Walid Regragui ? C’est un nom ronflant désormais dans le football africain. Le sélectionneur du Maroc de 48 ans s’est forgé une belle réputation dans ce domaine, s’appuyant sur des idées bien claires et de son audace qui font de lui l’ «Entraineur Africain de l’année» 2023 décerné par la CAF. Coup de projecteurs sur un homme qui était prédestiné à s’asseoir sur un banc.
Son ascension est fulgurante. Comme une étoile filante, la vitesse à laquelle Walid Regragui a gravi les marches dans le coaching ne peut être calculée. Il est arrivé dans ce milieu avec sa bonne étoile. Des mains en or avec lesquelles tout ce qu'il touche se transforme comme par magie. Oui, Walid est un béni. Certains de ses collègues n’ont pas cette dose de baraka qui fait d'eux, le coach tant attendu par un peuple, en quelque sorte le sauveur d’une Nation.
Tête toujours rasée comme si laisser ses cheveux pousser, l’empêche de réfléchir, Regragui n’est pas un des vieux routiers du coaching africain. A 48 ans, il incarne encore la «fresh touch», et peut alors composer avec ses joueurs. «Dans ce métier, on n'invente rien, on reproduit ce que les autres font en essayant d'apporter sa touche personnelle», clame-t-il. Et «sa touche personnelle», c’est d’être aussi proche de ses joueurs. «Sur les entraîneurs, on en fait toujours plus que ce qu'il faut. J'ai toujours dit que ce sont les joueurs qui font les entraîneurs. Il y a des escrocs dans le foot, des coaches qui veulent faire croire que ce sont des magiciens», développe Regragui. C’est peut-être cela la clé de sa réussite actuelle.
Propulsé à la tête de l'équipe nationale à la place de l'expérimenté Vahid Halilhodzic moins de trois mois avant le début du Mondial, Regragui (47 ans) a tout de suite pris la mesure du poste. Point subjugué par la lourde charge qui l’attend, l’ancien arrière droit est vite monté sur le pont. Il savait là où il mettait les pieds. Walid connaissait déjà la Tanière des Lions de l’Atlas. Lui qui a notamment 45 sélections sur son CV, en plus d’avoir eu à disputer une finale de CAN en 2004 contre la Tunisie (défaite par 2-1). Mieux, Regragui était adjoint en 2012-2013 du sélectionneur Rachid Taoussi.
Aidé par ses études puisqu’il est titulaire d’un diplôme d'études universitaires générales en sciences économiques et sociales, il sait créer cette union autour de son groupe. «C'est un garçon intelligent», confessait Garcia, consultant pour TF1 lors Mondial. «Il a un sens inné de la psychologie, il sait gérer les individus et le collectif», confirmait un de ses mentors. S’appuyant sur le collectif déjà bâti par son prédécesseur, Regragui va ainsi apporter sa touche personnelle en inculquant le fighting spirit à ses éléments. Et la suite, on la connaît. Le Maroc est sublimé, porté par une envie folle de tout bousculer sur son passage au Qatar en 2022. Les Lions de l’Atlas signaient l’une des plus grosses performances de l’histoire de la Coupe du monde pour une sélection africaine. Se qualifier en demi-finale.
Même si l’aventure s’est toutefois arrêtée à ce stade de la compétition, battus qu’ils ont été par la France (2-0), l’AFRIQUE était fière de cette équipe. Surtout que le Maroc avait signé des victoires de prestige sur la Belgique (2-0) en poule, l’Espagne (3-0) en 8es de finale et le Portugal (1-0) en quart de finale. A la tête du Maroc, Regragui présente pour le moment, un impressionnant bilan de 10 victoires, 5 nuls et seulement 3 défaites.
Ses résultats avec les clubs marocains ont vite séduit les dirigeants du football chérifien à lui confier les commandes de la sélection nationale sénior. Champion avec le FUS Rabat (2016), où il a lancé Nayef Aguerd, aujourd'hui un de ses piliers en sélection, champion avec Duhail SC au Qatar (2020), champion avec le Wydad Casablanca (2022), Regragui a aussi été vainqueur de la Ligue des champions africaine (2022). Donc, le chemin de la gagne, il connaît. Elu cette saison «Entraîneur africain» de l’année par la CAF, Walid Regragui sera donc l’un des coaches les plus suivis durant la prochaine CAN (13 janvier-11 février).
Espérons que sa bonne étoile va continuer de briller…
Jim CEESAY