C’est fini entre Oderah Chidom et la sélection féminine nigériane de basketball. La championne d’Afrique de 27 ans a en effet annoncé qu’elle ne rejouerait plus avec l’équipe nationale en raison du manque de professionnalisme de la Fédération.
La Fédération nigériane de basketball a été secouée par une crise sans précédent. La NBBF est même allée jusqu’à empêcher la participation des D-Tigress à la Coupe du monde. Elles, qui, avaient brillamment décroché leur billet. A cela s’ajoutent, les problèmes de primes. Autant de tracas qui ont poussé Oderah Chidom à prendre une décision radicale. La championne d’Afrique jette en effet l’éponge.
« J'en ai officiellement fini avec l'équipe nationale. Je ne peux pas continuer à avoir ce stress supplémentaire dans ma vie. En tant qu'équipe, nous essayons de choisir nos mots avec beaucoup de soin afin de n'offenser personne au sein de la Fédération », lâche-t-elle.
Alors que les sélections ont débuté leur préparation pour l’Afrobasket féminin avant juillet, prévue à Kigali. Le Nigeria n’a débuté son camp d'entrainement que le 9 juillet. Pire encore, les joueuses ont découvert leur convocation sur les réseaux sociaux. Une faute professionnelle de trop pour la joueuse de 27 ans. « L'élément déclencheur pour moi a été de voir un post Instagram annonçant des essais ouverts dans trois endroits différents trois semaines avant l'Afrobasket », s'est insurgée Chidom, 27 ans. Elle poursuit : « Je n'y participerai pas. Je ne pense pas que ce soit professionnel du tout. Je me considère comme une professionnelle. Et je ne pense pas qu'il soit acceptable pour moi de payer pour essayer quelque chose alors que je pense avoir un CV qui parle de lui-même. »
“I have standards of how I conduct business at the professional level, and Nigeria continues to disappoint me”
Continental champion Oderah Chidom has quit the #Nigeria Women's basketball team at 28, citing a "lack of professionalism" from the 🏀Federation.pic.twitter.com/CfRsa84eaf
— Oluwashina Okeleji (@oluwashina) July 11, 2023
Pour Oderah Chidom, la communication de la NBBF est juste "exécrable". « Mais personnellement, j'ai fini et mon but est de faire la lumière sur le manque de professionnalisme au sein de la Fédération et sur le fait qu'elle doit changer. C'est vraiment difficile de ne pas avoir le sens de la communication, de ne pas avoir le sens du professionnalisme. Toutes nos informations proviennent de Twitter et des réseaux sociaux », regrette la native de Hayward, en Caroline du Sud.
L'ancienne pivot d'Angers ajoute. « Nous ne savons jamais ce qui se passe. Nous posons beaucoup de questions sur des choses simples comme quand aura lieu le camp, où il aura lieu, qui sont les entraîneurs, et nous obtenons des réponses comme" s'il vous plaît soyez patients. Tout ce que nous faisons est super de dernière minute. Le niveau de professionnalisme n'est tout simplement pas à la hauteur de la production constante que nous produisons. »
De nombreuses joueuses nigérianes allaient d'ailleurs boycotter l'équipe et l'AfroBasket. Chidom, soutient, cependant, que les joueuses prendront part à la compétition. «Nous ne boycottons rien. Nous n'avons même pas été invitées. Personne ne communique avec nous. Donc, c'est frustrant. Bien sûr, j'aimerais continuer à jouer pour quelque chose qui est plus grand que moi et représenter mon pays ».
La Fédération, de son côte se défend. « Nous avons fait la même chose en 2017 et nous avons formé une équipe qui a remporté l'AfroBasket en 2019», a déclaré Musa Kida, président de la NBBF. Il ajoute : «Tout le monde n'aimera pas l'idée, mais nous essayons de prendre les meilleures décisions pour le basket nigérian. Nous avons un nouvel entraîneur et nous voulons reconstruire l'équipe. Bien sûr, nous aimerions voir tous les joueurs se présenter, mais nous ne pouvons forcer personne à le faire, et c'est à chaque joueuse de prendre la décision qui lui convient le mieux.»
Double champion d'Afrique, le Nigeria vise une troisième étoile à Kigali. Les D-Tigresses sont logées dans la poule D avec la RDC et l'Egypte.