La RD Congo n’était pas attendue dans les pronostics pour être dans le dernier carré de la CAN. Cela surtout au sortir des qualifications poussives, mais terminées en trombe. Cela, semble-t-il, a renforcé la cohésion du groupe et les ambitions. La RD Congo affichait toujours de très bons effectifs, mais décevait au final ces dernières années dans la plus grande compétition de football africain. Mais pour la CAN en terre ivoirienne, les Léopards à l’image de leur symbole, sont sur le terrain agressifs, décidés. Focus sur Mbemba-Moutoussamy et Wissa qui peuvent être vus comme les piliers de l'effectif.
Les Congolais dans cette CAN 2023 grondent, acculent, n’abdiquent pas. Bref ils affichent une belle entente, un bon fond jeu, convaincant. Leur arrivée à ce niveau est amplement méritée. Ils ont indépendamment de leurs attributs de guerriers, un effectif de qualité, une grande solidarité, de nombreuses individualités, pour expliquer leur parcours. Et comme toute meute, il y a des leaders, des identités remarquables qui tirent le reste du groupe vers le sommet. Pour le cas du Congo Kinshasa, 3 joueurs, un dans chaque ligne, font un tournoi monstre et peuvent être vus comme la colonne vertébrale de l’équipe. Il s’agit de Chancel Mbemba capitaine et défenseur central. Ensuite, il y a Samuel Moutoussamy, milieu de terrain défensif. Il y a enfin l’attaquant Yoane Wissa.
Il est beaucoup usité dans le football, qu’avoir une bonne assise défensive est une nécessité pour gagner. Cela se vérifie avec le Congo, dont la défense explique en partie, le parcours actuel. Elle n’a encaissé que 4 buts depuis le début de la compétition. La paire Kalulu-Mbemba n’est pas étrangère à cette solidité. Et surtout par l'ampleur des prestations de Mbemba, dont l’engagement frise la transe sur le terrain. Il est incontestablement, le leader de l’équipe. Il est intraitable en défense, ultra-communicatif sur le terrain. C’est un homme métamorphosé, qui aboie sur le terrain, n’épargnant pas coéquipiers, adversaires, arbitres.
Un vrai moulin à paroles. Mais dans le bon sens, il ne chancèle jamais. Et au-delà de son influence sur le terrain, il transmet de bonnes ondes et concerne ses coéquipiers tout le temps dans les matchs. Son but égalisateur contre le Guinée est révélateur de son impact positif. Il s’est racheté lui qui a été fautif sur l’ouverture du score sur penalty. Mais le prophète en mission, est comme habité, par une force supérieure dans ce tournoi. Plein de pédagogie, de zèle et conscient de sa mission. Il est le plus concerné sur le terrain en exemple désigné (capitaine). Il répète son message sans discontinuer, pour le résultat qu’on connait.
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Samuel Moutoussamy est le parfait lieutenant du capitaine Chancel Mbemba. C’est lui qui dirige le front du milieu. Il exerce son rôle à merveille. Moutoussamy n’a de cesse de se dépenser, récupérant d’innombrables ballons. Il coordonne bien la mission de sentinelle, avec Charles Pickel. Il multiplie les courses, comme s’il ne se fatiguait jamais. Samuel affiche un visage toujours ferme comme pour dire pas le temps à la rigolade le temps du match. Et les résultats sont là.
A côté de Mbemba et Moutoussamy, la colonne vertébrale de l’équipe est complétée par l’ailier gauche Yoane Wissa. Son engagement pour s'est fait déjà ressentir, avant la CAN dans ses déclarations. « Je dois absolument y participer. Samuel Eto’o, Didier Drogba et Yaya Touré étaient tous les grands joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens mais représentaient leurs pays », disait-il. Son objectif atteint, il est en train de réaliser une compétition d’exception autant sur le plan technique que sur le plan de la dépense d’énergie. Le joueur, dans tous les matchs, se donne à fond. Il ne rechigne jamais à provoquer.
En conséquence, il pèse beaucoup sur les défenses adverses Il est le joueur qui crée le plus d’occasions. Cette débauche d’énergie lui coute souvent en lucidité dans la finition des actions. A son actif il a déjà deux buts, dont le penalty, qui a donné l’avantage contre la Guinée. Une autre image, symptomatique de son caractère volontaire dans l’effort, c’est son rappel à l’ordre remarqué à Simon Banza lors de son entrée contre la Guinée, qui répondait à des provocations. Tout le monde a vu la soufflante de Wissa à Banza, irréprochable sur presque tous les aspects. Il a rarement été aussi percutant autant en club, qu’en sélection et aide aussi beaucoup par ses replis défensifs. Lui connait l’enjeu de la CAN et montre qu’il veut la gagner. Sa CAN est tout simplement de haute volée.
La RDC a coup sûr aura besoin de ses 3 guerriers pour accéder en finale de la CAN. La demi-finale qui l'oppose à la Côte d'Ivoire se joue ce mercredi 7 février à 20h GMT.
🎙️ | Chancel Mbemba Mangulu est le capitaine et le leader qu’il pense être.
C’est Sébastien Desabre qui l’a dit. 🤫#ToyeCAN | #mobulute🐆 pic.twitter.com/y0CHHA5Obx
— Joueurs Congolais 🐆🇨🇩 (@JoueursCD) February 6, 2024