Réélu pour un second mandat de quatre ans en 2021, le président de la Fédération libyenne de football, Abdelhakim Al-Shalmani, a décidé de démissionner de ses fonctions dans un contexte de plus en plus tendu. Il ne quitte cependant pas ses fonctions à la CAF.
Après son arrestation - qualifiée par certains de kidnapping -, l’avenir d’Al-Shalmani paraissait très compromis, a fortiori avec les déboires de l’équipe nationale. Dernière de son groupe de qualifications pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations, une compétition à laquelle la Libye n’a plus participé depuis 2012, la sélection aurait pu sauver le bilan du président, fortement contesté par des clubs et pris entre des rivalités politiques dépassant le football.
L’influence Haftar
Signe des tensions, son prédécesseur à la fédération, Anwar Al-Tishani, avait déjà envoyé une requête à la FIFA pour contester sa réélection en 2021. Sans succès, mais d’autres clubs, notamment de l’ouest du pays, poussaient pour le départ de cet homme ayant officié auparavant comme arbitre.
Elu au Comité exécutif de la CAF en 2023 pour la zone UNAF (Afrique du Nord), Al-Shalmani avait bénéficié du soutien tacite du Maroc pour battre le président de la Fédération algérienne, Djahid Zefzef (38 votes à 15). Sa démission concernant uniquement son poste en Libye, il continuera donc de siéger à la CAF.
Quant à la Fédération libyenne, de plus en plus de rumeurs font état des velléités du clan du maréchal Haftar de placer un de leurs hommes de confiance. Ces derniers ont d’ailleurs œuvré en coulisse pour le départ d’Al-Shalmani dont la démission est avant tout le fruit de pressions politiques ; ce qui n’a bizarrement pas enclenché de réponse de la FIFA pourtant si prompte à défendre des présidents de fédération sous l’égide de « l’ingérence politique ».
Romain MOLINA
