place, pour avoir des infrastructures comme le stade Abdoulaye Wade où l’on est réuni ? Des infrastructures modernes et fonctionnelles, qu’elles soient pérennes dans le temps. Comment développer et médiatiser nos championnats locaux ? », a-t-il insisté.

L’Afrique commence doucement mais sûrement à occuper une place de plus en plus à la dimension de son potentiel. L’Afrique du Sud vainqueur pour la 4ème fois du Mondial de rugby en 2023, le Maroc, demi-finaliste de la coupe du monde de football 2022, le Sénégal demi-finaliste de la coupe du monde de beach soccer en 2021 en sont de réelles illustrations. D’où la nécessité de prolonger cette tendance dans les forums de prise de décision pour l’avenir du sport africain. « Pourquoi aller en Europe, aux États-Unis pour organiser un sommet qui parle de l’Afrique ? On a l’un des plus vastes continents au monde, avec des places qui se développent très vite, au Maroc, au Kenya, en Afrique du Sud, au Sénégal, au Rwanda, qui était dans une situation très compliquée il y a une trentaine d’années. Il faut que les autres viennent chez nous, apprendre de nous parce que nous avons aussi des choses à donner. Il faut qu’on arrête de compter sur les autres et compter sur nous-mêmes. Nous avons à Sport Impact une équipe jeune et surtout panafricain. À l’image de ce sommet », explique Nelson Camara.

Le lobbyiste sportif sénégalais Diamil Faye, conseiller pour la candidature de Riyad aux JO d’hiver de 2034 se réjouit que le sport africain prenne son destin en main. « Il faut que les choses se passent chez nous et que nous ne soyons plus spectateurs mais acteurs. C’est une chose extraordinaire d’avoir ce sommet en Afrique, au Sénégal. Cela nous permet de nous mettre en réseau entre nous mais aussi avec des gens qui viennent du reste du monde et qui viennent collaborer avec nous. On est encore loin du compte quand on voit que les. États-Unis sont à plus de 600 événements de ce type chaque année, la faussé est abyssale. Il faut travailler dans ce sens mais c’est vraiment encourageant », a-t-il confié à Sport News Africa.

De son côté, Joseph-Antoine Bell, ancien gardien de but du Cameroun, salue la notion d’unité que ce forum suscite entre les sportifs africains. « Cette initiative permet de réunir des intelligences ensemble pour faire avancer cette cause du sport. Au-delà du sport, de l’humain, qui est concerné ici. Faire bouger les choses pour transformer la vie d’hommes et de femmes », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Cela aura pour effet de réunir des acteurs africains et de leur faire prendre conscience qu’aucun d’eux ne devrait avancer seul dans son coin. Le sport n’est plus marginalisé ou perçu juste dans son aspect divertissant. Le sport a un impact sur nos sociétés. Pris au sérieux, ce sont les sociétés qui seront gagnantes. »

Des thématiques pertinentes au menu

En marge de ce sommet, on a assisté aux Sport Impact Awards 2023, récompensant les meilleures actions en rapport avec le sport au cours de l’année 2022. On peut notamment citer l’association Footeuses Plus Africa du Bénin, lauréate du prix ‘’Sport et Genre’’. Le stade Abdoulaye Wade, désigné infrastructure de l’année ou encore l’association ougandaise Watoto Wasoka pour primé dans la catégorie Sport et Santé. Cette cérémonie met en lumière les initiatives par le biais du sport, les plus impactantes pour les communautés.

Impact. Ce mot est revenu des centaines de fois durant ces trois jours à Dakar pour mesurer le poids du sport dans la vie des communautés. Et le choix des thèmes de cette 1ère édition s’oriente vers ce souci : le sport devrait être le plus influent possible sur les populations. Des thèmes autour de l’héritage, l’organisation, les défis et l’enjeu d’événements sportifs, sur le modèle économique et social des académies sport-études ou encore, sur l’engagement et la reconversion des athlètes de haut niveau. Ce dernier a suscité beaucoup d’intérêts grâce aux témoignages de Laura Georges aujourd’hui secrétaire générale de la Fédération française de football, Fatou Diouck, internationale sénégalaise de volley-ball, l’ancienne internationale gabonaise de basket-ball, Géraldine Yema Robert et l’ivoirien Oumar Koné, para-athlète le plus médaillé au monde avec 83 médailles dont des titres paralympiques et mondiaux.

« Les thématiques choisies durant le sommet, nous les connaissons par cœur. Notre quotidien n’est pas de l’événementiel, précise M. Camara. Nous sommes une structure qui accompagne des projets pour qu’il puisse être financé. Du coup, lorsqu’on voit les problématiques de financement du sport africain, on connaît tout de suite les thématiques qu’il faut aborder pour faire en sorte que plus de projets sportifs soient financés. Pérennité et gestion d’infrastructures, renforcement de compétences, organisation et héritage de grands événements comme les JOJ, rôle et stratégies des médias… Avec autant d’enjeux clés, il faut qu’on y apporte des solutions », a-t-il listé.

Vers une 2ème édition si…

C’est autour d’un dîner de gala riche en couleurs et en émotions que les invités ont bouclé ces trois journées de réflexion sur le futur du sport africain. Avec l’espoir d’avoir eu un impact sur les acteurs à la base, les véritables ouvriers de cette ambitieuse vision. « Cette première sera réussie si le message parvient aux oreilles de ceux qui n’étaient pas présents aux travaux de ce sommet. Comment faire pour que les différentes communautés au Sénégal et en Afrique, entendent le message du pouvoir du sport et que ça ait un impact sur eux. On aura fait un pas important pour la réussite et la durabilité de ce forum », reconnaît Diamil Faye.

« Cela prend beaucoup d’énergie et nos autres activités quotidiennes dans le financement de projets et l’accompagnement, ça nous prend du temps. Mais les acteurs nous ont sollicité pour faire une 2ème édition au Sénégal, de faire dans d’autres, révèle le directeur exécutif de Sport Impact. On va réfléchir en interne, discuter avec nos partenaires. Il faut faire un sommet pour que ça ait de l’impact, que ça fasse bouger les lignes. Si l’on n’est pas convaincu de cela, on ne le fera pas. Mais si ça permet aux acteurs de prendre conscience d’un certain nombre de problématiques, on va s’activer pour une 2ème édition très prochainement », a-t-il promis.

La détermination et la résilience dont Sport Impact a fait preuve est en quelque sorte un gage que ce sommet d’envergure ne devrait pas être un one-shot. Cette première édition a pu se tenir en 2023 alors qu’elle était initialement prévue du 30 mai au 2 juin. « Le plus dur a été de lancer la première édition. On n’a pas été aidé par le contexte socio-politique au Sénégal Ça a été pour nous beaucoup de stress. Reporter un événement n’est jamais facile. On a même pensé à l’annuler à un moment donné. On n’a pas baissé les bras parce que c’est important qu’on trouve nous-mêmes (africains) nos propres solutions.

Moustapha M. SADIO

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