Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont vu les pays africains remporter 39 médailles au total. Un chiffre qui traduit une légère amélioration par rapport à l'éditions précédente (37 médailles), même si le bilan global reste mitigé au regard de ce que réalisent d'autres nations. Une fois de plus, le Kenya, grâce aux courses de fond, a réussi à tirer son épingle du jeu en se hissant à la première place du classement africain, devant l'Algérie qui a fait sensation, et l'Afrique du Sud qui a confirmé sa place sur le podium des nations africaines pourvoyeuses de médailles aux JO. Analyse de ces JO 2024.
Performance globale des nations africaines aux JO 2024
Kenya (17e mondial, 1er africain) : le Kenya a de nouveau prouvé sa domination dans l'athlétisme avec 4 médailles d'or, 2 d'argent et 5 de bronze. Parmi les performances remarquées, celles de Beatrice Chebet qui a remporté l'or sur le 5000m et le 10 000m, consolidant son statut de patronne sur les courses de fond. Emmanuel Korir a également confirmé son titre olympique en remportant l'or au 800m masculin.
Algérie (39e mondial, 2e africain) : l'Algérie a connu une performance historique grâce à Kaylia Nemour, qui a remporté l'or aux barres asymétriques, devenant la première Africaine à décrocher une médaille en gymnastique. Ce succès est un jalon important pour le développement de la gymnastique sur le continent. En plus de Nemour, Imane Khelif a remporté l'or en boxe chez les -66kg.
Afrique du Sud (44e mondial, 3e africain) : avec 1 médaille d'or, 3 d'argent et 2 de bronze, l'Afrique du Sud a été portée par des athlètes comme Tatjana Smith qui a décroché l'or et l'argent respectivement au 100m et 200m brasse confirmant son statut de meilleure nageuse sud-africaine. En athlétisme, le relais 4x100m mené par Akani Simbine a décroché l'argent. Une première pour le continent africain.
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Ethiopie (47e mondial, 4e africain) : Tamirat Tola a remporté la seule médaille d'or du pays à ces JO 2024, lors du marathon masculin, renforçant un peu plus la légendaire tradition éthiopienne dans les courses de fond. Cependant, avec seulement 4 médailles (1 or, 3 argent), l'Éthiopie n'a pas répondu pleinement aux attentes, surtout après ses performances historiques lors des éditions précédentes.
Egypte et Tunisie (52e mondial, 5e africain) : l'Egypte a brillé en haltérophilie grâce à Sara Ahmed, qui a remporté l'or dans la catégorie des -76kg, tandis que la Tunisie a été portée par Khalil Jendoubi, qui a décroché le bronze en taekwondo.
Botswana, Ouganda, Maroc (55e mondial, 7e et 9e africains) : Letsile Tebogo a créé la sensation en décrochant le titre olympique en finale du 200m, devenant le premier Africain à remporter l'or sur cette distance. Une sensation pour le Botswana et bien au-delà. De son côté, l'Ougandais Joshua Cheptegei a remporté l'or au 10 000m, remportant le seul titre qui manquait à son riche palmarès et consolidant son statut de meilleur coureur de fond de sa génération. Du côté du Maroc, Soufiane El Bakkali a décroché l'or au 3000m steeple, confirmant son titre de Tokyo et sa suprématie sur la discipline, alors que l'équipe de football a remporté le bronze devant l'Egypte lors de la petite finale.
Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Zambie (84e mondial, 10e africains) : David da Pina est entré dans l'histoire du Cap-Vert en remportant la première médaille de l'histoire de son pays en remportant le bronze en boxe. Le bronze, aussi le métal glané en taekwondo par Cheick Sallah Cissé, champion olympique à Rio 2016. De quoi atténuer quelque peu la déception née de la blessure de Marie-Josée Ta Lou-Smith, grand espoir de médaille, en finale du 100m féminin. La Zambie a elle été mise à l'honneur grâce à Muzala Samukonga, qui a remporté la médaille de bronze sur le 400m en déjouant tous les pronostiques.
Principales disciplines qui ont rapporté des médailles
Athlétisme : comme attendu, l'athlétisme reste la principale source de médailles pour l'Afrique. Les exploits de Faith Kipyegon, Emmanuel Korir, Joshua Cheptegei, ou encore Soufiane El Bakkali montrent que les courses de fond et de demi-fond sont encore le terrain de prédilection des athlètes africains. Une chasse-gardée qui commence cependant à leur être contestée par les USA et des nations européennes.
Gymnastique : la médaille d'or historique de Kaylia Nemour en gymnastique aura été un moment marquant pour l'Algérie et pour tout le continent africain. Un symbole d'autant plus fort alors que la gymnaste a vécu un épisode douloureux avec la Fédération française d'athlétisme, ce qui l'a amené à représenter l'Algérie, avec le succès qu'on lui connaît désormais.
Natation : Tatjana Smith a confirmé son talent, bien que les attentes globales pour l'Afrique du Sud dans cette discipline aient été plus élevées. Avec ses deux médailles engrangées, elle a quelque pe masqué le recul du pays dans la discipline.
Sports de combat : l'Algérie, la Tunisie, le Cap-Vert ou encore la Côte d'Ivoire ont toutes performé dans les sports de combat, avec des médailles en boxe, en taekwondo, laissant augurer de possibles belles surprises pour l'avenir.
Comparaison avec les éditions précédentes
Les pays africains ont remporté un total de 39 médailles lors de ces JO 2024, ce qui marque une légère amélioration par rapport à certaines éditions précédentes, mais reste relativement stable. En revanche, le record de Rio 2016 n'aura pas été atteint.
Tokyo 2020 : lors des Jeux Olympiques de Tokyo, l'Afrique avait remporté 37 médailles, ce qui signifie que Paris 2024 représente une légère augmentation en termes de médailles totales. Cela démontre une certaine stabilité dans les performances africaines, même si plus de médailles étaient attendues compte tenu du contingent africain engagé. Mais nombreux sont ceux qui ont déçu ou sont passés à côté comme la Nigériane Tobi Amusan, détentrice du record du monde sur le 100m haies et éliminée en demi-finale.
Rio 2016 : A Rio, les nations africaines avaient décroché 45 médailles, un chiffre record. En comparaison, les 39 médailles de Paris 2024 montrent une légère baisse, indiquant que, malgré quelques performances individuelles exceptionnelles, l'Afrique n'a pas atteint les sommets de Rio alors qu'elle avait pourtant le potentiel pour le faire.
Londres 2012 : lors des Jeux de Londres, les nations africaines avaient remporté 34 médailles, dont 11 en or. Comparé aux 39 médailles obtenues aux JO, l'amélioration est nécessairement constatée, même s'il faut se poser la question de savoir si gagner 5 médailles de plus en l'espace de 12 ans est une réelle progression, à l'échelle de tout un continent.
Le tableau final des médailles
Pays |
Classement monde |
Classement Afrique |
Or |
Argent |
Bronze |
Total |
USA |
1 |
/ |
40 |
44 |
42 |
126 |
Chine |
2 |
/ |
40 |
27 |
24 |
91 |
Japon |
3 |
/ |
20 |
12 |
13 |
45 |
France |
5 |
/ |
16 |
26 |
22 |
64 |
Kenya |
17 |
1 |
4 |
2 |
5 |
11 |
Algérie |
39 |
2 |
2 |
0 |
1 |
3 |
Afrique du Sud |
44 |
3 |
1 |
3 |
2 |
6 |
Ethiopie |
47 |
4 |
1 |
3 |
0 |
4 |
Egypte |
52 |
5 |
1 |
1 |
1 |
3 |
Tunisie |
52 |
5 |
1 |
1 |
1 |
3 |
Botswana |
55 |
7 |
1 |
1 |
0 |
2 |
Ouganda |
55 |
7 |
1 |
1 |
0 |
2 |
Maroc |
60 |
9 |
1 |
0 |
1 |
2 |
Cap-Vert |
84 |
10 |
0 |
0 |
1 |
1 |
Côte d'Ivoire |
84 |
10 |
0 |
0 |
1 |
1 |
Zambie |
84 |
10 |
0 |
0 |
1 |
1 |