Après plus de seize ans au plus haut niveau, Patrick Zoundi a mis fin à sa carrière de footballeur en juillet 2016. Entretien avec l'ancien milieu de terrain formé à Planète Champion du Burkina, et ancien de KSC Lokeren de la Belgique, de Panserraikos de la Grèce, de l'Union de Berlin ou encore de Fortuna Düsseldorf de l'Allemagne et ancien international burkinabè.
Patrick Zoundi : Non, pas de regrets. Il y a un moment, j'ai arrêté avec la sélection parce que je trouvais que les jeunes qui étaient là, pouvaient mieux faire que moi. Moi j'ai toujours été quelqu'un de direct. Quand je viens en sélection, je fais ce que je peux et quand je suis fatigué, je dis que je suis fatigué pour qu'on me remplace. Pour moi, l'équipe nationale n'est pas un endroit où on doit venir faire des calculs.
Actuellement, je travaille pour une société logistique en Belgique où je suis chargé des inventaires. Et en football, je travaille en tant que consultant. Je suis souvent invité au Burkina Faso, je suis invité dans les centres de formation pour les aider à restructurer parce que j'ai cette qualification.
Je suis là actuellement avec beaucoup d'agents de joueurs. Nous sommes venus regarder les talents de différents clubs durant le tournoi Meeting of Basga. Le comité d’organisation a décidé de donner cette chance à tous les centres de formation qui respectent les normes de la FIFA.
Je me suis rendu compte que le joueur burkinabè avait besoin d'être bien entouré car souvent des personnes qui sont autour d'eux, ne disent pas la vérité. Ces dernières vous font croire des choses et vous avez l'impression que ce sont les autres qui sont méchants. Le joueur burkinabè doit avoir une hygiène de vie pour le niveau professionnel. Il doit fréquenter des gens qui sont dans son milieu parce que dans beaucoup de cas, nos joueurs vont vers des personnes avec qui, ils ont la facilité.
C'est un peu triste qu' un pays comme le Burkina Faso qui est compté parmi les meilleures équipes nationales africaines se retrouve sans stade. Il y a des pays qui ne peuvent même pas se qualifier pendant des dizaines d'années qui ont des stades homologués.
Il faut essayer d'associer les acteurs, le ministère des Sports, la fédération et autres à la construction de nos infrastructures sportives afin d'éviter beaucoup de choses qui après ne respectent pas les normes internationales. En les associant, ils vous diront que c'est telle exigence qui est demandée à ce niveau etc.
Je pense que chacun essaie à son niveau d'apporter quelque chose. Mais je crois qu'on peut encore mieux faire. Aujourd'hui, petit à petit, tout le monde commence à revenir mais après c'est une question de vision et de passion.
Déjà pour remporter la CAN, c'est en fonction du travail qui est fait en bas. On peut partir des centres de formation et voir par exemple, d'ici 10 ans, ces enfants qui sortiront de ces centres de formation nous mettre sur le toit de l'Afrique. Sinon, on ne se lève pas comme ça pour dire qu'on va remporter une CAN. Ça se prépare.
Je ne crois pas. Ce n'est pas qu'on n'a pas une équipe compétente. Si vous regardez au niveau de l'équipe nationale burkinabè, malgré la passion que nous avons, beaucoup d'autres équipes nationales nous devancent. Juste sur des petits détails. Combien de burkinabè avons-nous dans les grands championnats ? Nous avons des équipes nationales qui ont des joueurs réguliers dans leur championnat.
Personnellement, je parle avec tout le monde. Mais il y a d'autres qui sont en retraits parce qu'ils disent que si vous tentez de rentrer dans le football burkinabè parfois il y a trop de complications.