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Algérie : face à la Mannschaft de Rummenigge, les Fennecs impressionnent le monde

Ce 16 juin 1982 à Gijón en Espagne, l’équipe d’Algérie découvre la Coupe du monde. L’occasion idéale pour imposer le respect à l'Allemagne de l'Ouest (RFA), l’une des plus grosses sélections du moment. Sport News Africa vous raconte l’histoire de la première victoire d’un pays africain face à une équipe européenne en phase finale de Coupe du Monde.

De notre correspondant en Algérie,

Algérie - Coupe du Monde 1982
Algérie - Allemagne (Coupe du Monde 1982)

Deux ans après avoir remporté la 6e édition du Championnat d'Europe des nations en Italie, la «Machine allemande» croit sérieusement en ses chances de remporter un troisième sacre mondial.

Lors des éliminatoires, la Nationalmannschaft impressionne. Avec 33 buts inscrits, les coéquipiers de Paul Breitner gagent leurs huit matchs de qualifications et endossent le costume de grand favori pour le Mondial.

Avec dans ses rangs Karl-Heinz Rummenigge, double ballon d'or consécutif (1980 et 1981), la RFA n’a peur de personne et surtout pas de l’Algérie, nation footballistique encore inconnue à cette époque.

«Avant le match, le sélectionneur allemand (Jupp Derwall, NDLR) avait dit qu’il rentrerait à pied si son équipe perdait, a confié le capitaine algérien Ali Fergani dans des propos rapportés par Jeune Afrique. Et certains joueurs avaient déclaré qu’ils dédieraient le sixième ou le septième but à un membre de notre famille… Dans le tunnel conduisant au terrain, puis dès les premières minutes, nous avions compris que la RFA était trop sûre d’elle.»

Leçon de football

Trop confiants, les Allemands étaient loin de savoir qu’ils allaient affronter l’une des plus belles générations du football algérien. Dans un football technique impressionnant, les Fergani, Madjer, Belloumi et compagnie ont donné une véritable leçon à cette équipe allemande qui allait atteindre la finale de la compétition.

De son côté, Chabane Merzekane, roc défensif de l’équipe d’Algérie, ne croyait pas vraiment à l’arrogance des Allemands. Dans un entretien accordé au quotidien anglais The Guardian, il a indiqué : «Certains d'entre nous pensaient que c'était un piège psychologique de leur part, qu'ils disaient juste tout ça pour que l'on pense qu'ils ne nous prenaient pas au sérieux mais on n'y croyait pas vraiment. Après tout, qui pouvait imaginer que l'équipe d'Allemagne ne préparait pas un match de Coupe du monde avec minutie ?»

Dès l’entame de la rencontre, les Fennecs décident de miser sur leur point fort en optant pour un jeu très offensif. Mahieddine Khalef, le sélectionneur algérien, décide d’aligner un onze tourné vers l’avant et cela au risque de fragiliser son secteur défensif face à la puissance de feu allemande.

La jeune équipe africaine confisque le plus souvent du temps le ballon à la RFA. Les minutes passent et se ressemblent. Très contrariés par la tournure que prenait ce match, les Allemands se font surprendre au retour des vestiaires. Le maestro du NA Hussein Dey et futur star du FC Porto, inscrit le premier but de la sélection algérienne en Coupe du monde.

Lors d’une contre-attaque éclaire, en six passes seulement, les Fennecs se retrouvent nez-à-nez avec Harald Schumacher. Le portier allemand repousse une première frappe de Lakhdar Belloumi, inventeur de la passe aveugle. Arrivant en pleine vitesse de son côté droit, Rabah Madjer devance les défenseurs allemands pour l’ouverture du score.

La Nationalmannschaft doute de plus en plus et les supporters allemands présents en masse à Gijón commencent à craindre le pire. À la 67e minute de jeu, Karl-Heinz Rummenigge égalise pour la RFA sur un centre de Felix Magath. Un retour en puissance de très courte durée.

Il n’aura fallu qu’une minute aux Algériens pour reprendre le dessus. Lakhdar Belloumi redonne l’avantage aux siens après une nouvelle attaque foudroyante des Verts (1-2). Une claque retentissante !

«Nous étions un groupe très soudé et avions tous en tête que c'étaient les 20 ans de notre indépendance, explique Lakhdar Belloumi. Nous étions déterminés à être dignes de notre peuple.»

Le match de la honte

Très jeune nation, avec ses 20 années d’indépendance seulement, l’Algérie a réalisé l’un des plus grands exploits de toute l'histoire de la Coupe du monde.

Les Fennecs ne parviendront, toutefois, pas à passer au deuxième tour. Quelques jours après cette rencontre, les fans du ballon rond assistent au match de la honte appelé aussi le «pacte de non-agression de Gijon». L’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche s’entendent sur le score final (1-0). Les Allemands gagnent le match et les voisins autrichiens perdent d’un but seulement. Suffisant pour les deux équipes pour passer au second tour.

Victime de cette énorme supercherie, l’Algérie pourra au moins se vanter d’avoir changé les règles. Depuis cette rencontre, la FIFA a décidé de faire jouer les troisièmes matches du premier tour le même jour et à la même heure.

Touabi Juba ARRIS

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