Hatadou Sako s'apprête à retrouver ses anciennes coéquipières de l'équipe nationale du Sénégal. L'actuelle gardienne de la France affronte les Lionnes, ce vendredi 24 novembre. Un match spécial pour la joueuse qui a arboré les deux drapeaux.
C'est un match amical spécial pour Hatadou Sako. L'équipe française de handball défie le Sénégal, ce vendredi 24 novembre à Caen. La gardienne des bleues a en effet défendu les couleurs de l’équipe sénégalaise pendant cinq ans, une sélection qui abrite quelques-unes de ses meilleures copines. L'ancienne Lionne est même très excitée de retrouver ses anciennes coéquipières. « Bien sûr. Et je l’aborde avec énormément de plaisir. Déjà, parvenir à organiser une rencontre entre la France et le Sénégal est quelque chose de très spécial. Lorsque je portais les couleurs sénégalaises, je rêvais de jouer contre l’équipe de France. Quelque part, ce rêve se réalise dans le sens inverse. Ça va être un super moment à vivre », s'est exclamée la joueuse dans un entretien avec la Fédération française de handball.
Avec la France, Hatadou Sako va honorer sa sixième sélection. Elle garde toutefois de beaux souvenirs de l'équipe du Sénégal. « Plusieurs, oui. La disqualification à la veille de la finale de la CAN 2016 à Luanda a été un moment vraiment difficile à vivre et très marquant. Celle de Brazzaville, en revanche, figure parmi les meilleurs souvenirs. Elle nous donnait le droit de participer, pour la première fois dans l’histoire du pays, à un Championnat du monde, celui du Japon. Je me souviens d’un sentiment de fierté que l’on avait partagé avec toutes les filles. Ce que nous avons écrit au Congo, personne ne l’avait écrit auparavant. Je crois que le continent africain a compris ce jour-là que le Sénégal savait aussi bien jouer au handball. »
Désormais internationale française, Sako entretient de beaux rapports avec ses ex coéquipières. Elle garde même un œil sur l'évolution du handball sénégalais. Et le pays de la Teranga a encore du chemin à faire, estime la joueuse de 28 ans. Elle déclare : « C’est compliqué. Il y a beaucoup de joueuses bi-nationales, de naturalisations, et c’est donc une politique à court terme. Il n’y a plus beaucoup de filles comme Hadja Cissé ou Amina Sankharé qui s’investissaient sans compter dans la sélection. Il y a bien sûr un effort fourni sur la formation, des centres se sont créés, mais il y a un fossé entre le niveau produit au Sénégal et celui que l’on retrouve sur le circuit international. Ces jeunes filles, si elles restent au pays, elles ne progresseront pas suffisamment pour être préférées aux bi-nationales. Armelle Sow et Khady Seck sont par exemple parties en Tunisie, c’est un premier pas. L’Angola règne sur le continent, mais certaines de ses joueuses se sont aussi émancipées dans les plus grands clubs. C’est un moyen de faire progresser le handball africain. En Europe, elles pourront améliorer leur technique, acquérir de la maturité. »
La pensionnaire de Metz a disputé des qualifications pour les Jeux olympiques, deux CAN et un championnat du monde avec le Sénégal. En 2021, elle quitte la sélection sénégalaise pour la France. En 2023, elle obtient sa première titularisation avec les bleues. Son objectif est de collectionner des trophées dans les grandes compétitions. « Si j’ai fait ce choix, c’est pour vivre des moments extraordinaires, pour atteindre des objectifs élevés. L’équipe de France se retrouve souvent dans le dernier carré des grandes compétitions, c’est ce à quoi j’aspire aujourd’hui », conclut-elle.