C’est la nouvelle sensation de la gymnastique mondiale. Médaillée d’argent à Anvers en 2023, Kaylia Némour est sacrée championne du monde des barres asymétrique à Berlin. Née, et formée en France où elle a grandi, la gymnaste de 17 ans aurait pu concourir pour l'Hexagone, mais a préféré défendre les couleurs de l’Algérie à la suite d’un désaccord entre la Fédération française de gymnastique et son entourage.
Kaylia Némour est une pionnière dans son pays. Elle est à jamais la première algérienne championne du monde des barres asymétriques à la Coupe du monde de gymnastique à Cottbus en Allemagne. L’Algérienne de 17 ans a surclassé la concurrence avec 15.433 points loin devant la Biélorusse Alena Tsitavets (2e/14.100 pts) et la Belge Maellyse Brassart (3e-13.700 pts).
Némour avait déjà annoncé les couleurs en octobre 2023 à Anvers où elle avait décroché la médaille d’argent devenant ainsi la première gymnaste africaine et algérienne médaillée aux Championnats du monde de gymnastique artistique. L'Algérienne avait obtenu une note de 15.033, derrière la Chinoise Qiu Qiyuan (15.100 pts) et devant l'Américaine Shilese Jones (14.766 pts).
Cette année, elle a fini sur la plus haute marche du podium. Etoile montante de la gymnastique mondiale notamment des barres asymétriques, Kaylia Némour aurait pu concourir sous la bannière française. Née, et formée en France notamment dans le club d'Avoine-Beaumont, elle a préféré choisir l’Algérie. La raison ? Un désaccord entre son club et la Fédération française de Gymnastique.
Algerian sensation Kaylia Nemour 🇩🇿 masters gravity in this extraordinary performance to take the Uneven Bars title at the #FIGWorldCup in Cottbus. Nemour, 17, is one of the few gymnasts to compete a routine with a difficulty rating of 7.0 or higher. #Gymnastics pic.twitter.com/xJqg3ccd9q
— FIG (@gymnastics) February 24, 2024
Tout remonte en 2021 quand la jeune gymnaste se fait opérer des genoux en raison d'une anomalie des zones de croissance des os et cartilages. De là découlent des tensions entre le club d'Avoine-Beaumont et la Fédération française de gym, qui y voit un excès d'entraînement chez une athlète alors âgée de seulement 14 ans. Après une longue rééducation, le médecin du club l'autorise à reprendre l'entraînement quand le médecin fédéral dit non. La FFG plaidait pour un principe de précaution. Kaylia Nemour et son entourage y voient un frein dans sa progression et l'évitent en optant pour la nationalité algérienne.
« Nous avons compris que le club ne souhaitait pas qu’il y ait ce contrôle, cet œil de la Fédération, donc ils ont préféré changer de pays. Chacun assumera », assurait il y a quelques mois le président de la Fédération française de Gymnastique James Blateau dans des propos relayés par Ouest France. « Mais nous, en tout cas, on est droit dans nos bottes. C’est-à-dire que quelqu’un dont le corps est en danger, on a considéré qu’il fallait faire ça. Ce n’est pas contre la jeune fille, ni contre le club ou contre je ne sais quoi, c’est pour sa santé. »
Depuis, la gymnaste ne cesse de progresser en atteste ces deux médailles aux Mondiaux de Gymnastique. Et la France peut nourrir des regrets. « Puisqu’elle s’est toujours entraînée en France et qu’elle a toujours vécu ici, j’aurais préféré qu’elle soit avec nous en équipe de France, mais ce n’est pas le cas », regrettait auprès de l'AFP James Blateau avant les Mondiaux.
L'Algérie, elle, est la gagnante de cette histoire. Le pays des Fennecs absente du tableau des médaille aux derniers JO à Tokyo, a de grande chance de décrocher une breloque à Paris grâce notamment à sa star Kaylia Némour. Cette dernière est l'une des favorites des barres asymétriques à Paris.
Chaleureuses félicitations à la gymnaste 🇩🇿 @Kaylianemour pour la #Médaille_DOR🥇au concours des barres asymétriques de la Coupe du monde de gymnastique à #Cottbus 🇩🇪. Bravo #Championne 👏#Algérie #DiasporaDz #Gymnastics #FIGWorldCup #JOParis2024 pic.twitter.com/RdkUGneL4L
— Ambassade d'Algérie en France 🇩🇿 (@ambalgerieparis) February 25, 2024